lundi 24 novembre 2008

IL Y A UN SIECLE 17 NOVEMBRE 1908, VI LENINE ENVOIE POUR PUBLICATION LE PRINCIPAL LIVRE DE PHILOSOPHIE DU 20° SIÈCLE : MATERIALISME ET EMPIRIOCRITICIS


IL Y A UN SIÈCLE 17 NOVEMBRE 1908, VI LÉNINE ENVOIE POUR PUBLICATION LE PRINCIPAL LIVRE DE PHILOSOPHIE DU 20° SIÈCLE : MATÉRIALISME ET EMPIRIOCRITICISME

Le même jour, A. M. GORKI tente d'en empêcher la publication.
C'est le début de la contre-offensive des obscurantistes.





Commentaires de Yanick Toutain
17-24/11/08 16:45






EXTRAIT D'UNE LETTRE
DE V. I. LÉNINE A M. A. OULIANOVA










17.XI.08

... Fais savoir à Aniouta, s'il te plaît, que j'ai déjà envoyé le manuscrit philosophique à l'ami qui vivait dans la petite ville où nous nous sommes vus avant mon départ pour Krasnoïarsk, en 1900 (note 45).
J'espère qu'il l'a déjà reçu et qu'il vous l'a fait parvenir. Si non, il est nécessaire de se renseigner auprès de lui puisque, par chance, il n'habite pas loin de chez vous. Je te prie instamment de m'écrire un mot tout de suite pour m'accuser réception du manuscrit. J'ai écrit à deux amis de Pétersbourg pour leur demander de m'aider à trouver un éditeur. Je les ai chargés de prendre langue avec Aniouta, au cas où quelque chance se présenterait, par l'intermédiaire de notre ami à nous, qui travaille à "Znanié" (note 46). Pour ce qui est de "Znanié", je n'y compte presque pas : son "patron" (note 47) qui a fait une quasi-promesse à Aniouta, est un fin renard et, ayant flairé l'air de Capri, où habite Gorki, refusera (note 48). Force sera de chercher
ailleurs...

Expédiée de Genève à Moscou
Publiée pour la première fois en 1930
dans la revue "Prolétarskaïa Révolouttsia" n° 1








EXTRAIT D'UNE LETTRE
DE A. M. GORKI A K. P. PIATNITSKI (note49)












....En ce qui concerne la publication du livre de Lénine je suis contre, parce que je connais l'auteur. C'est un esprit très lucide, une nature remarquable, mais c'est un combattant, et un geste généreux le fera rire. Si “ Znanié ” publiait ce livre, il dirait : imbéciles, et ces imbéciles seront Bogdanov, moi-même, Bazarov, Lounatcharski.
... La controverse entre Lénine-Plékhanov d'une part, Bogdanov-Bazarov et Cie de l'autre, est très importante, et d'une signification profonde. Les deux premiers, en désaccord sur les questions de tactique, croient au fatalisme historique et le prêchent ; la partie adverse professe la philosophie de l'action. De quel côté il y a plus de vérité, cela est clair pour moi ...

Rédigée le 19 ou 17 novembre 1908 inédit


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L'imbécile censeur Gorki, avant même son ralliement au stalinisme triomphant commençait déjà, dès 1908, à poignarder Lénine dans le dos, et, au delà de Lénine, à poignarder la science.
Il est, non seulement contre le texte, contre les idées, mais aussi contre la publication.
On retrouve le même genre de néostalinien opposé à la réaction mais aussi partisan d'une censure bien comprise contre les textes rebelles.
Je constate cela aussi : censure la semaine dernière sur le site de Là-bas si j'y suis, effacement (par deux fois) de mon texte sur l'inégalité des indemnités maladie.
Daniel Mermet et Maxime Gorki ont ceci en commun d'avoir une image de marque impeccable et pseudo rebelle mais d'agir en coulisse avec la rigueur d'un censeur stalinien, d'un censeur fasciste. Ils ne sont pas les seuls.*

Cet imbécile de Gorki est partisan de la "philosophie de l'action".
Il ne se rend pas compte qu'il est un des précurseurs de la philosophie fasciste.
Il n'a pas conscience qu'au moment où Jack London publie son extraordinaire ouvrage Le Talon de Fer, lui, Gorki, est un des idéologues de ce fameux Talon de Fer.
Cet imbécile de Gorki reproche à Lénine son "fatalisme historique".

