Par Yanick Toutain
26/11/08 06:00
Je l'avais feuilleté sur une table de libraire. Et je l'avais reposé : encore des crétins "J'me la pète !"
Là, je l'ai lu en grande diagonale.
Mon avis n'a pas changé.
Pire encore.
Alliot-Marie est vraiment allé chercher des crétins pour en faire les héros de sa croisade protofasciste.
Les imbéciles font dans l'anonymat en nous indiquant leur épicerie et les parcmètres de Rouen : il était sur et certain qu'aucune organisation policière ne réussirait à deviner qui a repris une ancienne épicerie en ayant des réseaux anarchisants sur Rouen !
La trame générale de leur prétendue analyse est : nous sommes une bande joyeuse de pote et il faut nous élargir : on est les communes.
L'auteur ose écrire "Tous le pouvoir aux communes" !
Mais le crétin est contre la délégation et contre les assemblées générales.
Quel dangereux révolutionnaire est allé chercher Alliot-Marie !
Un adversaire de toutes les traditions ouvrières !
Saboter toute instance de représentation.
Généraliser la palabre.
Abolir
les assemblées générales
Tout mouvement social rencontre comme premier obstacle, bien avant la police proprement dite, les forces syndicales et toute cette microbureaucratie dont la vocation est d’encadrer les luttes. Les communes, les groupes de base, les bandes se défient spontanément d’elles. C’est pourquoi les parabureaucrates ont inventé depuis vingt ans les coordinations qui, dans leur absence d’étiquette, ont l’air plus innocentes, mais n’en demeurent pas moins le terrain idéal de leurs manœuvres. Qu’un collectif égaré s’essaie à l’autonomie et ils n’ont alors de cesse de le vider de tout contenu en en écartant résolument les bonnes questions. Ils sont farouches, ils s’échauffent ; non par passion du débat, mais dans leur vocation à le conjurer. Et quand leur défense acharnée de l’apathie a enfin raison du collectif, ils en expliquent l’échec par le manque de conscience politique. Il faut dire qu’en France, grâce notamment à l’activité forcenée des différentes chapelles trotskistes, ce n’est pas l’art de la manipulation politique qui fait défaut dans la jeunesse militante. De l’incendie de novembre 2005, ce n’est pas elle qui aura su tirer cette leçon : toute coordination est superflue là où il y a de la coordination, les organisations sont toujours de trop là où l’on s’organise.
Un autre réflexe est, au moindre mouvement, de faire une assemblée générale et de voter. C’est une erreur. Le simple enjeu du vote, de la décision à remporter, suffit à changer l’assemblée en cauchemar, à en faire le théâtre où s’affrontent toutes les prétentions au pouvoir. Nous subissons là le mauvais exemple des parlements bourgeois.
L’assemblée n’est pas faite pour la décision mais pour la palabre, pour la parole libre s’exerçant sans but.
Le besoin de se rassembler est aussi constant, chez les humains, qu’est rare la nécessité de décider. Se rassembler répond à la joie d’éprouver une puissance commune. Décider n’est vital que dans les situations d’urgence, où l’exercice de la démocratie est de toute façon compromis. Pour le reste du temps, le problème n’est celui du « caractère démocratique du processus de prise de décision» que pour les fanatiques de la procédure. Il n’y a pas à critiquer les assemblées ou à les déserter, mais à y libérer la parole, les gestes et les jeux entre les êtres. Il suffit de voir que chacun n’y vient pas seulement avec un point de vue, une motion, mais avec des désirs, des attachements, des capacités, des forces, des tristesses et une certaine disponibilité.
Si l’on parvient ainsi à déchirer ce fantasme de l’Assemblée Générale au profit d’une telle assemblée des présences, si l’on parvient à déjouer la toujours renaissante tentation de l’hégémonie, si l’on cesse de se fixer la décision comme finalité, il y a quelques chances que se produise une de ces prises en masse, l’un de ces phénomènes de cristallisation collective où une décision prend les êtres, dans leur totalité ou seulement pour partie.
Il en va de même pour décider d’actions. Partir du principe que « l’action doit ordonner le déroulement d’une assemblée », c’est rendre impossible tant le bouillonnement du débat que l’action efficace. Une assemblée nombreuse de gens étrangers les uns aux autres se condamne à commettre des spécialistes de l’action, c’est-à-dire à délaisser l’action pour son contrôle.
Les assemblées générales sont faites pour "palabrer"
Le crétin ne répond pas à la question de "qui décide ?" une fois finies les assemblées générales.
Il n’y a pas un seul mot sur la délégation révocable, sur le bilan des soviets révolutionnaires.
Des mots pour masquer le néant intellectuel !
Ce livre imbécile est une accumulation de propos d'intellectuel formois ayant fréquenté les grandes écoles et ayant appris les techniques rhétoriques suffisantes à impressionner les naïfs : quels imbéciles pourraient croire encore , en 2008, au retour à la terre : Les babas-cool de 1973 avaient, au moins, l'excuse d'être ignorants sur le développement de la robotique.
Ils voulaient élever des moutons dans les Causses quand nous restions dans les villes pour mettre fin au capitalisme.
Ils finirent dans les engueulades, la drogue.
Très peu restèrent.
Ceux qui le firent durent se lier aux lois de l'économie.
Les babas-cool ignorants de 1973 avaient l'excuse de ne pas avoir fabriqué l'ordinateur en boite d'allumette de l'Album des Jeunes du magazine Selection du Reader's Digest de 1964.
