jeudi 18 décembre 2008

150 000 lyceens dans la rue : la proto-formoisie va vers la revolution.

150 000 lycéens dans la rue : la proto-formoisie va vers la révolution.

La formoisie en formation a réussi à faire reculer le bourgeois Darcos. Une victoire en appelant d’autres, ce sont plus de 150 000 lycéens (130 000 d’après la police) aujourd’hui jeudi 18 décembre qui exigent en défilant l’arrêt complet des projets capitalistes, l’annulation de la suppression des postes.
Mais les mots d’ordre qui apparaissent au premier plan, actuellement, ne sont que le sommet de l’iceberg. La réalité est plus critique : il s’agit de trancher la contradiction entre le développement des forces productives (humaines et machines) et les rapports sociaux archaïques. Et ce sont les six révolutions qui vont trancher ce nœud gordien.



par Yanick Toutain
18/12/2008 21:12
{J'ai déposé une copie de ce texte sur l'intéressant et sympathique site rue89 dans un article de Zineb Dryef relatant des dialogues avec des lycéens "paroles de constestataires".}

A Paris, entre 7.500 personnes, selon la police, et 13.000 selon les organisateurs, ont défilé sans incident jusqu'au ministère. Des lycées ont été bloqués en Ile-de-France.
Dans l'Ouest, les cortèges ont regroupé 5.000 personnes (police) à Rennes, 2.000 à Rouen, 2.500 à Quimper, 2.000 à Saint-Brieuc, 2.500 à Lorient, 1.500 à Brest, 2.300 à Caen et 1.000 à Saint-Nazaire.
Certains lycées, souvent privés, ont par ailleurs été fermés jusqu'aux vacances en Loire-Atlantique, dans le Finistère, le Morbihan ou la Manche.
Entre 5.500 jeunes (police) et 10.000 (organisateurs) ont défilé à Lyon, perturbant les transports en commun. Les quelques incidents ont occasionné l'interpellation ou le contrôle d'une quarantaine de personnes.
Environ 1.400 lycéens ont défilé à Clermont-Ferrand, 1.200 à Saint-Etienne.
A Lille, dans le Nord, en Picardie ou Champagne-Ardennes plusieurs milliers de lycéens ont manifesté, demandant "le retrait total de la réforme".
Entre 2.000 et 4.000 jeunes
ont marché à Marseille. 51 établissements sur 125 étaient perturbés dans la région Midi-Pyrénées. (site AOL actualités)


Si certaines notions marxistes sont à revoir en les dépassant ou sont à oublier, la contraction entre le développement des forces productives et les rapports de production reste parfaitement d’actualité et est à l’œuvre actuellement dans des milliers de circonstances.

Sauf qu’il est nécessaire de préciser ce que sont les forces productives en 2008.
Et cela, à mille lieues des clowneries archaïques des idéologues du faux trotskysme formois en dégénérescence.

Il y a un tel retard dans les débats du marxisme qu’il est nécessaire de préciser rapidement quelques concepts.

CAPITAL HUMAIN

Le « capital humain », titre d’un livre de 1935 avait été entrevu par Adam Smith, lui-même. Marx s’est débarrassé de ce débat par une note de bas de page totalement de mauvaise foi. La note 19 du chapitre qu’il faut étudier précisément. Karl Marx – pas gêné - faisait complètement l’impasse sur le fait que le « travail complexe » du travailleur formé – « skilled labour » - qui augmentait sa production par rapport au « travail simple » - « unskilled labour » de l’individu sans formation avait des conséquences fondamentales sur la formation de la plus-value.
Il mettait totalement dans l’ombre la plus-value formation, c'est-à-dire le travail gratuit volé au travailleur non formé par son voisin formé.

ERREUR HISTORIQUE

Cette erreur historique qu’il commit aboutit aux tragédies du 20° siècle.
Contrairement à ce que racontent les crétins larbins de la bourgeoisie, ce n’est pas le marxisme qui est responsable du stalinisme, c’est le « trop peu » de marxisme qui en est la cause : c’est parce que Marx n’a pas été assez marxiste qu’il n’a pas vu ce qui se tramait derrière son chapitre 7 bâclé.
L'erreur economique historique de Marx concernant la formoisie, le travail complexe et les transferts de plus-value : la note 19 du chapitre VII.
Et cela causa d’autres tragédies encore.
En effet, son refus – son acte manqué qui consista à refuser - de prendre en considération le capital humain, les milliers d’heures accumulées dans le cerveau (et les muscles) d’un homme, comme facteur productif l’empêcha de comprendre que les possesseurs de capital humain allaient devenir les exploiteurs des travailleurs non formés.
J’ai fait la liste, dans un autre texte, des tragédies qui endeuillèrent le 20° siècle à cause de cette classe formoise.
Depuis la trahison des sociaux-démocrates en 1914 jusqu’au Thermidor de 1927 qui vit la classe formoise stalinienne commencer les massacres qui culminèrent en 1936.
Depuis la trahison de 1927 jusqu’aux Goulag et aux hôpitaux psychiatriques de Brejnev.

