dimanche 22 mars 2009

sur Rue89 réponse à Jaycib : Serions-nous d'accord sur l'investissement démocratique ?

Sur Rue89 le pseudo Jaycib veut des régisseurs. S'ils sont régisseurs (individu ou groupe) gérant une "entrepriseassociation" financée librement par les citoyens sur leurs 300 euros d'investissement démocratique, nous sommes d'accord.
J'ai longuement répondu à ses deux textes.


De Jaycib

Unsafe at any speed 12H50 20/03/2009 Permalien


YT : Bonjour pseudo-Jaycib.

En me présentant d'emblée comme égalitariste libéral, je tiens à insister sur la proximité de votre démarche avec la mienne. Votre texte est l'un de ceux – parmi la totalité de mes lectures sur Internet - qui semble le plus se rapprocher, dans la plupart de ses objectifs revendiqués, des conclusions auxquelles plus de 27 années de réflexion m'ont conduites. Le lecteur pressé étant renvoyé à la lecture directe de mes thèses analytiques et aux conclusions programmatiques qui en découlent, je vais vous répondre – phrase après phrase – pour cerner précisément nos points d'accord, nos points de désaccords et les endroits où le libre débat apportera les clarifications nécessaires.


Ce qui manque à tous, NPA, PG, PCF, PS et Verts compris, c'est un programme crédible.


YT : Ils en ont un : prétendre défendre « le peuple » et défendre – à très court terme – les intérêts de la fraction de la classe formoise qui est leur base sociale.
L'axe majeur, pour chacun, est la perpétuation du système capitaliste en lui apportant les réformes nécessaires à l'épanouissement de la fraction de salariés privilégiés et exploiteurs qui sont leurs mandants.
La chute prochaine du capitalisme les prive de crédibilité à long (et moyen) terme. Mais il faut se souvenir que Kérensky était crédible de Février à Octobre 1917 …. pour les classes possédantes.
Besancenot, Mélenchon, Buffet, Aubry et Duflo ont un programme crédible …. pour le CAC 40 !



Celui-ci n'est pas inconcevable, mais plus difficile à mettre au point que jamais parce que les conditions objectives sont entièrement nouvelles.

YT : Non et non : la difficulté pour eux est d'improviser les techniques nécessaires à l'évolution des luttes sociales : certains coupent les jarrets du cheval, d''autres montent dessus en tentant de l'épuiser. Certains comme Elie Domota feignent de le lancer au galop pour mieux le ramener à l'écurie : 200 euros quand la question clé est le chômage est une technique de « clown crédible ». La question est : « combien de temps les jeunes chômeurs guadeloupéens accepteront le « cirque LKP » et ses gesticulations destinées à protéger le capitalisme.


Il est donc particulièrement étonnant que la radicalité subjective du NPA ignore presque totalement la radicalité objective de la situation, sauf par la bande, via une démarche opportuniste de « captation » des rancœurs anticapitalistes diverses.

YT :Votre naïveté sur cela cessera lorsque vous vous serez penché sur deux faits historiques : l
1° Le sabotage de la révolution nicaraguayenne par les sandinistes (par une politique de compromis avec la bourgeoisie de type stalino-menchévique [cf la politique de Staline pour l'Espagne ou la Chine : lire Trotsky sur ce sujet] ) et le soutien apporté à ces saboteurs sandinistes par les castristes faux trotskystes du SWP étasunien (section « officieuse » de la 4° Internationale) aidé par Krivine et la bande Mandel usurpateurs de la 4° Internationale : ils allèrent jusqu'à virer le quart des trotskystes (au niveau mondial !) pour mener à bien le sabotage de la révolution.
2° Le sabotage de ce qui avait permis la construction de la LCR à partir de 1973 : les coordinations formées de délégués révocables, élus en Assemblée Générale (ou, mieux encore, élus par section, classes ou atelier).
On peut dater à 1995 le moment où le groupe Krivine procède à son tournant « antisoviétique ». C'est à partir de cette mobilisation qu'il est clair que le vieillard magouilleur Krivine a pris le dessus sur le révolutionnaire Tinville qui expliquait que ce qui avait manqué à mai 68 c'était une coordination nationale regroupant toutes les coordinations des villes. Il expliquait dans son livre que cette coordination formée d'élus révocables aurait pu prendre le pouvoir face à De Gaulle et aux magouilles de réformistes de Charléty.