Nous, nous attendions, avec impatience le développement de la robotique, de l'informatique.
Nous attendions cela depuis l'âge de dix ans !
Il est vrai que le crétin rhéteur et baratineur est hostile à Internet : il faut que les gens se rencontrent !!!
Il se croit dans un film !!!
L'imbécile rhéteur ne semble même pas se rendre compte de l'incohérence qui consiste à prétendre être pacifique avec les armes à la main - ce que firent les bolchéviks APRÈS AVOIR CONQUIS LE SUFFRAGE ET LA LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE, et le fait de faire une apologie imbécile des émeutes des jeunes des quartiers, une apologie des coktails-molotov et des sabotages.
Quel régal dut être celui de l'imbécile Alliot-Marie : elle allait pouvoir déclencher un mouvement ultra-gauche pour faire passer ses lois sécuritaires : les imbéciles marionnettes allaient pouvoir être placés dans sa nasse.
Marx, au sujet de la Première Internationale ironisait à l'encontre des blanquistes et des ennemis de blanquistes : tous les comptes-rendus du Conseil général de l'AIT étaient lisibles pour qui le souhaitait. Les statuts étaient en brochure.
Le mitterrandiste Attali en fait foi. Il cite Karl Marx dans sa biographie :
"Il n'y a aucun mystère à éclaircir, sauf peut-être celui de la sottise humaine de ceux qui persistent à ne pas tenir compte du fait que notre association est publique, tout comme son action, et que ses débats sont consignés dans le détail dans des procès-verbaux que n'importe qui peut lire. Vous pouvez vous procurer nos statuts pour un penny, et si vous achetez pour un shilling de brochures, vous en saurez bientôt sur nous autant que nous-mêmes."
(Jacques Attali Karl Marx ou l'esprit du monde Fayard 2005 p. 350)
Mais, là, on a un "comité invisible", on a des cagoulés de gauche !
De gauche ?
Mais non, même pas : ces imbéciles du comité invisible n'ont pas un mot en faveur du salaire égal pour tous.
La gauche formoise est toujours une véritable droite formoise. Ils sont comme le PS, le PC, la LCR, LO, la CNT, hostiles au salaire égal pour tous, hostiles à 1000 euros pour chaque Terrien.
On connaît ce genre d'imbéciles : ils prétendent être hostiles à l'argent, partisans du troc....
Leurs familles formoises leur assurent un train de vie confortable. Ils peuvent raconter ce qu'ils veulent : comment un RMIste pourrait-il acheter une ferme ? aller à New York ?
L'auteur aurait fait-il du troc avec les pilotes d'avion ?
Il est vrai qu'il préconise de frauder les services sociaux !!!
Ah la belle rébellion que voilà !!!
L'appartenance de classe de l'auteur, celle de sa famille transparaît encore plus quand on remarque que l'urgence d'une campagne pour le retrait des troupes impérialistes hors d'Afrique n'apparaît même pas dans ses lignes !
Rien sur le salaire égal, rien sur l'urgence de la décolonisation !
Le naufrage de la LCR laisse de beaux décombres : on se retrouve avec les mêmes crétins que cette Gauche Prolétarienne que la rue d'Ulm de Althusser nous avait infligé comme naufrage du stalinisme.
Ce crétin magouilleur, cet imbécile de Althusser leur avait transmis son héritage : le cynisme, la capacité à magouiller, la ruse pour voter le contraire de ce qu'on pense pour se débarrasser des alliés encombrants.
Entre les crétins de VLR du futur architecte mitterrandiste et les crétins de la Gauche Prolétarienne, entre les crétins de perroquets Maos stals et les terroristes qui voulaient stimuler le peuple par des enlèvements exemplaires, le mouvement anticapitaliste avait eu fort à faire pour déblayer la scène politique de l'imbécillité lamentable des baratineurs et héros de tous poils.
Le Julien Coupat et sa rhétorique à deux balles revient occuper la niche politique.
On croyait pourtant que les baratineurs partisans du sub-commandant Marcos étaient rangés des brouettes et s'étaient finalement adaptés à cette belle société de consommation dans laquelle ils ne vivaient, finalement, pas si mal que ça.
Les bandes d'imbéciles fascinés par la prestance du héros du Chiapas avaient disparu de la scène politique en même temps que leur héros.
Celui-ci avait eu le temps de passer une alliance avec l'innovoisie milliardaire : Oliver Stone était devenu son allié politique.
Pire encore : leur ligne imbécile de front populaire les avait conduit à demander aux classes moyennes de la formoisie d'acheter les actions de la compagnie de pétrole mexicaine en cours de privatisation !
La belle stratégie !!!
En revoilà de nouveaux : même rhétorique, même ignorance crasse sur ce que furent les mouvements sociaux, même incapacité à produire de la recherche scientifique en sociologie.
Même ignorance crasse en économie.
Ne leur demandons même pas leurs compétences pour la philosophie ni pour la physique.
Ces diplômés minables ne sont capables que d'une seule chose.
Comme le furent les imbéciles du parti social-révolutionnaire russe : agir comme de petites marionnettes pour aider les gouvernements en place à prendre les mesures répressives les plus adéquates.
Qu'ils le sachent ou non, ces gens qui refusent la délégation représentative, ces gens qui refusent la délégation révocable ne sont que des provocateurs qui aident le capitalisme à perpétuer sa domination.
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