mardi 21 avril 2009

Critique matérialiste dialectique du texte écrit par Trotsky «en Défense du marxisme» 1/3 "Craipeau oublie les principaux enseignements du marxisme".

en cours d'édition

En défense du véritable matérialisme dialectique, il faut critiquer l'apologie d'un pseudo-marxisme sclérosé écrit par Trotsky « en Défense du marxisme ».(1/3) « Craipeau oublie les principaux enseignements du marxisme ».

par Yanick Toutain

21/04/09


Ce qui suit est une critique faite d'annotations rédigées à l'intérieur du texte rédigé le 4 novembre 1937 par Léon Trotsky.
J'avais déjà pratiqué cet exercice sur ce texte. Mais, sans retourner relire la première mouture, j'ai refait et achevé tout le travail : il fallait donner une plus grande place à la question philosophique et au concept de lutte des strates.

Le contexte de ce texte est celui d'une absurde lutte théorique de Trotsky contre Yvan Craipeau, James Burnham, Shachtman et tous ceux qui veulent considérer comme classe exploiteuse le groupe que Trotsky persiste à désigner comme une « caste » parasitaire.


Travail critique à partir de l'édition du site marxists.org.


Format MS Word/RTF Format Acrobat/PDF Encore un bravo à ces archivistes !
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Défense du marxisme

L. Trotsky Page 1 / 119

UNE FOIS DE PLUS : L'UNION SOVIÉTIQUE ET SA DEFENSE

Craipeau oublie les principaux enseignements du marxisme.

YT : Non, camarade Trotsky ! Celui qui va manifester ses carences en matière de sciences économique, sociologique et surtout philosophique, ce sera celui qui, par présomption, prendra de haut des camarades moins formés.
Car le principal enseignement du marxisme, c'est le fait que la philosophie est à la racine de tout. Et qu'en matière de philosophie – si l'on met de côté les lois physiques qui en forment le socle réel – la loi philosophique principale est celle de la transformation quantité qualité (TQQ).

C'est la loi principale de l'héritage de Karl Marx et Friedrich Engels. C'est cette loi là qui permet de sortir contre leurs concepts, la Kalachnikov de la science évoluée. Celle qui permet la construction de « missiles théoriques » dont la puissance est telle qu'elle permet de faire exploser les parcelles d'idéologie qui se sont glissé dans notre héritage matérialiste.

Écrire, comme le fait le camarade Trotsky :

« Ce qui fait défaut au camarade Craipeau, c'est le sens des proportions et le concept de relativité. Notre jeune ami n'a aucun intérêt pour la loi de la transformation de la quantité en qualité. C'est pourtant la plus importante des lois de la dialectique. »

.... n'est que pure hommage formel. Hommage d'autant plus idiot que la notion de « relativité » qu'il défend est une arme idéologique de la réaction.
Citer, à plusieurs reprises, l'existence de la loi philosophique de la transformation quantité qualité n'est que prêche du dimanche lorsque cette citation n'est accompagnée d'aucune tentative sérieuse de mettre en oeuvre son application dans le devenir de la totalité des concepts.
Un Trotsky dialecticien aurait pu gagner un James Burnham au marxisme au lieu de le faire fuir. C'est en effet la loi de la transformation quantité qualité qui donne la clé de l'évolution du pseudo concept de « prolétariat ». Celui qui a utilisé avec le plus de profit cette loi du matérialisme dialectique c'est celui – quelle tragédie !- qui se prétendra adversaire de la dialectique. C'est Burnham.

Mais c'est de Trotsky que Burnham sera victime. Il sera victime de ses lacunes et de sa présomption. Lacunes en économie et lacunes en philosophie.

L'auteur de la – géniale - loi du développement inégal et combiné aurait pu être le – génial – créateur du concept de formoisie. En 1937 !

Il aurait pu en appliquer le concept au devenir de l'URSS.

Il aurait pu apprendre de Craipeau, apprendre de Shachtman, apprendre de Burnham.

