Un débat sur le site de Thierry CSP du NPA (commencé à propos du crétin Coupat mais débat qui a évolué de façon intéressante).
Par Yanick Toutain
@ Moktarama 18 mai 2009 22:01 qui répondait à @Anonyme de 21h43 :
1/ En théorie, oui. En pratique, non...les syndicats/partis/tout ce que vous voulez "moulent" les structures étatiques à leur profit lorsqu'elles prennent le pouvoir, et ne font nullement disparaître la notion d'État même si les anciens moules sont abolis. C'est bien pour ça que les "situationnistes" rejettent intrinsèquement les systèmes sociaux de masse, parce que ceux-ci sont fondamentalement porteurs de structures bureaucratiques et étatiques.
2/Au contraire, j'aurais tendance à penser que l'organisation collective de l'exercice du pouvoir a tout à voir avec l'étatisme. Coordonner une lutte n'est pas la même chose que coordonner l'exercice du pouvoir une fois que cette lutte a réussi.
Je commence à cerner la logique de votre point de vue.
Vous répondre en détail va me donner l'occasion de faire avancer la recherche néo-marxiste. En effet, je n'avais pas, jusqu'alors investigué ces pistes-là.
Je reprends donc à partir de mes découvertes de 1993 et du concept de formoisie.
C'est en effet ce concept (pour les détails je renvoie le lecteur aux 30 thèses pour une révolution pédagogique) qui va éclairer les problèmes que vous soulevez.
En Occident, donc, depuis de nombreuses années, la majorité des travailleurs salariés vit sur le dos des travailleurs du Tiers Monde. Ces travailleurs exploiteurs ont un revenu consommable supérieur au PIB mondial.
Cela va donc changer profondément notre point de vue sur la nature des organisations qui sont les leurs. Dans ce cadre, si l'on compare ces associations de malfaiteurs voleurs du Tiers Monde : CGT, CFDT, FO, PCF, PS, Verts, LCR, NPA, LO, OCI, PT etc …. à l'État formois qui dirigeait la Russie, l'on découvre alors que le dernier avait pour fonction étatique la même fonction qu'avaient et qu'ont les syndicats « ouvriers ». La seule différence, c'est l'avant et l'après. L'un contrôle son propre État et l'autre a construit son « proto-État » sous la domination de l'État bourgeois. | Le PCF, par exemple, s'il n'avait pas le monopole en faisait, pour autant, largement usage. |
PROTO ÉTAT FORMOIS
C'est, en effet, le meilleur concept à utiliser – celui de « proto-État formois » - pour définir conceptuellement la somme des pseudos « organisations ouvrières ».Les unes et les autres défendent tel ou tel secteur de la formoisie – privé VS public – ou telle ou telle couche de la classe formoise – haute formoisie pour le PS, moyenne et haute formoisie pour le PCF, moyenne formoisie exigeant ses 1500 euros par mois en espérant en obtenir 2000 pour le NPA.
Mais, de la même façon, si l'on intègre les syndicats patronaux dans le dispositif étatique de la bourgeoisie, on obtiendra, de la même façon différents secteurs et différentes couches de la classe bourgeoise défendus par tel ou tel.
L'anarcho-trotskyste qu'était Daniel Guérin avait magistralement étudié ces différentes couches et ces différents secteurs de la bourgeoisie allemande aux intérêts et donc aux stratégies et aux tactiques contradictoires.
Quant au reste des problématiques que Moktarama 18 mai 2009 22:01 cherchait à éclairer, il est dommage qu'il ait cru pouvoir trouver un éclairage dans les absurdités dilettantes des situationnistes plutôt que de chercher à répondre à la question stratégique de l'investissement démocratique.
Il lui suffisait d'imaginer un hôpital formé de travailleurs volontaires – payés 1000 euros – mais dont le budget de fonctionnement était dépendant des investissements nécessaires provenant des 300 euros mensuels des citoyens – non usagers, naturellement. Les mutuelles, dans un système versant 1000 euros à ses citoyens pourront – pourront ! - continuer à exister. | Il va de soit que le système qui ira en se développant sera un système de circulation du savoir où les praticiens deviendront tuteurs (médicaux) sociaux, humains-ressource, tout en se « transcroissant » en chercheurs. Les automédication cesseront d'être une ruse de la bourgeoisie pour réduire les coûts et augmenter leur consommation luxueuse de crétins en augmentant les profits. Elles deviendront ce que la pédagogie deviendra dans une société sans école où le savoir circulera comme l'oxygène. La déshumanisation formoise des hôpitaux apparaîtra à nos yeux de demain comme les hospices du 19° siècle sont vus par nous aujourd'hui. |
Même le système général de sécu pourra, éventuellement, continuer à exister : il fonctionnerait alors sur les investissements démocratiques généraux.
Mais tout cela en empêchant l'abus de biens sociaux : interdit d'investir là où on peut tirer avantage de l'investissement. Interdiction d'investir dans les écoles de sa famille ou de ses amis, interdit d'investir dans un hôpital où l'on ira se faire soigner.
De toute façon, chacun aura un « blog investissement » où n'importe qui pourra voir où et combien chacun a investi.
Cette publicité totale sera un des piliers de la réputation de chacun.
Bien évidemment, l'usage que chacun aura fait des investissements qu'il aura sollicité sera d'un poids encore plus important.
C'est cette double stratégie économique : salaire égal et investissement démocratique qui contient le dépérissement de l'État Cela consiste, en fait, à supprimer définitivement toutes les classes sociales.
Ne resteront plus que les strates.
Les fainéants qui recevront leurs 1000 euros et les consommeront sans rien faire d'utile formeront la strate des parasites. Les 300 euros qu'ils recevront pour l'investissement resteront à dormir.
Les répétants de la strate des répétants se rendront utiles en reproduisant l'état présent de la société.
Quant aux innovants, ils agiront en leader sociaux pour grossir au maximum leur strate. A commencer par un recrutement massif de jeunes : toute la jeunesse devra devenir créative, chercheuse, inventive, innovante.
Si les classes exploiteuses cherchaient à se reproduire comme classes, la strate des innovants prendra toutes les dispositions pour en finir avec les deux strates boulets qui n'ont fait que freiner le progrès humain depuis qu'un abruti a ironisé sur l'hameçon du premier pêcheur, ou qu'un autre abruti de Mésopotamie croyait bon de critiquer le premier agriculteur.
Le temps des crétins est fini.
Et le combat contre les relativistes, en faveur d'une double révolution philosophique et scientifique n'est que le versant conceptuel du combat général de la strate innovoise contre tous les crétins et autres abrutis dans tous les domaines. Contre ces crétins et ces abrutis des strates répétante et innovante qui croient que la quantité de zone neuronique que leurs cerveaux limités sont capables d'éclairer en même temps est en mesure d'apporter la preuve absolue de leurs analyses de demeurés profonds.
La lutte contre le crétinisme est, de la même façon que la lutte acharnée en faveur de la gentillesse et en défense des gentils, un des axes majeurs de l'affirmation du potentiel révolutionnaire et humaniste de cette strate innovante, celle dont la productivité historique est la plus grande.
Tout groupe révolutionnaire a effectivement des valeurs : les nôtres sont celles de la productivité historique. Tout ce qui raccourcit le chemin vers un monde de 6, 7 milliards d'innovants est positif.
Tout retard est négatif.
C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que la lutte contre l'abruti Orelsan et contre ses défenseurs qui osent transformer en verbe un assassinat, s'inscrit : la lutte contre les violences domestiques est aussi, intrinsèquement une lutte contre le crétinisme abruti des classes exploiteuses et des strates réactionnaires.
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