Pour mettre en forme un tel programme, il importe de se situer dans l'avenir :

YT : Bien évidemment. Mais en procédant à l'étude du passé : le programme dépend de l'analyse. Et l'organisation est consécutive au programme.


que faire du droit à la propriété dans un monde menacé dans son existence même par la globalité de l'enjeu environnemental ?

YT : L'abolir totalement pour ce qui concerne tous les biens matériels d'investissement. Abolir la propriété immobilière qu'elle soit destinées aux usines, magasins ou autres, mais aussi abolir définitivement la propriété immobilière des receleurs pavillonnaires. Le jour de la révolution tous les Terriens deviennent locataires. Et devront louer selon les lois du marché.
Le capital machine est collectivisé : usines, magasins, machines etc ...
Le capital formation – dans son fructus – est collectivisé : aucun savoir ne méritera un WC en or massif.

Le capital inventif – dans son fructus – est collectivisé : aucune invention ne permettra à quiconque de bafouer les inventions de nos ancêtres : n'importe quelle invention – même la découverte géniale de Newton – n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de l'inventivité accumulée depuis 3 millions d'années.
Les outils de production personnels acheté par un libre citoyen de la Terre (ie dont le revenu sera égal à 1000 euros par mois) resteront naturellement propriété de son possesseur : le musicien qui n'exploite personne gardera la guitare qu'il aura achetée 120 euros (ou 42 euros comme la mienne).

Mais le voleur sociétaire SACEM et sa guitare à 10 000 euros devra restituer ce bien de production collectif à la société. (La frontière pourrait être UN an de PIB mondial = 12 fois 600 euros)


Le fait que la propriété de la terre et des biens qui y sont érigés constitue la fondation d'une économie de la rente dont l'impéritie est la CAUSE PREMIERE de la crise (cf. les subprimes et les produits dérivés dont tout le monde dénonce aujourd'hui l'insanité) est le premier facteur de survie du capitalisme qu'il faut aujourd'hui remettre en question.

YT : Non : la cause – circonstancielle - première de la crise est la surexploitation des travailleurs chinois. L'augmentation de productivité par l'importation de nouvelles technologies en Chine avec le maintien du semi-esclavagisme a permis l'irruption de sommes colossales. (Idem en germe pour l'Afrique)
La cause fondamentale est le développement mondial de la formoisie qui a abouti à une consommation parasitaire de plus en plus grande : la classe des salariés exploiteurs a incité à la production de biens de faible utilité au détriment de biens de consommation à fort potentiel productif (des cosmétiques ou des gadgets au lieu d'outils pédagogiques et de jeux vidéo instructifs)
Cette aberration s'est ajouté au gaspillage inhumain de l'industrie de l'armement capitaliste.
Le ralentissement de la croissance occidentale provient de là.
A tout cela se sont ajouté deux phénomènes ralentissant la croissance : les freins mis au développement du capital humain en Afrique particulièrement : les gains de productivité que la révolution victorieuse obtiendra de la formation de nos cousins africains – en sautant l'étape capital « savoir répétant » pour passer directement au capital inventif – sont réellement fabuleux.

Le dernier facteur étant la guerre que la bourgeoisie a déclaré à la formoisie depuis environ 1973. Guerre de classe dont l'arme principale est le chômage, dont la seconde est la misère et la troisième la privation de logement.
Pour mener cette guerre, la bourgeoisie serra au maximum le taux de croissance : sa prétendue « lutte contre l'inflation » qui , de façon circonstancielle vient de jouer un rôle déclencheur de la crise actuelle, avait pour fonction de freiner l'inflation, donc l'augmentation des salaires et donc – in fine – la part provenant de l'exploitation de la Terre du Sud distribuée à la classe formoise. Depuis plus de 30 ans la bourgeoisie a fait le choix de limiter la croissance pour s'attribuer la plus grande part.