Il aurait pu, dès 1928, apprendre des « semi-vagabonds » de Christian Racovski et voir la formoisie devenir une « nouvelle noblesse » exploiteuse haïe par les exploités :

« Auparavant, sous le régime bourgeois, la partie consciente de la classe ouvrière entraînait à sa suite cette masse nombreuse, y compris les semi-vagabonds. La chute du régime capitaliste devait amener la libération de la classe ouvrière dans son entier. Les éléments semi-déclassés rendaient la bourgeoisie et l'État capitaliste responsables de leur situation et considéraient que la révolution devait apporter un changement à leur condition. Ces gens maintenant sont loin d'être satisfaits ; leur situation ne s'est pas améliorée ou guère. Ils commencent à considérer avec hostilité le pouvoir soviétique ainsi que la partie de la classe ouvrière qui a un emploi dans l'industrie. Ils deviennent surtout les ennemis des fonctionnaires des soviets, du parti et des syndicats. On les entend parfois parler des sommets de la classe ouvrière comme de la "nouvelle noblesse". »

Appliquer la loi de la TQQ lui aurait permis de comprendre le devenir futur du tableau dressé par Racovski en 1928 et de voir la formoisie prendre le pouvoir.

(…)

Quand une classe s'est emparée du pouvoir, une certaine partie de cette classe devient l'agent de ce pouvoir. C'est ainsi qu'apparaît la bureaucratie. Dans un État prolétarien, où l'accumulation capitaliste est interdite aux membres du parti dirigeant, cette différenciation commence par être fonctionnelle, par la suite elle devient sociale. Je ne dis pas de classe, mais sociale. Je pense ici à la position sociale d'un communiste qui dispose d'une voiture, d'un bon appartement, de vacances régulières, et qui perçoit le salaire maximum autorisé par le parti. Sa position diffère de celle du communiste qui travaille dans les mines de charbon et qui reçoit un salaire de 50 à 60 roubles par mois (parce que ce dont nous discutons ici, c'est des ouvriers et des employés, et vous savez qu'on les a classés en dix-huit catégories différentes) (3).

notre 3 (3) Un certain égalitarisme des revenus s'était maintenu jusque vers 1927. La bureaucratie a ensuite fortement ouvert l'éventail des salaires pour trouver des appuis dans l'aristocratie ouvrière et justifier l'accroissement de ses propres privilèges.


Actualiser le marxisme en 1927 lui aurait permis de comprendre qu'il luttait contre une classe sociale, la formoisie.

Il aurait pu combattre les bureaucrates manipulateurs de la clique Cannon : les « grands pourfendeurs de la petite bourgeoisie ».

Il aurait pu comprendre que Cannon était le représentant de cette même formoisie étasunienne. Cette formoisie qui poussa pendant des décennies sur le SWP pour le transformer en parti stalino-castriste !


Mais pour toutes ces analyses, encore aurait-il fallu que Trotsky comprenne que l'accumulation de capital humain au sein du « prolétariat » aura eu les mêmes conséquences que l'accumulation de capital machine au sein du Tiers État.

Dans un cas, le groupe homogène se disloqua en faveur des intérêts de la bourgeoisie du capital machine. Dans l'autre cas, le groupe homogène se disloqua en faveur des intérêts défendus par Staline, ceux de la classe formoise. En 1793, l'accumulation de « capital machine » – au sens large incluant le vol des « biens nationaux » décida la bourgeoisie à jeter Robespierre à la guillotine. La richesse croissante de la classe bourgeoise la rendait craintive face à la faiblesse de Robespierre envers Hébert et l'aile babouviste : La répression du printemps ne suffisait pas à réduire ses craintes.

Nous ne citerons pas ici toutes les indications fournies par les contemporains concernant les diverses causes de la décomposition du parti des Jacobins, comme par exemple, leur tendance à s'enrichir, leurs liens avec les entreprises, leur participation aux contrats sur les fournitures, etc.(...) Mais ce qui joua le rôle le plus important dans l'isolement de Robespierre et du Club des Jacobins, ce qui les coupa complètement des masses ouvrières et petites-bourgeoises, ce fut, outre la liquidation de tous les éléments de gauche, en commençant par les Enragés d'Hébert et de Chaumette (et de toute la Commune de Paris en général), l'élimination graduelle du principe électif et son remplacement par le principe des nominations. Khristian Rakovsky 1928 Lettre à Grigori B. Valentinov, (1896- ?), journaliste membre de l'Opposition de Gauche, alors déporté.






En 1927, l'accumulation de capital humain et des privilèges des gangsters formois des bureaux incita les staliniens formois à se débarrasser de Trotsky. Il fallait augmenter encore les privilèges des diplômés, les privilèges des spetz, des Stakhanovistes, les privilèges de la haute et moyenne formoisie.

