MUSIQUE VS INNOVOISIE (was Music vs. the music industry by Seth Godin)
Framablog publie un article écrit par Seth Godin (traduction Claude Le Paih : Musique vs L’Industrie Musicale).
Seth Godin analyse la marchandisation de la musique face aux progrès technologiques. Ses remarques m'ont inspiré un commentaire.
« Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, vous écoutiez une chanson car « tous les autres » l’écoutaient aussi. C’est la définition de la pop music. À cette époque, nous définissions « les autres » comme des personnes de notre université ou des gens écoutant la radio WPLJ[2]. »
La « pop music », je l'écoutais sur MON transistor.
Difficile de capter radio Caroline*, le bateau émettait trop faiblement : je devais constamment tigonner la longueur d'onde pour ne pas perdre ma station préférée. Sous mes draps, à la lueur de la lampe de poche. Quand la maison s'endormait.
C'était MON « transistor », MON poste à transistor : propriété individuelle chèrement défendue dans le collectivisme intrusif qu'est la famille sous le règne de la bourgeoisie triomphante.
MON transistor, je l'avais gagné dans un radio crochet. J'avais douze ans. Était-ce en chantant - sous un chapiteau de cirque - « Les marionnettes » de Christophe sur WRTL (radio Luxembourg à l'époque) ou en devinant - sous un autre chapiteau - « Le pélican » dans la version jeune du jeu des mille francs de Lucien Jeunesse sur France Inter ? Je le saurai prochainement par la ré-émergence télématique de toutes les archives de l'humanité.
Nous étions les auditeurs-pionniers de la pop music : sa caractéristique « populaire », ce n'était que l'insulte que les partisans de l'ami de la mafia qu'était Franck Sinatra nous avaient décernée.
Nous étions les pionniers : déjà « hackers » occupés à refaire le monde en informatique grâce à l'Album des jeunes (1964 ?) de Sélection du Reader's digest. Occupés à fabriquer notre premier ordinateur en …. boites d'allumettes.
« Hexapion » était le nom du jeu auquel notre ordinateur donnait ses compétences ; une sorte de mini jeu d'échec sur 9 cases. Le programme avait la capacité extraordinaire d'améliorer ses performances à mesure de ses défaites.
Nous écrivions nos premiers poèmes pendant que nos parents séchaient leurs larmes versées pour la mort de John Kennedy et d'Édith Piaf. Plus de larmes d'ailleurs – en octobre 1963 - que pour le décès de mon grand-père rebelle qui chantait l'Internationale à table.
Souvenir encore émue – je pense encore à elle – de la gentille monitrice de colonie de vacances – Robertot près de Cany-Barville – qui poliment et gentiment me demanda à emprunter mon carnet de poèmes pour le montrer aux autres moniteurs. Cela devait être à l'été 1964. J'avais dix ans.
Les colonies de vacances nous faisaient découvrir les premiers accords de guitare et nous révéler la méchanceté de ces messieurs Prudhomme et Prieur, sinistres personnages - monstres de Conservatoire - s'acharnant à nous humilier en nous dégoutant du solfège à vie. Les Beatles entraient dans nos vies.
Mes premières chansons furent écrites en « anglais » : pour ne pas que les filles puissent comprendre les paroles !
« If you don't want me, I'll set out again. I'll go by the road at random of my fate. »
Les Anglais ne nous comprenaient pas non plus !!!
Il y avait un C, un G, un F. Trois accords.
Nous chantions gratuitement. Nous écrivions gratuitement des chansons.
Nous échangions, gratuitement, des accords, des techniques, des arpèges, des picking.
Jouer en public nous rapportait bien moins d'argent que le coût du matériel : mon premier batteur avait fait toutes les répétitions en tapant sur les tables (d'un presbytère). Il n'avait pu s'acheter que les baguettes.
Pour notre premier concert, il eut trois heures pour s'entrainer sur la batterie qu'on nous avait prêté. L'après midi de répétition pour devoir jouer toute la soirée. Un club de natation célèbre aujourd'hui. Balaise le batteur : Didier Gallais !*
Nous avons commencé par "Help". A trois voix.
Nous rêvions de « passer en radio ».
