Plusieurs textes de Monsyte portent sur ce dossier :
MARDI 3 NOVEMBRE 2009
Présent jeudi soir au Fouquet's en tant que co-auteur de la Bataille Hadopi, Francis Lalanne a annoncé qu'il sortira en début d'année prochaine un disque, un film et un livre sous licence libre. Le premier domino à tomber en France chez les artistes de renommée nationale ?
"On entend parler énormément du droit d'auteur, moi je voudrais dire un mot sur le devoir de l'auteur. Dans un monde libre, qui a des droits a des devoirs", a commencé Francis Lalanne pour expliquer son initiative. "Je crois que s'il est advenu que l'art soit devenu une entreprise lucrative, c'est que c'était sans doute son destin, mais ça n'a jamais été sa finalité. Dans ce monde normatif, nous sommes parfois contraints de rappeler sa finalité. Je m'en excuse auprès de tous les artistes qui pensent que le but de l'art est de faire de l'argent, je voudrais simplement leur rappeler que le but de l'art n'est pas de produire de l'argent, mais de produire de la conscience".
"Dans la mesure où la finalité de l'art est avant toute chose de produire de la conscience, il est du devoir de l'auteur de ne pas faire obstacle, une obstruction à la libre diffusion de cette conscience. C'est ce qui est à la base de mon engagement pour l'art libre".
"Puisque je suis écrivain, chanteur et depuis peu réalisateur, j'ai décidé d'embrasser la voie de l'art libre en proposant dès janvier un disque, un livre, un film et un spectacle sous licence libre".
"Je désire ainsi répondre à tous ceux qui expliquent que sans argent on ne peut pas créer. Je désire également montrer à tous ceux qui traitent le public de voleurs que ce sont des menteurs, car je suis certain qu'en embrassant la voie de l'art libre, je ne sais pas si je gagnerai plus d'argent que je n'en gagne aujourd'hui, mais je suis certain que je n'en gagnerai pas moins. Moi je viens de la rue, je viens de la manche, je n'étais au sens de la notoriété pas grand chose - puisqu'il paraît que la notoriété c'est une valeur, pour moi c'est une non-valeur, quand je n'étais pas quelqu'un comme on entend aujourd'hui, mon chapeau n'a jamais été vide. Et je ne pense pas qu'en étant devenu ce qu'on appelle aujourd'hui quelqu'un, mon chapeau le soit si je le passe après mon spectacle dans les rangs et que je demande au public de me remercier, et voire de contribuer à mes futures productions".
"Demain, je ne veux plus demander au public d'être mon consommateur, je veux bien lui demander s'il le désire de m'aider à financer ma création, je pense que ça doit être la juste relation entre les artistes, leurs droits et leurs devoirs."
"Un espace de liberté a été proposé aux gens, et cet espace a été proposé comme un espace de liberté. Certains ont l'intention de transformer cet espace de liberté en espace de contrôle. Il faut voir dans chaque crise une opportunité. L'opportunité peut être aujourd'hui de nous prouver à nous même que l'on peut être dans une société sans être esclave du système, de redevenir à l'échelle humaine et planétaire, un peuple, qui décide par le peuple et pour le peuple".
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