vendredi 14 novembre 2008

John Maynard Keynes, Isaac Newton et l'alchimie



John Maynard Keynes, Isaac Newton et l'alchimie




Par Yanick Toutain



12/11/08 17:02





John Maynard Keynes ne fut pas seulement l'économiste de la bourgeoisie qui eut l'intelligence vouloir faire cesser le pillage acharné de l'Allemagne par l'impérialisme anglais et son allié français.
Il ne fut pas seulement l'économiste dont les théories visaient à construire une alliance historique entre la classe bourgeoise et la classe formoise, réalisant les rêves politiques des renégats Bernstein et Kautsky.
Il fut aussi celui qui rassembla le tiers des archives d'Isaac Newton.
Écoutons James Gleick, l' "honnête orthodoxe" partisan de Einstein et biographe de Newton.

"Ses documents personnels commencèrent à apparaître sur la place publique an début du XX° siècle lorsqu'un aristocrate en mal d'argent les vendit aux enchères, provoquant leur dispersion chez des collectionneurs européens et américains. En 1936, le vicomte Lymington, descendant de Catherine Barton, envoya chez Sotheby's une malle métallique contenant des manuscrits - représentant trois millions de mots - afin qu'ils soient séparés en 329 lots puis mis aux enchères. Leur intérêt était minime, mais l'économiste et cambridgien John Maynard Keynes - troublé, disait-il, par l'impiété - parvint à en acquérir une partie puis, petit à petit, rassembla plus d'un tiers de la collection.


On peut constater l'infamie de l'université anglaise, en premier lieu Cambridge. Une enquête approfondie permettra, un jour, de connaître la vérité : Furent-ce des relativistes haineux qui bloquèrent l'achat de ces archives, des partisans de Einstein qui souhaitaient voir atterrir dans les poubelles de l'histoire les archives du concurrent du génie du 20° siècle ? Ou est-ce la bêtise de crétins partisans d'une orthodoxie "newtonienne" dérangés par les archives d'un véritable scientifique, accumulant les hypothèses, et donc les impasses, les chemins absurdes et inutiles - chemins que tout véritable chercheur matérialiste connaît ?

"Ce qu'il trouva le sidéra : un Newton alchimiste, théologien hérétique ; non pas le froid rationaliste que Blake méprisait tant, mais un génie plus singulier et plus extraordinaire. Un esprit intense et embrasé ".


Gleick, honnête biographe, est intellectuellement limité : Newton qui fit des milliers de pesages n'était alchimiste qu'en tant qu'héritier des savoirs anciens.
Il ne pouvait pas tout balayer d'une main, il lui fallait vérifier empiriquement ce qui pouvait exister d'avéré derrière les absurdes formules des descendants d'Aristote.
Pour autant, Newton, qui était persuadé que les Grecs avaient compris, avant lui, les lois de la gravitation, et qu'il faisait des Redécouvertes était un disciple de Democritos : il considérait l'univers comme corpusculaire.
Il regardait l'univers comme formé d'atomOs se déplaçant dans le vide : une analyse matérialiste. Il était le premier chimiste : sa compréhension( hypothétique) de ce que les photons étaient la brique de la matière fait de lui le premier chimiste du 21° siècle : les imbéciles orthodoxes ne comprennent toujours pas ce que devient le photon qui vient "exciter" l'électron de l'atome d'hydrogène et le faire changer d'orbite.



"En même temps que ces documents, Keynes acheta le masque mortuaire de Newton -
un visage renfrogné aux yeux clos. Vingt portraits de Newton au moins ont été peints, certains imaginaires ; ils diffèrent de manière extravagante les uns des autres.

" Newton n'était pas le premier de l'âge de la raison ", annonça Keynes à quelques étudiants et professeurs dans une salle sombre de Trinity College. " Il a été le dernier des magiciens, le dernier des Babyloniens et des Sumériens, le dernier grand esprit qui a contemplé le monde visible et intellectuel avec les mêmes yeux que ceux qui ont commencé à construite notre héritage intellectuel il y a quelque 10 000 ans. " Le Newton de la tradition, le " sage et monarque de l'âge de la raison ", devait venir plus tard.


Newton était comme Puthagoras - Pythagore, comme Voltaire, comme Marx, comme Diderot, comme les véritables génies, un encyclopédiste : les limites de sa curiosité étaient refusées. Physique et chimie, mais aussi histoire, théologie... Il plaidait comme l'absurde trinité du Christ. Son génie exerçait sa corrosion partout où il le pouvait.
Les imbéciles qui le présentaient comme un prophète dispensant la parole révélée, comme le gourou décrivant un univers éternel et invariant ne révèlent que les limites de leur propre esprit anti-matérialiste : Même les notions dialectiques de transformation des choses, de naissance et de disparition, étaient comprises de lui. Il envisageait même la disparition possible de la Terre. On est loin du Grand Horloger actionnant une pendule immuable.
Il avait tant dissimulé et jusqu'à son dernier souffle. Malgré une santé déclinante, il ne cessa d'écrire.
(...)
La comète de 1680 s'étant approchée [du Soleil] ; elle devait revenir. Il dit que lors d'une de ces approches, après peut-être cinq ou six autres orbites, elle tombera sur le Soleil, déclenchant un embrasement qui consumera la Terre elle-même. Mais il ne s'agissait là que d'une simple conjecture, précisa-t-il.
Il écrivit : "Expliquer toute la nature est une tâche trop difficile pour un seul homme ou même une seule époque. Il est bien mieux de faire peu de certitude et de laisser le reste à ceux qui viendront après vous." Cette feuille de papier, elle aussi, passa à la trappe.

Sur son lit de mort, il refusa les sacrements de l'Église. (...) Il mourut au matin du dimanche 19 mars 1727."

Isaac Newton Un destin fabuleux James Gleick Dunod p. 192

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