LE "FATALISME HISTORIQUE" DES IMBÉCILES EST NÉCESSAIRE A LA SCIENCE

Sans ce "fatalisme historique", il n'y aurait point de science.
"Tout est écrit" professe le musulman cultivé. On ne peut rien faire, on ne peut rien décider, "on ne peut rien choisir" croit répéter le crétin islamiste.
"Faire de la science, c'est contempler l'œuvre de Dieu" disaient Newton et les musulmans éclairés.
"Il faut brûler les scientifiques" braillaient les islamo-fascistes, les christiano-fascistes.

"Il est fataliste" énonce ce crétin de Gorki, allié aux Bogdanov Bazarov, allié aux partisans de Mach, aux disciples honteux de l'évêque Berkeley.
Il est évident pour tout scientifique matérialiste que, depuis le Big-Bang, tous les évènements s'enchaînent inexorablement.
Il est évident - comme Laplace l'a écrit - que le passé et le futur sont une succession inexorable d'évènements déterminés.
Le fataliste, le vrai, est un imbécile du genre de Gorki qui croit que la volonté n'existerait pas.
Ces imbéciles n'ont pas compris que, quand bien même ma propre volonté est surdéterminée, je peux l'exercer librement.
Mais ma liberté est directement liée à la connaissance des possibles, à la connaissances des causalités, à l'étude scientifique du déterminisme.
Quand Plekhanov est "allié" à Lénine en philosophie et son adversaire en politique, c'est Plekhanov qui est incohérent.
Quand Bogdanov-Malinowski passe l'année 1905 et les années suivantes comme allié rigoureux du bolchevisme et de Lénine, mais son adversaire acharné en philosophie, c'est Bogdanov qui est incohérent.

L'imbécile innovois Gorki, lui, est cohérent avec son statut de classe : il lui faut se mentir sur ce qui est son statut et l'avenir social, se mentir sur l'avenir politique de la classe exploiteuse à laquelle il appartient.
Une classe innovoise qui poussera l'humanité vers la catastrophe, une classe innovoise qui embauchera des larbins comme le chimpanzé Olivennes qui ne m'a toujours pas payé les droits d'auteurs de mes ancêtres Newton Puthagoras etc..

Cet imbécile Gorki ne comprend pas que son refus du fatalisme ouvre la porte aux héros, aux leaders qui surgissent hors de la pesanteur vulgaire du déterminisme.
Mais il est vrai qu'il est partisan de la "philosophie de l'action" !

HEISENBERG GORKI : MÊMES CRAPULES MÊME COMBAT

Le combat que mènera le proto fasciste Werner Heisenberg avec son allié Bohr et qui leur permettra de remporter victoire en 1927 est un combat contre "le fatalisme", un combat pour "la philosophie de l'action".
Heisenberg veut - je l'avais écrit dans l'ours Mohamed" - un héros surgi du néant, un héros surgi du paradis raciste de la folie réactionnaire germanique : Heisenberg est l'idéologue du nazisme dans la physique.
Sa prétention de casser le déterminisme dans ce que ces imbéciles appellent "l'infiniment petit" est un combat fasciste.
La propagande, dans les universités françaises, dans toutes les universités de la planète, qui est faite en faveur de Heisenberg et de ses âneries, est une PROPAGANDE FASCISTE.

Tout énoncé qui refuse ce que les crétins appellent "fatalisme" est une attaque contre la causalité, une attaque contre le déterminisme, une attaque fasciste.
Les fascistes ont pris le masque de la science.

La totalité des prix Nobel de physique qui professent leur prétendue "loi d'indétermination" sont des propagandistes du culte fasciste du héros.

Tout refus du déterminisme absolu est de la propagande fasciste.

Les lois imbéciles Heisenberg contiennent une chose et une seule : il existerait un photon maximal, un photon dont la longueur d'onde est minimale, dont l'énergie est maximum, dont la période est minimum.
C'est tout !
Rien d 'autre !
Mais ce n'est pas ce qu'il écrit ! Ce n'est pas ce que ses partisans écrivent !
Aucun orthodoxe n'a écrit que ce qu'ils appellent "Longueur de Planck", Temps de Planck", "Énergie de Planck" était la réalité matérielle qui pouvait correspondre aux foutaises des inégalités de Heisenberg.
Quand et avec quelles méthodes pourrait-on mesurer une longueur en mètres avec 35 décimales, une durée en secondes avec 44 décimales ?
De qui se moque-t-on ?
Et cette impossibilité prouverait la fin du déterminisme !
Pauvres imbéciles ! Pauvres ignares !
Le débat entre Bohr, l'allié de Heisenberg, et Einstein est un débat entre deux crétins : ni l'un ni l'autre n'a compris que la science consiste à connaître les LOIS RÉELLES, LES LOIS DE LA RÉALITÉ
Les deux imbéciles croient inventer leurs thèses "scientifiques".
Les deux crétins ne comprennent ni l'un ni l'autre que le déterminisme est la description idéelle de la réalité : le monde "en soi" fonctionne de façon absolument déterministe.