La terre, dont l'exploitation harmonieuse est la condition sine qua non de la survie de tous, ne peut « appartenir » à personne.

YT : Naturellement et sans guillemet : un propriétaire actuel n'est que le receleur d'un vol ancien : il a bien fallu que le premier de la chaine s'attribue la terre par un vol : « c'est à moi ici ». (Un beau film : l'an 1000 nous montrait la crapulerie des premiers féodaux)


L'homme ne peut être que le RÉGISSEUR des biens naturels qui lui sont confiés dans l'intérêt de tous, non son « propriétaire ». Ce « droit de régie » doit en revanche être rigoureusement maintenu, et, là où il n'existe pas, être créé ex nihilo.

YT : Il est dommage que vous ne précisiez pas, dès le début, quelle est cette « régie ». Quelles sont ses limites ? Ses droits ? Ses devoirs ?


En même temps, il serait parfaitement vain de vouloir mettre un frein à la liberté d'entreprendre, car c'est elle qui fonde la créativité des individus.

YT : Je suis parfaitement d'accord avec vous.

Mais nous commencerons par sortir le travail de la loi du marché !!!
Car ….

la liberté d'entreprendre n'est pas la liberté d'écraser l'autre ni de voler sa part égal du gateau mondial. Je veux entreprendre pour augmenter le gateau (en quantité, en joliesse, en utilité etc...)


Il faut donc aménager un système favorisant l'esprit d'entreprise et la pérennité de la dynamique entrepreneuriale tout en interdisant toute captation, toute « possession » (régie ; anglais : stewardship) autre que temporaire et sévèrement régulée des biens naturels.

YT : Ce fut l'un des soucis principaux de mes recherches : un système dans Boursiers, sans banquiers, sans bureaucratie du type stalino-besancenotiste !

Un système où il y aura des Bill Gates, des Google, des Walt Disney !


Si l'on atteint cet objectif, on se rendra vite compte que le capitalisme tel que nous l'avons connu ne peut se maintenir, car toute accumulation personnelle du capital est basée sur la notion de légitimité de la rente et sur la spéculation sur la valeur présumée de celle-ci.

YT : Votre usage « non-marxiste » du mot « rente » va semer la confusion. La plus-value n'est pas la rente. Pour les marxistes -cf Mandel le renégat qui est clair pédagogiquement sur cela : la rente est une partie du surproduit social.


L’élaboration d’un tel programme est un problème moins difficile à résoudre que celui de la quadrature du cercle,

YT : Là je vous arrête : Puthagoras – appelé scandaleusement Pythagore – a réglé cette question : l'ensemble R des nombres réels étant absurdes, le nombre pi est donc une fraction. Il a un nombre de décimales limitées.

La question est réglée car le cercle n'est qu'un polygone dont les côtés ont une mesure extrêmement petite : la longueur de Planck, la plus petite longueur possible.


mais, au vu des vagues perspectives tracées par Besancenot et consorts, il donnera sûrement lieu à de sévères empoignades.

YT : Pour une raison simple : le but secret de la LCR était d'obtenir 2000 euros par mois pour sa véritable base sociale de salariés privilégiés : la moyenne formoisie. Le but secret du NPA est le même.
Ils se contrefichent des pauvres, des SDF, des Africains, des exploités !
Et c'est de pire en pire depuis 1995.


L’ex-LCR (et donc le NPA) est toujours obnubilée par la question de la propriété des biens de production industriels, alors que le fond du problème ne se situe plus du tout au niveau de cette problématique. ?