la dégradation de la deuxième internationale, le ralliement cocardier des partis socialistes à leurs bourgeoisies respectives en 14 18, le sabotage de la révolution de Février 17, de mars jusqu'à octobre, les grèves formoise de 1918, l'échec des processus révolutionnaires en Allemagne, de 1918 à 1923, le sabotage des spetz jusqu'en 1921, puis leur montée en puissance à partir de janvier 1922, la victoire de Staline en 1927, le sabotage de la montée révolutionnaire de 1927 en Chine, l'alliance bourgeoisie-formoisie aux USA sous l'égide de Roosevelt, l'incapacité de Trotsky, en 1938 de comprendre que l'URSS est dirigée par une classe sociale exploiteuse, la volonté de l'URSS de maintenir les États formois de l'Est sous dictature russe en empêchant la construction de la "démocratie prolétarienne", les sabotages des révolutions anticolonialistes des années 50 et 60 par les formoisies compradores, la coexistence pacifique à partir de Kroutchev, le sabotage de la montée révolutionnaire 1963-1979, la destruction de l'URSS et la contre-révolution capitaliste, la dégénérescence mondiale actuelle dans laquelle le capitalisme détruit la Terre tandis que la formoisie et la nouvelle classe innovoise refuse de prendre en charge leur destin historique.
Tout cela se résume à UNE chose : les détenteurs de savoir, quand leur égoïsme n’est pas mis en lumière se comportent comme de véritables gangsters.
Ils veulent récupérer davantage de plus-value, ils veulent « toujours plus » sans s’occuper d’où vient de « plus » qu’ils réclament.
La « génération 600 euros » qui se plaint en Grèce a aussi, pour beaucoup de ses leaders, une idéologie d’exploiteurs formois. Leur projet n’est pas d’instaurer un salaire unique à l’échelle hellène, ni même européenne et encore moins mondiale.

BOURRICOTS FORMOIS , PERROQUETS REPETANTS

Mais cette classe de bourricots répétants, cette classe de perroquets membres de la strate des répétants est déjà rayée de la carte de l’Histoire.
Ce n’est même plus sa défaite historique de 1989 et l’effondrement du stalinisme par la destruction bourgeoisie de l’Etat formois d’URSS.
Il s’agit, non d’un mécanisme politique, mais d’un mécanisme économique.

LES MACHINES CONTRE LA FORMOISIE

Toutes les compétences de la formoisie, qu’elles soient actions répétitives ou stockage mémoriel sont d’ors et déjà battues en brèche par le développement de la robotique et de l’informatique.
Le développement des forces productives, le développement des processus algorithmiques et des capacités de stockage a enlevé le tapis de l’histoire de sous les pieds de la strate des répétants.
Et comme cette strate est celle qui fourni les gros bataillons de la classe formoise, celle-ci est en train de vivre son crépuscule.

INNOVATION DANS LA LUTTE DES CLASSES , DANS LA LUTTE DES STRATES

Il ne va donc rester que l’invention.
Et c’est cela que reflète le crétin Darcos.
Vidéo youtube de Darcos au tableau sur mon site.

La bourgeoisie est stupide mais son appât du gain – les start-up – l'entraîne, finalement, avec un train de retard, à participer au développement des forces productives.
Il est donc temps d’en finir avec les méthodes archaïques de la pédagogie formoise.
Je renvois le lecteur curieux aux déclarations, aux revendications de Gardes Rouges de la Révolution culturelle. Ce que veut faire Darcos se trouvait déjà en germe en 1966.
Autonomie, capacité inventive, capacité critique.
Avec 40 ans de retard, la bourgeoisie finit par prendre le train de l’Histoire en marche.

2° REVOLUTION CULTURELLE

Mais il y a une différence énorme avec la Révolution Culturelle : il s’agit maintenant de faire entrer massivement les outils pédagogiques informatisés dans les structures pédagogiques.
Et cela pour faire exploser les rapports sociaux archaïques.
Mais les crétins formois, accrochés à leurs pseudo-savoir de répétants freinent des quatre fers : ils ont réussi à bloquer l’usage des calculettes dans le primaire sous le prétexte de la connaissance du calcul mental.
Les misérables crétins !

26 ANS DE RETARD !

Mes élèves, en 1982, pouvaient voir le fonctionnement de ma TI81 et avoir les meilleurs résultats de l’école pour les tables de multiplications et les calculs 13 fois 17 : ils s’ « amusaient à jouer » à Tabmul, un logiciel que j’avais écrit sur mon ordinateur Atom Acorn.
Les imbéciles du CRDP de Rouen (section locale du CNDP) n’en voulurent point : ils exigeaient une page de présentation de type commercial !
Pauvre imbéciles archaïques.

TUTEURS SOCIAUX

C’est la raison pour laquelle ce sont trois révolutions sociales et une révolution civilisationnelle qui sont à l’œuvre : supprimer les actions, les salaires qualifiés et les droits d’auteur pour les trois révolutions sociales et donner – enfin - le leadership social, politique et économique aux innovants.

LA REVOCABILITE POUR LA REVOLUTION PERMANENTE

Seule la révocabilité des élus, la délégation générale par 25 donnera la souplesse politique nécessaire à un pareil processus révolutionnaire.

Et la question qu’un jeune auditeur posait sur Europe 1 (18/12/2008 19:50) tout à l’heure prendra tout son sens.

« Pourquoi les collégiens ne se mobilisent pas aux côtés des lycéens ? On voit des jeunes de terminale qui manifestent. Mais ce sont les troisièmes et les quatrièmes qui subiront la réforme »
Il a raison : ce sont les collégiens qui vont poser les vraies questions !

ARCHAIQUES ET MECHANTS POLLUEURS OBSOLETES

Et les deux crétins qui répondirent
« On peut demander aux maternelles de venir dans la rue… (…) Ce sera une réforme qui leur sera totalement bénéfique »
« Je ne me vois pas laisser ma fille de treize ans aller dans la rue ».

…rejoindront la horde obsolète des apologistes des temps bénis de l’esclavage !

Ces deux crétins ont laissé un couvercle de 200 milliards de tonnes de carbone détruire l’avenir de leurs enfants, il est temps que ceux-ci viennent leur demander de rendre des comptes, il est temps que leurs enfants – dès sept ans – exigent leurs droits civiques et leurs droits de délégation pour décider de l’avenir.
C’est cela qui est l’enjeu actuel.


Aucun commentaire: