vendredi 13 février 2009

Economie : JEAN STAUNE VS JEAN STAUNE ou Ni Davos Ni Porto Alegre

Économie : JEAN STAUNE VS JEAN STAUNE ou Ni Davos Ni Porto Alegre

par Yanick Toutain
13/02/2009

Jean Staune argumente sur les questions économiques. Il peut le faire. Même sur mon blog. Il est cependant curieux qu'il le fasse dans les commentaires du texte : « Matérialisme : Jean Bricmont est un demi-matérialiste, demi charlatan. » En effet, ce texte porte sur des questions philosophiques et scientifiques, en particulier concernant la physique : son objet principal est de démontrer que Jean Bricmont défend le charlatanisme en sciences physiques, qu'il est partisan du fasciste Heisenberg et du relativiste crypto-idéaliste Einstein, et que, ce faisant, il ouvre la voix aux ennemis du matérialisme.
Jean Bricmont - explique ce texte - est un adversaire du matérialisme déguisé en matérialiste. Ce n'est pas un texte d'analyse économique.

Sur plus de 430 textes publiés sur Monsyte (depuis le 13 avril), plusieurs dizaines auraient pu être l'objet des critiques de Jean Staune. Malheureusement, il ne fait pas ce choix : il s'épargne, ainsi, la difficulté d'avoir à argumenter face à des arguments.

En conséquence, dans un souci constructif, je vais adopter le même procédé. Non pas que je veuille me dispenser de répondre au texte de Jean Staune; au contraire, je vais le faire, mais... après une étude préalable. Étude dans laquelle le jumeau de Jean Staune va venir à ma rescousse pour démonter les arguments du jumeau …. resté sur Terre*.

Un des vice-présidents d’AXA, m’a dit personnellement : « Nous avons été des criminels. Je dis bien des criminels, d’exiger 15 % de croissance des rendements des entreprises, quand l’économie est à 1% ou 2 %.

Car il n’y a que deux moyens de le faire :

Soit par fusion-acquisition, et on s’endette de façon excessive comme France Télécom ou Vivendi Universal.

Soit on triche avec les comptes, comme Enron, Ahold, MCi etc... Nous mettons les entreprises dans des situations desquelles elle ne peuvent pas se sortir avec la pression qu’elles ont »


DES CRIMINELS !

YT : Cette déclaration édifiante «  Nous avons été des criminels. » provient du blog de Jean Staune. (Ni Davos, ni Porto Alegre). C'est à lui qu'un des vice-présidents d'Axa a fait cette instructive confidence.

Le texte de Jean Staune, d'où provient cet extrait, poursuit, de la plume de notre polémiste :

«Le moyen le plus simple de maximiser le profit, c’est d’employer des prisonniers politiques, en Chine, dans vos usines, qui vous feront tout à prix zéro. La démarche de maximalisation du profit conduit ainsi à une absurdité, comme la démarche, que j’ai, en simplifiant, qualifiée de démarche type Porto Alegre.»

Comme on peut le voir, monsieur Staune est lucide de l'état actuel de la planète ; Il ne manque que les confidence de Bernard Arnault et de tous ces criminels capitalistes français qui utilisent les services du maître du deuxième camp de travail géant qu'est la Chine : Hu Jintao.

Monsieur Staune, en réponse à ce constat en vient à une scandaleuse logique anti-libérale : il nous fait l'apologie des solutions de la Russie stalinienne : la bureaucratie subventionneuse.

CAPITALISME ET STALINISME A L'EDF

Il faut aussi voir que la S.N.C.F. marche mieux que les trains anglais, que l’état du réseau ferroviaire français est bien supérieur. Que malgré tous les défauts d’EDF, l’électricité en France fonctionne beaucoup mieux qu’en Californie et qu’à New York. Regardez les pannes qu’il y a eu là-bas. Tout le monde parlait de British Airways qui était privatisé, aujourd’hui Air France est une des compagnies qui marche le mieux au monde, la plupart des compagnies américaines sont en faillite et British Airway est en difficulté. Le tunnel sous la Manche est une catastrophe économique parce que, pour des raisons idéologiques, il a été construit uniquement avec des fonds privés, alors que les futurs tunnels, comme le Lyon-Turin, seront faits avec des fonds publics.

Là aussi, il y a un rôle pour l’économie d’état, pour toute une série de démarches qui ne peuvent être confiées uniquement au marché. » 

La lucidité de Jean Staune envers le capitalisme est plus grande qu'envers le néo-stalinisme : la SNCF pratique des prix prohibitifs, scandaleux quand la planète court à la catastrophe. Le prix du billet de train devrait être divisé dans des proportions énormes. Le ferroutage devrait être développé depuis 30 ans.
Mais, allez-vous me dire : « Et la vérité des prix ? ».
Vous avez tout à fait raison : il ne s'agit pas de fausser le marché par la subvention. Bien au contraire, il s'agit de faire parler la loi du marché.
Seulement voilà :

Cela fait 35 ans qui les lobbies stalino-capitalistes sabotent littéralement le progrès réel en matière d'énergie et de transport.
Cela fait plus de 35 ans que les individus lucides réclament le passage à l'énergie solaire.

SABOTAGE DE L'ÉNERGIE SOLAIRE PAR LES CRIMINELS ÉCOLOGIQUES

Mais les capitalistes qui dirigent ont passé alliance avec les lobbies des transporteurs carbone – les criminels qui polluent pour leurs petits profits – et, surtout, le lobby stalinien de l'EDF : les crapules staliniennes de la CGT EDF et du Parti Communiste Français.

Ce parti dont les députés peuvent se vanter d'avoir été, dans la première moitié du vingtième siècle, les hôtes charmants des tueurs de Staline - de passage en France - , ce parti qui se félicitait de l'assassinat de Trotsky, ce parti qui négociait avec la Kommandantur quand Staline écrasait les Polonais et les Finlandais, ce parti qui a passé sa vie à protéger la bourgeoisie française, en 1936, en 1945, en 1956, en 1958, en 1968. Ce parti qui, récemment, avec Jospin, est corresponsable de l'assassinat sanitaire – de 1997 à 2002 – de 15 millions de bébés africains !...

Ce parti qui traitait les trotskystes des années 70 de « gauchistes Marcellin » peut se vanter d'avoir été le principal saboteur de l'énergie solaire et du progrès technologique en France.

VOLEURS STALINIENS DU PCF

Le fric de l'EDF - le fric des consommateurs - était le gros fromage sur lequel la bourgeoisie nourrissait les crapules staliniennes du PCF : les magouilleurs de la CGT-EDF était les intermédiaires intéressés. L' « aristocratie ouvrière » des « ouvriers » de l'EDF profitait, au passage, de ces torrents de fric de la corruption.

Quand le capitalisme aura été abattu définitivement, quand le pouvoir destructeur des organisations formoises (social-démocrates ou néo-staliniennes – incluant les faux trotskystes contre-révolutionnaires du NPA) aura été détruit par la volonté démocratique et progressiste d'une population réellement informée et devenue lucide, l'investissement démocratique permettra une croissance accélérée des progrès en matière de captage solaire.

Nous verrons, alors, combien de temps ces lobbies criminels nous ont fait perdre !

Et ce sont ces lobbies pro-capitalistes que monsieur Staune nous montre comme modèle alternatif au pouvoir du capital financier.

Il faudrait, par ailleurs – quant au tunnel sous la Manche -, que monsieur Staune nous indique combien de fric les banques ont ratissé aux pigeons que furent les petits porteurs des actions du Channel : La dépréciation des cours va de pair avec un gigantesque hold-up.

CAPITALISME DE LA SUBVENTION ET DE LA MAGOUILLE

Et ce n'est pas le libéralisme qui est responsable, c'est le capitalisme de la subvention et de la magouille : toute cette bande de vautours qui se contrefichent de la loi du marché comme un magicien se fiche des lois de la gravitation.

Ce que monsieur Staune ne comprend pas, c'est que l'investissement doit être retiré des mains des capitalistes, mais aussi des mains de toutes les bureaucraties, même celle – en construction – que nous prépare le NPA néo-stalinien.

Ce sera l'investissement démocratique qui permettra de réduire le coût du transport dans des proportions gigantesques.
Mais il faudra d'abord instaurer un vraie taxe carbone sur les tous les modes de transports criminels écologiques.
Quand le litre d'essence taxé aura atteint le prix de 7,5 euros, en multipliant par 5 le niveau qui faisait hurler les irresponsables, les choix rationnels du marché libéral égalitariste ouvriront les yeux des aveugles et des naïfs.

INVESTISSEMENT DÉMOCRATIQUE

Mais cela se fera en retirant l'investissement de toutes les mains irresponsables : même de celles des bonnes sœurs de la charité catholique.