YT : Même pas : lorsque Renault a été attaqué récemment, je fus le seul à avancer le mot d'ordre de « Renault Nationalisation ». Lors de la campagne Bové, nous réclamions l'arrêt immédiat de production de véhicules carbone.
Là, pour TOTAL, le NPA local vient d'avancer nationalisation sous contrôle ouvrier, la vieille revendication trotskyste sortie des placards.
Mais – maldonne à nouveau -, pour le cas de TOTAL, la quantité de crimes commis par cette entreprise en Afrique, en Birmanie et ailleurs aboutira à sa dissolution comme « bande criminelle organisée ».

Le nombre de victimes de ELF en Afrique est incommensurable et ses responsables seront transférés pour le Nuremberg de l'Afrique.
Quant à TOTAL sous son nom propre, les méthodes esclavagistes ont été dénoncées dans le passionnant « TOTALitaire » aux éditions Esprit Frappeur.


Enfin, cette entreprise criminelle écologique vend du pétrole sans avoir payé la taxe carbone à ceux qui émettent moins que 1,8 kilos de carbone par jour.
Mais la révolution mettra bon ordre à tout cela.


Sur le fond du débat, et en oubliant les clowns charlatans du NPA – clowns qu'un Trotsky revenu parmi nous traiterait de mencheviks charlatans- , ce sera la question clé de « QUI contrôle l'investissement ? ».


Et la réponse sera : ni la Bourse, ni les banques, ni la bureaucratie repeinte en rouge du clown Besancenot.

Le contrôle de l'investissement, ce serons les citoyens EUX-MÊMES.

300 euros par mois seront investis par chaque Terrien, tant pour le capital fixe que pour le capital circulant.

Vos « régisseurs » n'auront de droit que celui de « quémander » aux citoyens : la location d'une surface terrienne, la location d'un local, la location ou l'achat d'outils de machines, de mobiliers professionnels ; chaque achat sera détaillé sur Internet.

Mais y compris le capital circulant sera contrôlé par les citoyens : factures d'eau, facture de gaz, d'électricité, fournitures diverses de bureaux : même les crayons devront apparaître sur Internet et être financés par l'investissement démocratique.

Le « régisseur » tel que je l'entrevois dans notre projet pourra être individuel – et même quasi dictateur comme Walt Disney ou Louis Renault – ou collectif comme des SCOP gérées par assemblées générales.

Le mode de fonctionnement sera librement choisi par ce régisseur lors de la création de l' »entreprise-association »

Mais il n'aura aucune possibilité de décider lui-même du transfert de telle ou telle subvention citoyenne d'investissement.
Pour être parfaitement clair : un appel à subvention inutilisé sera remboursé aux citoyens investisseurs et le projet alternatif devra être refinancé par un nouvel appel à investissement citoyen.

Mais cette « dictature » d'un régisseur dictateur serait pondérée par un facteur simple : quand bien même les investissements seraient confiés à un nouvel Louis Renault de la voiture solaire, quand bien même il aurait obtenu – sur son nom propre, individuel et personnel – la somme de 1,5 milliards d'euros (le cout des chaines de la Safrane)... ce que le mode de fonctionnement d'une société égalitariste libérale rendra possible.

Quand bien même 417 000 citoyens auraient accepté à confier à une seule personne leur investissement citoyen complet pour une année entière : 3600 euros...

Le « régisseur » d'un tel projet – je m'accapare votre vocabulaire en l'introduisant dans mon « concept programmatique » - devra compter sur les travailleurs de l'entreprise de fabrication de véhicule à énergie solaire.

Et là se glisse le deuxième aspect principal : le travail est déjà sorti du marché !

Et, en conséquence, chacun touchera 1000 euros par mois.

A charge – simplement - de se rendre utile et d'en rendre compte publiquement sur Internet.

Si, donc, notre Louis Renault de la voiture solaire a besoin de 3000 employés pour produire ses véhicules de science fiction destinés à prendre la place des engins criminels qui ont détruit la Terre de nos enfants.... ce seront …. 3000 libres travailleurs qui viendront travailler dans cette usine.