Le camarade Craipeau veut une fois de plus nous persuader que la bureaucratie soviétique en tant que telle est une classe1.

YT : Ce n'est pas la « bureaucratie qui « est une classe ». C'est la formoisie, c'est la classe formoise - que Trotsky ne voit pas, qu'il refuse de voir – qui a pris le pouvoir. La bureaucratie de l'État formois est la chienne de garde, la bande armée sous forme étatique de la classe formoise.

Toutefois, pour lui, la question n'est pas d'ordre purement "sociologique".

YT : Pour personne, une telle question ne peut être d' « ordre purement sociologique ».

Non. Tout ce qu'il veut, nous le verrons, c'est tracer une fois pour toutes une voie libre et directe pour le genre d'internationalisme qui est le sien, un internationalisme qui, hélas, n'est pas sûr de lui.

YT : Mauvaise foi. La comprehension du concept de « formoisie » en tant que classe exploiteuse va déterminer un « nouvel internationalisme ».

Si la bureaucratie n'est pas une classe, si l'on peut encore caractériser l'Union soviétique comme un État ouvrier, il sera nécessaire de la soutenir en cas de guerre.

YT : La confusion de Trotsky est aussi grande que celle d'un révolutionnaire de 1792 prisonnier du pseudo concept de «Tiers État » et qui croirait stupidement à la nécessité de s'allier avec n'importe quel État de type « Tiers État ».

Comment, dès lors, rester irrémédiablement opposé à son propre gouvernement si celui-ci est allié aux soviets ?

YT : Fausse alternative. C'est embrouiller l'analyse avec des considérations tactiques de troisième zone.

La tentation est terrible de tomber dans le social-patriotisme.

YT : Fausse argumentation par l'évocation d'un risque imaginaire.

Non, il vaut infiniment mieux balayer radicalement le terrain : la bureaucratie stalinienne est une classe exploiteuse et, en cas de guerre, il est à peine besoin de faire une distinction entre les Soviétiques et le Japon.

YT : Fausse argumentation : le fait que la bourgeoisie anglaise ait disposé d'un État nobilo-bourgeois pendant la période de la révolution de 1789 n'imposait pas de s'allier avec elle systématiquement.
Tout cela revient encore à mettre la charrue avant les bœufs.
On verra plus loin que l'alliance avec la formoisie exploiteuse contre la bourgeoisie exploiteuse n'est en rien un impératif historique (ou a-historique) pour les révolutionnaires égalitaristes.

Malheureusement, ce radicalisme en matière de terminologie n'avance guère les choses.

YT : Ni d'ailleurs une pareille argumentation.

Admettons pour un temps que la bureaucratie est réellement une classe, au sens que donne à ce terme la sociologie marxiste.

YT : Il faudrait préciser ce qu'est une classe. Et donc utiliser la loi de TQQ pour clarifier la notion de « capital humain ».
Trotsky ne se donne pas beaucoup de peine pour contre-argumenter de ce côté là. Rappelons que le concept se trouvait déjà quasiment en l'état chez Adam Smith. Que la notion de « travail complexe » aurait dû imposer à Marx la production du concept de « formoisie ».

Et que le livre « le capital humain » date de ...1935.

Nous avons affaire, dans ce cas, à une nouvelle forme de société de classe qui n'est identique ni à la société féodale, ni à la société capitaliste et qui n'avait jamais

été prévue par les théoriciens marxistes.

YT : Et alors ? Cet argument est stupide. La place occupée par la « notion » d'« aristocratie ouvrière » est bien plus grande chez Lénine que chez Marx. Cela prouve que l'histoire avance.
Ce que Marx écrit sur le « mir » russe a été contredit par l'histoire.

L'argument « biblesque » est - lui - antimarxiste, antidialectique. C'est un argument conservateur. Donc opposé au concept de TQQ.

Une telle découverte est digne d'une analyse un peu plus attentive.

Pourquoi la société capitaliste s'est-elle d'elle-même engagée dans l'impasse ?

YT : Fondamentalement, parce que au capital machine s'est ajouté le capital humain. Il sera d'abord répétant puis innovant.

Mais Trotsky n'étudie pas cela.

Parce qu'elle n'est plus capable de développer les forces productives, que ce soit dans les pays avancés ou dans les pays retardés.

YT : C'est ne pas voir le formidable développement du capital humain. Les milliards d'heures accumulées sous forme de savoir dans les humains scolarisés.
C'est le développement du capital humain qui poussera ses détenteurs à exiger le pouvoir : c'est le développement numérique, électoral etc des partis socialistes dès la fin du 19° siècle en Allemagne puis au niveau international au début du 20°.

La chaîne du monde impérialiste a été rompue à son maillon le plus faible, la Russie.

YT : On n'a pas la place de développer. Résumons par : la guerre a été voulue pour freiner et empêcher l'accession au pouvoir des détenteurs du capital humain.

Et voici que nous apprenons qu'à la place de la société bourgeoise a été établie une nouvelle société de classe.

YT : Stupide ironie : Il ne l' « apprend » pas. Il refuse de chercher à le comprendre.

Craipeau ne lui a pas encore donné de nom, non plus qu'il n'en a analysé les lois internes.

YT : Les faiblesses de Yvan Craipeau sont un argument stupide. Comme était stupide l'arrogance de Lénine contre la Kollontaï de 1918.

Le moins formé peut être celui qui a raison.

Mais cela ne nous empêche pas de constater que cette nouvelle société est progressive par rapport au capitalisme car, sur la base de la propriété nationalisée, la nouvelle "classe" possédante a assuré un développement des forces productives sans égal dans l'histoire du monde.

YT : Ici encore il confond – comme souvent chez Marx – strate et classe exploiteuse. C'est la partie innovante de la bourgeoisie qui est progressiste sur le plan économique. C'est le développement de l'accumulation de capital humain qui fut le secret de la croissance de la Russie stalinienne. Pas le pouvoir barbare de la formoisie.

Elle a moins freiné cette accumulation que ne le fit le tsarisme.

Mais il suffit de s'intéresser au Japon pour découvrir que les « Jules Ferry » locaux, eux-aussi, développèrent dans des proportions gigantesques l'accumulation de ce même capital humain. (cf les données chez Le Than Koï 'L'Industrie de l'enseignement')

Le marxisme nous enseigne, n'est-il pas vrai, que les forces productives sont le facteur fondamental du progrès historique.

YT : Encore faut-il le voir !

Une société qui n'est pas capable d'assurer la croissance de la puissance économique est encore moins capable d'assurer le bien-être des masses laborieuses, quel que soit son mode de distribution.

YT : Ce « est encore moins » contient des confusions et des approximations stupides.

L'antagonisme entre le féodalisme et le capitalisme et le déclin du premier ont été déterminés par le fait même que le dernier ouvrait des perspectives nouvelles et grandioses aux forces productives qui stagnaient.

YT : Il y a là un vrai débat. En résumé, c'est la lutte des strates qui l'a emporté. La bourgeoisie française de la Fronde a choisie de se rallier à la monarchie absolue. Il n'y a qu'à Bordeaux que la république fut proclamée.

Il fallut attendre le 18° siècle pour que la bourgeoisie répétante et la bourgeoisie parasitaires soient combattues idéologiquement par la bourgeoisie – encyclopédiste – innovante.

On remarquera même un poids de la noblesse parmi les francs-maçons que l'analyse de la lutte des strates aura à clarifier. De la même façon que devra être clarifié le rôle contre-révolutionnaire de la bourgeoisie parasitaire des actionnaires de la Ferme Générale dont les revenus provenaient des rackets légaux des gangsters en uniforme que combattit le « bandit des pauvres » Mandrin.

Ce n'est même pas le capitalisme en soi qui fut facteur de progrès. Le bourgeois commerçant de fournitures aux armées du film TV Fabien de la Drôme n'est qu'un vulgaire parasite totalement inutile socialement et gaspillant en consommation de luxe ses prélèvements de plus-value. Thermidorien, puis suppôt de l'aile la plus réactionnaire du Directoire, il traitait en sous-main avec les résidus royalistes.

On lira avec amusement ce que le pablo-mandeliste Ernest – Germain – Mandel écrivit justement.