Que faire ? Il y a de nombreuses pratiques qui fonctionnent. Des pratiques comme le commerce équitable, expression dans laquelle il y a le mot équitable mais aussi le mot commerce, ce n’est donc pas de la charité ; le micro-crédit, aussi est une activité économique, il faut que cela soit rentable pour que ça marche. L’investissement éthique, le rating éthique sont de nouvelles notions très prometteuses. Les entreprises qui ont un bon rating éthique et sont admissibles dans les fonds de pension éthiques rapportent au moins 1 % de plus que le Dow Jones ou le Euro Stock 50. Donc cela marche, ce n’est pas de l’utopie. Dans le long terme, les entreprises gagnent parfois plus en cherchant à ne pas maximiser leurs profits à court terme. Donc il y a des pratiques, « des traces de lumière », pour reprendre le thème de cette année, qui nous montrent que, sans remettre en cause l’économie de marché et surtout sans revenir à des pratiques collectivistes et dirigistes, une autre approche de l’économie est possible. Il y a des entreprises provocantes :

Si l'on comprend bien monsieur Staune : au lieu de confier l'investissement aux citoyens lucides qui verseront leurs 10 euros par jour dans les projets les plus utiles socialement. Au lieu de confier 300 euros par mois à tous les citoyens – en commençant, pour les enfants de 7 ans, à leur verser UN euro par jour pour qu'ils APPRENNENT A INVESTIR,- il faudrait confier l'investissement à des ânes.

L'âne a besoin d'une CAROTTE pour avancer : il lui faut un DIVIDENDE pour faire fonctionner son intelligence.

Sauf pour le football ou l'opéra : là l'âne est d'accord pour la subvention publique !

LE DIVIDENDE, LA CAROTTE DE L'ÂNE

L'âne investisseur que défend monsieur Staune ne peut choisir où investir « son » argent que s'il existe un « profit ».

Il faudrait faire dans l'« investissement éthique ».

Quelle farce !

En plus, monsieur Staune ment : il suffit de relire Zola pour savoir que la magouille sur le facteur « Krach Boum » rapporte beaucoup plus (de fric sale) que toute sorte d'investissement « éthique ». J'ai fait un pari avec un jeune travaillant dans la banque : faire une évaluation du Nikkei tous les matins et acheter à la hausse ou vendre – à découvert - à la baisse en faisant le pronostic de l'évolution du CAC 40 en fonction du marché japonais. Sans l'avoir vérifié, je suis sûr que l'imbécilité du marché est telle qu'une « martingale » aussi basique serait bénéficiaire. Et de beaucoup.

UNE BOURSE IMBÉCILE ET MALHONNÊTE

Dans une Bourse stupide, basée sur des règles écrites pour des ânes, il est logique que la malhonnêteté soit gagnante.

C'est tout.

La grille de lecture de monsieur Staune est tellement absurde :

« Pour moi Porto Alegre et Davos, c’est le même combat. Si je faisais partie des maîtres du monde de Davos, je financerais Porto Alegre, José Bové, je les financerai en cachette autant que je le pourrais. Car tant que ces gens existent, tant que l’alternative à l’ultra libéralisme seront des programmes totalement non crédibles, ils constituent une véritable assurance-vie pour tout ceux qui ne veulent pas voir évoluer le capitalisme. Appliquons le programme des écologistes français : Pas de nucléaire et une réduction des émissions de gaz carbonique en même temps. »


...qu'on peut se demander si c'est le même qui a écrit : « Un des vice-présidents d’AXA, m’a dit personnellement : « Nous avons été des criminels. »


YT : à moins qu'il n'ait pas encore compris qu'on fera payer le prix du stockage (futur … et passé) des déchets nucléaires : payable par avance …. 10 000 ans !!!

Il croit nous faire peur avec des :
« Il n’y aurait plus assez d’électricité et il y aurait 20 millions de chômeurs en France. En termes pratiques, c’est délirant. Ces contestataires non crédibles constituent l’assurance-vie du capitalisme classique. »


20 MILLIONS DE CYCLISTES …. AU TRAVAIL

YT : On pourrait lui répondre que – même en l'absence d'énergie alternative – il suffirait de payer des cyclistes avec des dynamos pour produire du courant !

Son raisonnement absurde est basé sur une réification du capitalisme vu comme horizon indépassable : 20 millions de cyclistes pédalant auraient un niveau de vie inférieur.... A quoi ?

Multiplions par dix, ou trente le prix de l'uranium et l'on pourra faire des comparaisons. Faisons payer le prix du stockage des déchets et l'on pourra comparer les situations.

CONTRÔLE DE L'INVESTISSEMENT


Pour qu'il y ait chômage, il faut que ce soient les capitalistes qui aient gardé le contrôle de l'investissement. Comment pourrait se dérouler le scénario apocalyptique de monsieur Staune, avec 20 millions de chômeurs, sans déclencher une révolution ?