Certes, dans son projet, le dictateur Louis Renault aura décidé préalablement de s'accorder le droit de licenciement sans préavis [mais oui ! Bien sur ! Ce sera possible dans une société égalitariste !], mais il pourra tout aussi bien se retrouver avec ses 3000 subalternes partis un beau matin.

Certes, la réputation sera la valeur numéro du 21 siècle et les noms de tous les fuyards apparaitront et rendront délicat leurs embauches ultérieures.

Mais vous me direz … comment serait-ce possible ?

Exactement pour les mêmes raisons que je fus, à l'âge de 15 ans, figurant non payé, clandestin, dans le film « Le Cerveau » de Gérard Oury.

Des modèles industriels comme Bill Gates ou artistiques comme Walt Disney sont suffisamment séduisant et enthousiasmants pour que des volontaires acceptent d'en subir la dictature.

Car c'est bien en dictature que fonctionnent la totalité des films professionnels.

Même si la production vient exercer son chantage pénible, en définitive, le dictateur filmique a plus de pouvoir que Hitler n'en avait vis à vis de la grande bourgeoisie allemande.
Il y aura, en fait une gradation de modèles.

Depuis le modèle CS&N ou CSN&Y ou les 4 auteurs chanteurs compositeurs sont à égalité jusqu'au modèle des grands orchestres de jazz où le chef d'orchestre est capitaine maitre après dieu, il y a une gradation intermédiaire où l'on retrouve Simon and Garfunkel, les Beatles ou les Rolling Stones.

Il y a même, comme les Doors, des modèles démocratiques à leaders.

Les entreprises, qu'elles soient industriels, pédagogiques, ludiques, artistiques ou autres auront des variétés nombreuses de modèles de fonctionnement.

De toute façon , ce seront les citoyens qui décideront lesquelles auront des investissements et lesquelles n'en auront pas.


Quant aux tenants d’une économie sans rente, ils n'existent pas seulement au sein de la gauche dite radicale.

YT : Il existent partout : la gauche dite « radicale » a beaucoup d'adhérents qui pleurent au patron « des sous ! Des sous ! » sans avoir l'intention de quitter ce capitalisme si protecteur.... de leurs … privilèges.


La grande majorité des entreprises (PME, PMI et TPE) n’ont pas fondamentalement vocation à devenir capitalistes.

YT : Je ne comprends pas cela. Oseriez-vous prétendre que Auchan n'est pas capitaliste ? Que la famille Mulliez ne serait pas une famille bourgeoise ? Qu'appelez-vous « capitaliste » ? Être en Bourse ?


Il faut trouver les moyens de les rallier à la vision radicalement environnementaliste et « régisseuse » préconisée ci-dessus.

YT : Je connais effectivement des petits-bourgeois – petits-patrons de secteurs divers – qui comprennent, sans l'avaliser mon point de vue. Il existe même un militant UMP (depuis 10 ans) co-dirigeant d'une petite entreprise de spectacle – qui fut, momentanément, le principal lecteur de mon blog : la lutte des strates attira son attention et il compris ma proximité plus grande des libertariens que des rêves stalino-mencheviks du clown Besancenot.


Tel est, à mon sens, l’enjeu primordial à faire valoir aujourd’hui. Par conséquent, le message à transmettre est simple : il ne peut y avoir de valeur autre que celle du travail des hommes au service de la planète.

YT : La principal source de richesse est l'accumulation de savoir depuis 3 millions d'années. Nous sommes les héritiers, les ayant-droits de ce savoir. C'est pourquoi, comme ayant-droits, nous méritons, nous les Terriens, une part égale de la production mondiale, c'est pourquoi nous méritons 1000 euros par mois (et 500 avant 14 ans)


Les esprits sont suffisamment mûrs pour le comprendre.