Des contre-révolutions politiques font perdre le pouvoir aux fractions les plus radicales, les plus progressistes, de la classe dominante et de ses alliés, au profit de fractions plus conservatrices. Elles peuvent amener beaucoup de régressions, non seulement dans le domaine politique mais encore sur le plan économique et social. Mais elles ne renversent pas le régime économique fondamental. Ainsi, le 9 Thermidor - lorsque le règne des Jacobins fut renversé en France - ouvrit un série successive de contre-révolutions politiques qui domina la scène politique pendant 35 ans. On connut successivement le règne des Thermidoriens (le Directoire), celui de Napoléon Bonaparte (le Consulat, puis l'Empire), la restauration de la monarchie des Bourbons. Mais il n'y eut point de retour à l'Ancien Régime semi-féodal. Le capitalisme continua à se développer. Cela provoqua d'ailleurs à la longue de nouvelles révolutions politiques.

La révolution belge de 1830 fut également une révolution politique et non sociale. Le capitalisme était déjà établi dans notre pays avant septembre 1830. C'est le pouvoir politique qui passa d'une fraction de la classe dominante (orangiste hollandaise) à une autre fraction. De même, après la victoire de la révolution d'octobre en Russie, s'est produite une contre-révolution politique, un Thermidor qui, lors de la dictature stalinienne sanglante, a impliqué le triomphe de la réaction, de la régression, dans la plupart des domaines de la vie sociale. Le pouvoir politique de la classe ouvrière et d'un parti authentiquement ouvrier est passé dans les mains d'une bureaucratie privilégiée, usurpatrice et parasitaire. Il faudra une nouvelle révolution politique pour rétablir un authentique pouvoir des soviets, une authentique gestion de l'économie par les travailleurs, une authentique démocratie socialiste.


YT : Ce ne sont pas toutes les fractions de la bourgeoisie qui sont progressistes. La « fraction » à laquelle appartient Bill Gates est progressiste tandis que toutes les « fractions » du capitalisme allemand de 1933 étaient réactionnaires.
Il s'agit de lutte des strates ! Le fait que la fraction de l'industrie lourde du capitalisme allemand soit derrière les nazis, comme le décrivit Daniel Guérin, ne prouve pas que l'industrie des biens de consommation allemande ait été progressiste à l'époque.

La même remarque vaut pour l'U.R.S.S. Quel que soit le mode d'exploitation qui la caractérise, cette nouvelle société est, par ses caractéristiques mêmes, supérieure à la société capitaliste. Ici réside le vrai point de départ d'une analyse marxiste.

YT : Non ! Tous les États formois ne sont pas supérieurs aux États capitalistes. La Corée du Nord, État formois est un exemple de désastre formois absolu.

Ce facteur fondamental que sont les forces productives se reflète aussi dans le domaine idéologique.

YT : Trotsky ne voit pas que le capital principal, c'est l'Homme. Le crétin formois barbare Staline, lui, le proclama. Mais en défense des privilèges de la classe formoise. Il est logique que Staline perçoive la nature des forces qui étaient sa base sociale. Mais il est tragique que Trotsky ne l'écoute pas et reste aveuglement prisonnier d'un pseudo-marxisme sclérosé devenu obsolète. Trotsky ne voit pas le capital humain quand Staline le voit !


Alors que la vie économique des pays capitalistes ne nous montre plus que les formes les plus variées de la stagnation et du déclin, l'économie nationalisée et planifiée de l'U.R.S.S. est la plus grande des écoles pour l'humanité qui aspire a un avenir meilleur.


YT : Elle est la défaite de la classe capitaliste. C'est tout. Cela ne règle pas la question de l'appropriation du capital humain.


Il faut être aveugle pour ne pas voir la différence.

YT : L'aveugle est Trotsky. Il aurait du retourner lire Marx et le capital. Il aurait du étudier le concept de travail complexe.


En cas de guerre entre le Japon et l'Allemagne d'une part, l'U.R.S.S. de l'autre, ne seraient pas en cause les problèmes de l'égalité dans la distribution, de la démocratie prolétarienne ou de la justice de Vychinski, mais bien le destin de la propriété nationalisée et de l'économie planifiée.

YT : Il met la conclusion avant l'analyse. La chute de Napoléon était aussi la remise en cause de nombreux acquis de la révolution de 1789. Mais défendre Napoléon était la chute des espoirs de révolution prolétarienne, de révolution égalitariste, de révolution anticapitaliste.


La victoire des États impérialistes ne signifierait pas seulement l'effondrement de la nouvelle "classe" exploiteuse soviétique mais aussi celui des nouvelles formes de production et donc l'abaissement de toute l'économie soviétique au niveau d'un capitalisme arriéré et semi-colonial.

