Ernesto Che Guevara répond en français dans une interview du 15 avril 1964

Ernesto Che Guevara répond en français dans une interview du 15 avril 1964.
Interrogé par le journaliste Jean Dumur il s'exprime sur Cuba.
C'est le site de la TSR télévision suisse romande qui publie cette merveilleuse archive.



"En avril 1964, l'équipe de l'émission Point, conduite par le journaliste Jean Dumur, rencontre Ernesto «Che» Guevara à l'Hôtel Intercontinental, à Genève. Il occupe alors le poste de ministre de l'industrie et se trouve à Genève pour une conférence internationale. C'est pourquoi le «Che» s'exprime en français. A notre connaissance, c'est la seule interview faite en français de Guevara.

Avec décontraction, «Che» Guevara évoque les questions essentielles de la politique cubaine, notamment les conséquences du blocus américain, le rapprochement avec l'URSS et les perspectives d'une extension de la révolution en Amérique latine.

Une année après cette interview, il quittera ses fonctions ministérielles pour organiser la guerre révolutionnaire en Amérique latine. Le 8 octobre 1967, il est arrêté par l'armée bolivienne et exécuté le lendemain."

Quand on l'écoute, on se rend compte à quel point, avant même d'être un humaniste dans le sens le plus élevé du mot (et du combat), il était un intellectuel, un chercheur, un innovant.
On peut comprendre le gachis historique que fut sa mort prématurée.
Je défends la thèse selon laquelle, pour l'Afrique, pour l'Amérique du Sud, pour la Bolivie, pour le Congo, il aurait été bien préférable qu'il vienne s'asseoir sur les bancs de la Bibliothèque Nationale de France pour y mener les recherches nécessaires en économie.
Il aurait produit le concept de formoisie 25 avant moi.
Ce qu'il écrivait sur la nature de l'URSS et de la classe qui la dirigeait est probant sur le fait qu'il avançait à grand pas vers la compréhension de l'existence d'une classe exploiteuse mondiale faite de salariés exploitant d'autres salariés.
Ce que lui reproche les deux imbéciles ignares que sont Olivier Besancenot et son Gepetto pseudo trotskyste Michael Löwy
Je leur mouchais le nez dans un débat sur usenet Google. Le rigolo de Löwy avait écrit sur le Monde Diplomatique. Il parle des "limites de sa réflexion" (celles de Guévara que Lowy a détectées !)

"Commençons par celles-ci : le Che, à ce moment – on ne sait si son analyse à ce sujet a avancé en 1966-1967 –, n’a pas compris la question du stalinisme.

.......................;YT : Löwy va lui faire la leçon

Il attribue les impasses de l’URSS dans les années 1960 à... la nouvelle politique économique (NEP) de Lénine !

........................Guevara avait compris lui !!!!

Certes, il pense que, si Lénine avait vécu plus longtemps – « Il a commis l’erreur de mourir », note-t-il avec humour –, il en aurait corrigé les effets les plus rétrogrades.

..........................Je pense la même chose que ECG (cf sur la combat contre Staline)

Il demeure néanmoins convaincu que l’introduction des éléments capitalistes par la NEP a conduit aux profondes dérives, allant dans le sens de la restauration du capitalisme, qu’on observe dans l’Union soviétique de 1963.

........................C'est pourtant l'évidence même : la formoisie a rétabli ses privilèges
Je renvoyais ensuite le lecteur sur les textes de Trosky
(cf La révolution trahie de L Trotsky)

http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revtrahie/frodcp.htm

En conclusion, je pense de Ernesto Guévara ce que celui-ci pensait de Lénine.

«Il a commis l’erreur de mourir »

Resté en vie, il aurait compris que Castro était devenu la marionnette d'une classe sociale, la formoisie. Et l'égélitarisme inhérent à sa stratégie aurait été conceptualisé : Ernesto aurait contruit ce qui a effaré Castro depuis 50 ans :

UN PARTI ÉGALITARISTE A CUBA !

Un parti pour se battre pour l'égalité (immédiate et absolue) de tous les salaires de tous les revenus. C'est ce combat qui est la trame du combat du Che. C'est ce combat que nient tous les propriétaires immobiliers de la bande des clowns stalino-menchéviques du NPA-LCR !
C'est ce combat qui les rend furieux.
C'est ce combat que nous mènerons.