YT : C'est parfaitement vrai.


e Jaycib

Unsafe at any speed 16H18 20/03/2009 Permalien

Je n’ai malheureusement pas de sources bibliographiques à faire valoir, sauf celles… de l’ennemi d’hier.


YT : Comment Adam Smith pourrait-il être mon ennemi : nous sommes les derniers libéraux !
Nous voulons supprimer la publicité qui fausse le libre choix de consommateurs.
Nous voulons généraliser la concurrence des investissements par la collectivisation mondiale des terres et des usines.

Nous voulons que la loi du marché – sans aucune subvention de politicien – soit la règle pour les biens matériels.
Nous voulons que les loyers soient mis aux enchères annuellement et mis en concurrence de tous les libres citoyens qui recevront 1000 euros par mois.

Adam Smith comprendrait parfaitement que le maintien des inventions, découvertes et productions artistiques dans le marché abouti à un monde fascisant où Olivennes et ses sbires sont à fliquer nos ordinateurs en nous menaçant de nous couper une main si l'on ne verse pas au racket des antisémites du gang SACEM (rappelons pour les jeunes que ce groupe de gangster pratiqua, pendant la guerre, un apartheid antisémite immonde et crapuleux et que ces crimes ne furent jamais punis : la révolution se chargera de dissoudre la SACEM comme elle le fera de tous les gangs tel TOTAL-ELF.




Voir, notamment la Richesse des Nations d’Adam Smith, où la prédominance de la notion de « ground rent “ (loyer de la terre) y est affirmée, car toute richesse part de cela selon lui. Ce que n’aurait pas contredit Turgot ou Quesnay (Tableau économique), ou l’ensemble des Physiocrates français, la différence entre Smith et ces derniers étant que l’accumulation du capital, pour eux, se fait plus ou moins statiquement et de façon limitée ou linéaire – en fonction de ce que la terre peut produire : l’agriculture – alors que pour Smith le loyer de la terre n’est qu’un point de départ. Il avait bien perçu que l’industrie devait prédominer afin de mieux exploiter ce que la terre pouvait rapporter, en fonction de la productivité de l’homme.


YT : Pour ma part, je retiens de Adam Smith qu'il est un des premiers inventeurs du concept de « capital humain ». Je n'ai pas accès à la citation (je l'ai lue il y a près de 15 ans) mais l'essence est celle-ci : celui qui « perd » son temps à acquérir un savoir a une activité similaire à celui qui « perd » son temps à fabriquer un outil. Le profit qu'il en tirera dans les deux cas est, pour Adama Smith, similaire.
Sur cette notion lire Le Than Koi et son « industrie de l'enseignement » qui donne l'historiographie de la question.



Les Théories de la plus-value (vol. 1) de Marx sont par ailleurs un texte essentiel, plus encore, d’après mon optique critique, que le Capital. La critique de Smith et de Turgot, notamment, y est lumineuse. Mais le texte fondamental reste l’Accumulation du capital de Rosa Luxemburg (1913), qui avait tout compris, et qui reste méconnue encore aujourd’hui.
YT : Comme j'ai de graves désaccord avec Marx en économie (philosophie dialectique de Marx contredisant des thèses économiques bâclées : cf mon texte..)

et que je n'ai pas remarqué que Rosa Luxembourg avait clarifié ces erreurs, je vous serais gré de bien vouloir clarifier vos points d'accord particulier avec elle. (Le lecteur néophyte trouvera néanmoins à farfouiller les bouquinistes pour se procurer son « Introduction à l'économie politique » en 10-18 édition de 1971 qu'on peut dénicher actuellement pour 3 euros)

Plus récemment, il ne manque pas de sources environnementalistes aux perspectives partielles mais fécondes (André Gorz, notamment). Pour le reste, je vous fais confiance, mais ne pas oublier le blog de Paul Jorion, surtout si l’on se reporte suffisamment loin en arrière, ou Maurice Allais.