YT : Non. Car la victoire de la formoisie fut la défaite de la révolution mondiale. Et la politique de Staline faillit être la défaite de tous les acquis de 1917. Il fallait défendre 1917-1921 contre Staline.


Je demande donc à Craipeau : lorsque nous sommes confrontés à la lutte entre deux États qui sont tous deux -admettons-le- des États de classe, mais dont l'un représente la stagnation impérialiste et l'autre un formidable progrès économique, ne devons-nous pas soutenir l'État progressif contre l'État réactionnaire ?

Oui ou non ?

YT : En cas de lutte entre l'Angleterre de 1789 et la Prusse, il aurait fallu défendre l'Angleterre ?

Et quid d'une guerre de l'Angleterre contre la France de 1792 ?

Des classes exploiteuses capitalistes peuvent passer des alliances réactionnaires.

Il n'était pas écrit que l'URSS de 1923 doive s'allier à la France républicaine contre la monarchie bourgeoise anglaise !

Le critère est la lutte des classes sous l'éclairage de la lutte des strates.


Dans toute sa thèse, Craipeau parle des choses les plus diverses, et même des choses les plus éloignées du sujet mais il ne mentionne pas une seule fois le facteur que la sociologie marxiste estime décisif : le développement des forces productives.

YT : Précisément : le capital humain était devenu le principal !


C'est bien pour cette raison que tout son édifice demeure suspendu en l'air. Il jongle avec les ombres terminologiques ("classe" "nonclasse") au lieu de chercher à appréhender la réalité. Il croit qu'il suffit d'attribuer le qualificatif de classe à la bureaucratie pour éviter d'avoir à analyser la place que la nouvelle société occupe dans l'essor historique de l'humanité.

YT : C'est stupide : la haute et moyenne formoisie russe a saboté le processus révolutionnaire en Chine en 1927 : la formoisie de l'URSS ne VOULAIT pas de révolution égalitariste à ses portes. Idem pour la rupture sino-soviétique des années 1960.

Trotsky raisonne avec un syllogisme stupide : l'arrivée d'une nouvelle classe exploiteuse lui donnerait un rôle historiquement progressiste.

D'où sort-il cette ânerie ?

Ce ne sont que les pires passages de Marx quant à la bourgeoisie qui peuvent donner une apparence de cohésion intellectuelle à cette thèse.

Le concept de lutte des strates fait exploser totalement cette prétention.


Désireux de nous obliger à ne faire aucune distinction entre une société qui est absolument réactionnaire puisqu'elle entrave et détruit même les forces productives et une société qui est relativement progressive puisqu'elle a permis un grand bond en avant de l'économie, Craipeau veut nous imposer la politique de la "neutralité" réactionnaire. Oui, camarade Craipeau, réactionnaire !

YT : Comme si il n'existait plus aucun secteurs innovants du capitalisme en 1937. Ce sont les secteurs parasitiques du capitalisme qu'il faut combattre par la révolution anticapitaliste. Quant à sa « neutralité réactionnaire ».... Trotsky est d'une parfaite mauvaise foi : Son concept de développement inégal et combiné permettait, dès 1905 de comprendre que le (vrai) prolétariat, le formariat exploité allait être en lutte contre DEUX classes exploiteuses. Les exploités avaient comme ennemis les féodaux ET les bourgeois.

Cela impliquait-il une « neutralité réactionnaire » ?

C'est pourtant l'imbécile reproche que les réformistes auraient pu faire à Trotsky à l'époque.

Il fallait en 1937 deux révolutions : une révolution anticapitaliste et une révolution antiformoise.

C'est une des causes de l'échec de la révolution allemande de 1923.

Nous sommes plus trostkyste que Trotsky ; notre compréhension, en 2009, de la loi du développement inégal et combiné nous permet de prévoir l'irruption prochaine de trois révolutions : anticapitaliste, antiformoise, anti-innovoise.

Et alors ?

Il ne faudrait pas qu'un ignare en « véritable trotskysme » vienne nous accuser de « neutralité réactionnaire » !

Il serait bien accueilli !!!!


Nos missiles théoriques sont déjà construits !!!



Texte rédigé le 4 novembre 1937.

Défense du marxisme

L. Trotsky Page 6 / 119




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