Gorki et Heisenberg ont, néanmoins, la connaissance de leur propre mauvaise foi : il leur faut donc censurer l'adversaire : Quand Gorki pèse de tout son poids pour empêcher la publication du livre de Lénine "Matérialisme et empiriocriticisme" il joue le rôle d'un proto-fasciste de la formoisie, d'un proto-fasciste de l'innovoisie.
Si l'hitlérisme fut le fascisme de la bourgeoisie, le stalinisme fut, lui, le fascisme de la formoisie.
Et dans le cas de Gorki, le "gorkisme" censeur de 1908 fut le protofascisme de l'innovoisie.
C'est Victor Serge qui a dénoncé l'alliance pourrie passée entre l'innovoisie des droits d'auteurs et la formoisie stalinienne.
Il ignorait, bien sur, les concepts, mais les données chiffrées qu'il avance sont plus que parlantes : Gorki fut un super exploiteur de l'URSS stalinienne !!

La lutte contre le "fatalisme" en tant que lutte contre la science est une lutte des classes exploiteuses pour nier la "fatalité" qui les expulsera du pouvoir !

Cette attitude minable de Gorki est d'autant plus scandaleuse qu'il agit dans le dos de Lénine : les autres courriers échangés, s'ils laissent apparaître des désaccords, montrent parfaitement que la volonté de censure fasciste formoisie, néostalinienne de Gorki, est une bassesse de couloir : il n'a même pas le courage de s'opposer frontalement à Lénine sur le fond du débat !

Cet imbécile aura raté ses manœuvres, et le livre de philosophie le plus génial du 20° siècle paraîtra malgré ses manœuvres.

Sachons, pour autant, que la gnoséologie qui est au coeur de l'ouvrage de Lénine ne doit pas masquer l'absence d'actualisation de la dialectique scientifique des thèses de Friedrich Engels.
Cela sera l'objet d'un autre texte.

(J'ai perdu, dans la benne stalinienne du PCF Gérard Eudes, mes archives et mon principal texte de 1997 quant à "la courbe dialectique" et l'analyse des trois lois philosophiques de Engels : je le réécrirai, un jour)



Notes du commentaires

*Ils ne sont pas les seuls : site de la LCR, site des sceptiques du Québec, site de SFR, etc ... la liste est longue des censeurs qui s'autorisent, sur des sites publics, à effacer sans prévenir, sans explication, ce qui les dérange.
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notes du texte original
Ces notes sont celles de l'édition stalinienne formoise. Éditions de Moscou (sans date)

Note 45. L'ami commun à qui fut envoyé le manuscrit Matérialisme et empiriocriticisme, c'est V. Lévitski. Lénine mentionne, sans doute par erreur, Krasnoïarsk au lieu d'Oufa, où de Podolsk, il s'était rendu en 1900.

Note 46. "Znanié", maison d'éditions fondée en 1898 à Pétersbourg par un groupe de littérateurs ; à partir de 1900, Gorki y prend une part active ; il en assume pratiquement la direction.
Lénine veut parler de Bontch-Brouïéitch qui collaborait d'abord aux éditions "Vpériod" et "Znanié"; par la suite, il fondera les éditions "Jizn i Znanié".

Note 47. Allusion à K. Piatnitski, administrateur de "Znanié".

Note 48 A Capri (Italie), à la suite de la session plénière du Comité central, en août 1908, les otzovistes et les ultimatistes entreprirent des démarches en vue d'organiser une école antiparti ; ce fut pratiquement de la part de Bogdanov, Alexinski et Lounatcharski, une tentative de mettre sur pied une organisation fractionnelle à l'opposé du centre bolchévik

Note 49 : K. Piatnitski, dans un télégramme du 17 novembre 1908, fit savoir que la soeur de Lénine, A. Elizarova, proposait de faire éditer, dans "Znanié", l'ouvrage de Lénine Matérialisme et empiriocriticisme, et que Stépanov-Skvortsov, Brontch-Brouévitch et Bazarov étaient d'accord

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