YT : Gorz s'est approché de beaucoup de choses quant à la notion de formoisie mais n'a pas, comme je l'ai fait, franchi le « Rubicon » en appelant ces salariés privilègiés « classe exploiteuse » et en utilisant les schémas de Marx pour le faire. Castoriadis que j'ai découvert récemment sur la question en était plus près.



Je ne suis pas aussi pessimiste que vous au sujet de la capacité de l’humanité à parfaire sa pratique.
YT : Itou !

Le développement historique de l’agriculture le démontre : rotation des cultures afin de ne pas appauvrir les sols, assolement triennal, etc. Voir le fourmillement d’exemples donnés dans la Société féodale de Marc Bloch. C’est l’aliénation capitaliste qui nous a éloignés de comportements qui tombaient sous le sens.


YT : Non, le point de départ est au néolithique lorsque le grossissement du surproduit social permet à un groupe de se l'approprier pour le contrôler... et faire les fainéants.
La période féodale et absolutiste, n'en déplaise à Philippe Ariès fut – allez voir le siècle de Louis XIV – une abomination.
La charnière de la chute de Rome aux Capétiens a pu permettre à des groupes de paysans isolés de vivre réellement de leur travail …. mais sans possibilité – en conséquence – de bénéficier de l'augmentation de production que permet la division du travail. (Un prof d'histoire quelque peu réactionnaire, mais néanmoins très sympathique m'en avait révélé l'émergence dans les travaux de certains de ces collègues : la présence d'armes rudimentaires attestait chez ces paysans l'absence de contrôle féodal. Et, d'après lui, le nombre de ces communautés isolées était bien plus nombreux que ce que l'histoire considérait jusqu'à présent.

Reste la politique : les classes dirigeantes ne demeureront pas les bras croisés face à la menace qui pèse sur leur système. Elles préfèreront vraisemblablement périr contre nous que lâcher un seul de leurs privilèges. ‘Après moi le déluge’, pensent-ils. YT : Cela n'empêchera pas Nicolas Sarkozy, après son jugement, de passer le reste de sa vie, à pied, à marcher de village en village, à sillonner l'Afrique, pour aller s'excuser auprès des 3 millions de familles annuelles qui auront perdu un enfant du fait de sa corruption par Bolloré.
C'est pour lui le plus grand espoir.

Ce n'est que la victoire totale des égalitaristes qui permettra ce verdict de mansuétude.

Notre victoire partielle permettra aux barbares de l'aile sauvage de la LCR-NPA d'exercer des représailles dont ils nous font déjà la liste.

Quand à une victoire in-extremis du camp de la révolution sous le leadership de nos thèses, elle aurait pour conséquence d'affaiblir le contrôle des éléments les plus cultivés sur cette frange de la population qui aura connu la misère, la rue, le sordide, la drogue, l'immonde.
Et face à eux, Nicolas Sarkozy et les classes exploiteuses peuvent s'attendre à devoir subir le châtiment que les Parisiens réservèrent à Louis XVI.

De ce point de vue, Nicolas Sarkozy a des raison de s'inquiéter : chacune des mesures qu'il prend actuellement ne retarde en rien la révolution : elle est inexorable, 6 révolutions sont inexorables.

Mais chacune des mesures qu'il prend actuellement augmente le pourcentage de chance que les éléments révolutionnaires incontrôlés par les révolutionnaires anticapitalistes que nous sommes veuillent (et puissent) m'étriper au sens morphologique du terme.

Nous représentons l'espoir d'une société rationnelle et humaniste.

C'est la victoire de Newton contre Einstein qui nous permettra d'offrir à la population l'espoir d'un siècle rationnelle contre le crétinisme relativiste qui fut celui du 20° siècle. C'est cette victoire de la rationalité, de l'intelligence, qui nous permettra de transformer cette rationalité en espoir et cet espoir en mansuétude.