Pendant ce temps nos « idoles » - nous, nous n'avions pas des « idoles ! », nos groupes préférés tombaient les uns après les autres sous les coups de la guerre que nous menaient la CIA et l'armée américaine : Mon béguin pour la Janis Joplin de Summertime mourait sous la mort de l'héroïne.
Nous chantions Neil Young 'The Damage Done » en jurant de ne jamais – de notre vie – toucher à aucune drogue. Nous militions dans la 4° Internationale trotskyste pour changer le monde avant qu'il ne parvienne à transformer toute la jeunesse en drogués.
Je n'ai jamais touché à aucune drogue et les preuves du complot criminel sont en plein jour : drogue pour les afro-américains de Los Angeles en pleine lumière par la commission John Kerry, LSD et drogues psychédéliques dont l'origine militaro -policière est rappelée par Naomi Klein dans « la stratégie du choc ».
Nous voulions un monde de musique, un monde de paix, un monde de fraternité.
Mais l'innovoisie des droits d'auteur a tout pourri : ils se sont fait corrompre par la bourgeoisie des actions.
Ce sont ces deux bourgeoisies qui mènent le monde actuel à la catastrophe.
Ils veulent même, maintenant, fliquer nos ordinateurs pour vérifier que nous avons payé tous les droits.
Seule la gratuité totale de l'immatériel garantira nos libertés.
Mes chansons sont gratuites : sur YouTube en flv et sur Skyrock en mp3.
JE NE LES DÉPOSERAI JAMAIS.
Je réclame un revenu (mensuel) définitif de 1000 euros (ou 1200 dollars) à la société.
Toutes mes découvertes passées et à venir sont l'héritage d'Émile mon grand-père, l'héritage de Newton, l'héritage de l'auteur de l'ordinateur en boite d'allumette.
Je suis l'héritier des milliards d'hommes qui ont fait ce que je suis : et encore une pensée pour Robertot et ma fée pour mes dix ans – et les dizaines d'autres.
Je suis l'héritier des inventeurs des mots, des lettres, des chiffres etc etc...
Et les ayant-droits de ces inventeurs sont tous mes cousins humains.
« A bas les droits d'auteur » sera le mot d'ordre de la troisième révolution sociale qui vient.
La première fermera les Bourses, la deuxième démasquera les faux marxistes et leurs salaires privilégiés.
La troisième, dans la foulée des deux premières, mettra la lumière sur la productivité ancestrale : les escrocs qui se prétendent ayant droits de Elvis Presley n'ont jamais payé les droits des inventeurs des mots, des lettres, des chiffres, de la colle à bois, de la tierce, de la quinte...
Mais de tout cela j'ai clarifié la logique économique dans « La productivité ancestrale ».
Je n'ai qu'une chose à ajouter : les ennemis politiques de la classe innovoise, les combattants qui s'opposent au pouvoir de l'innovoisie des droits d'auteur ne peuvent pas pirater. Les ouvriers de Petrograd ne volaient pas dans les usines de leurs patrons. Le combat est un combat politique. Pas une technique semi-mafieuse inspirée de la bande à Bonnot, ces anarchistes imbéciles qui pratiquaient la « reprise individuelle ».
Les partisans de la « reprise individuelle » ne font rien pour préparer une révolution.
Il faut en préparer SIX ! SIX REVOLUTIONS !
Il est urgent que Seth Godin et tous ceux qui souhaitent un monde de musique et d'harmonie en prennent conscience et commencent à y travailler : il faudra vaincre l'innovoisie !
NOTES :
rendons à César : le groupe pris comme nom « Question » après mon départ pour créer – avec Patrice Rouat – Dilemme. « Question » était formé de Christian Kacsmarek (devenu extraordinaire bassiste et arrangeur … et compositeur classique) et de son frère.
radio Caroline : par Wikipédia, je découvre, à l'instant son - persistant - site :
Site de la station anglaise terrestre
Site de la station anglaise historique
Site de la station française rennaise
Gary Webb extrait wiki) ↑ *Borjesson, Kristina (Ed.) (2002). Into the Buzzsaw: Leading Journalists Expose the Myth of a Free Press. Prometheus Books. ISBN 1-57392-972-7. Le chapitre 14 est de Gary Webb et inclus cette citation. Edition française : **Borjesson, Kristina (Ed.) (2003). Black List Quinze grands journalistes américains brisent la loi du silence. Les Arènes. ISBN 2-912485-51-7.
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