Mais Sarkozy est un crétin, une marionnette de trois ficelles : CIA, Bolloré-« France-à-Fric » et Arnault-« France-assa-Chine ».
Ce crétin persiste au bouclier fiscal. Son avenir personnel, physique s'assombrit de plus en plus. Qu'y pouvons-nous actuellement ?
Lui épargner des souffrances futures réclamerait d'accélérer au maximum le moment de la révolution. C'est ce que nous faisons en discréditant au maximum les aberrations du clown stalino-menchevik Olivier Besancenot.

Donner à cet imbécile une large audience médiatique est le choix de Sarkozy : ils se servent de la LCR-NPA contre LO et l'extrême-gauche depuis tellement d'années que celle-ci est déjà rongée de l'intérieur à peine créée et ne pourra bientôt plus leur servir à rien du tout.

Ce que ces imbéciles ne comprennent pas – c'est au-dessus d'eux – c'est que à la droite de Le Pen il y avait la barbarie stupide de l'hitlérisme.

Mais à la gauche de Besancenot, il y a l'intelligence.

Celle qui est la notre. Celle qui, telle le phénix – en particulier celui de Voltaire – renait constamment de ses cendres.


Mais la conjoncture se prête admirablement au ralliement des couches intermédiaires, qui, au bout du compte, feront la différence.


YT : A condition de les déstabiliser positivement en démasquant leur statut d'exploiteurs du Tiers-monde. Ce ne seront pas les pavillonnaires qui prendront le risque de mourir contre les milices fascistes du capital.

C’est bien pourquoi la liberté d’entreprendre, de ‘ création au sens large, est une condition sine qua non du succès.
YT :Oui et non. C'est un projet constructif, mais il s'agira de NEUTRALISER les entrepreneurs actuels, pas de les rallier dans les soviets égalitaristes.
Il faut les préparer à collaborer avec le futur système …. pour 1000 euros par mois !

Rêver d'une révolution faite par les patrons de PME est d'une naïveté sans borne : ils sont trop corrompus intellectuellement. Ils rêvent d'avoir bien plus que 1000 euros.

Ce sont les SDF, les chômeurs, les enfants, les esclaves en fuite hors des camps de Bolloré, les jeunes, qui feront la revolution, pratiquement.

Il suffit que cette liberté soit encadrée, ce que jamais l’humanité n’a été plus apte à comprendre qu’aujourd’hui.
YT : CA, c'est vrai !

La grande erreur du léninisme est d’avoir cru que la petite bourgeoisie ne valait que pour autant qu’elle accepte de se voir dépouillée de ses maigres avoirs après avoir servi de 4ème roue du carrosse de la révolution prolétarienne.
YT : Qu'est-ce que vous racontez-là ? Toute la formoisie était derrière le parti menchevik. Les salariés des secteurs qualifiés ont fait grève tout au long de l'année 1918 contre le gouvernement des soviets.

Ils se sont mis derrière Staline dès que celui-ci a commencé à pourfendre « l'égalitarisme petit-bourgeois ».

La dictature du prolétariat ? Jamais ! C’est un leurre POLITIQUE absolu.
YT : Le gouvernement des soviets formés de délégués (pas d'élus) révocables à tout moment est la seule forme démocratique respectueuse de l'humanité. A partir de 7 ans, 25 pour UN et UN pour 25, les enfants s'associeront librement pour désigner unanimement leur délégué ; celui qui en voudra un autre s'associera avec 24 autres délégateurs.

CETTE dictature électorale – à laquelle nous ajoutons un étage intermédiaire à la base – était le projet du Lénine de « L'État et la Révolution ».

Si Sarkozy persiste il ne bénéficiera pas de la peine prévue. Ce sera bien pire.
En Russie, les attaques extérieures et le rôle de la formoisie ont empêché que les femmes de ménage de Lénine soient ministres. Mais ce n'est pas ce qui était prévu.



Pour le reste, il faut tout construire, y compris en ce qui concerne les aspects techniques de la politique de régie substituée au droit de la propriété.
YT : OUI

Il y a du pain sur la planche !
YT : OUI



meilleures salutations égalitaristes révolutionnaires

Yanick Toutain




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