« Les supporters de Porto Alegre n’ont pas envie de voir, comme je l’ai déjà dit, des réformateurs crédibles du capitalisme monter en puissance. »

Des réformateurs crédibles ? Où ?


LE COUVERCLE CARBONE ET L'UTOPIQUE RÉFORME DU CAPITALISME

Un réformateur crédible commencera par expliquer comment il va faire disparaître les 200 milliards de tonnes de carbone – en trop – que nous avons au-dessus de nos têtes.

Comment il va faire pour passer de 7 milliards de tonnes émises chaque année à 4 milliards – la limite tolérable que l'océan accepte aujourd'hui ?
Comment il va faire pour passer à Z
ÉRO milliards de tonnes après 2030 si le pronostic de Corinne Le Quéré (School of Environmental Sciences University) et des autres chercheurs se réalise et que l'océan refuse de stocker quoi que ce soit de plus ?
Il nous expliquera comment on forcera les Français à diviser par SEPT leur niveau d'émission et les Étasuniens par VINGT ?

6 REVOLUTIONS SALVATRICES

Ce ne sont que des révolutions qui parviendront à STOPPER LES CRIMINELS !

Les dommages et intérêts que ceux-ci devront payer sont incommensurables. Mais ces gens sont les amis de Jean Staune.
Le PIB mondial est inférieur à 600 euros par personne. Ce sont les voleurs exploiteurs qui ont le pouvoir mondial. Tous ceux qui consomment plus que leur part égale.

Monsieur Staune ignore délibérément le message de Esséniens, il veut ignorer le message égalitariste des Manuscrits de la Mer Morte.
Son « héritage chrétien », c'est celui de Constantin et des esclavagistes, c'est celui de Jean l'imposteur.
Sa notion de partage est une notion capitaliste : tout pour ma gueule et rien pour le Sud !

On peut lire maintenant les insultes qu'il voulait nous déverser : (le texte est « sic » : je n'ai pas pris le temps de prendre mon correcteur orthographique en compte)


===== TEXTE DE Jean Staune

« un seul commentaire a tout cela :
PROPRIÉTAIRES de tous les pays unissez vous... contre les léninistes FOUS comme Yannick Toutain!!! ( d'ailleurs peut-ils exister des léninistes sain d'esprit?? je ne crois pas) et criez : VIVE LE CAPITALISME!
plus sérieusement je crois au POST capitalisme
Lénine disait : " le communisme c'est les soviets plus l'éléctricité". Le Post capitalisme c'est le savoir plus l'ethique , voici une anlyse du livre fondateur de Peter Drucker par un journal de gauche Altenatives economiques
http://www.alternatives-economiques.fr/au-dela-du-capitalisme-peter-drucker_fr_art_65_6617.html
Signé : un valet du capitalisme concient de l'etre et FIER de l'etre!!! Car le CAPITALISME C'EST LA VIE MEME. Des que les hommes ont existé ils ont voulu échanger. Et dès qu'ils ont commencé à négocier ils ont voulu l'emporter dans l'échange marchand. Le libre marché et le capitalisme SONT DONC DANS NOS GENES, ils représentent l'essence meme de l'homme . Voila pourquoi je suis si fier de les aider à se réformer . Car sans réformes le capitalisme risque de mourrir et ce serait terrible pour l'Humanité, d'ou l'importance de développer un" capitalisme humaniste" c'est à dire un post capitalisme....

Au-delà du capitalisme

Peter Drucker
éd. Dunod


Ne croyez pas que Peter Drucker soit devenu révolutionnaire. A quatre-vingts ans révolus, on ne passe pas du statut de pape du management à celui d'agitateur social. D'ailleurs, il l'écrit sans ambages: " la société à venir sera tout sauf marxiste ". Son propos est plus classique: tous les deux cents ans, l'histoire redistribue les cartes, estime-t-il. On connaissait déjà les ondes longues de Schumpeter, les cycles de Kondratief, peut-être faudra-t-il désormais évoquer aussi les métamorphoses de Drucker. Après celle du Moyen-Age, puis celle de la Renaissance et enfin celle de la Révolution industrielle, nous serions en train de vivre celle du post-capitalisme.

Sans doute n'a-t-il pas totalement tort. Nous vivons, en effet, sur des schémas de pensée en partie déjà obsolètes. Les cols blancs sont désormais beaucoup plus nombreux que les cols bleus et les travailleurs manuels se raréfient à grande vitesse. Quant aux capitalistes, il n'en existe plus guère d'authentiques: les fonds de placement, les fonds de retraites (lorsque celles-ci sont à capitalisation), bref l'épargne collective remplace peu à peu les financiers privés, et les gestionnaires se substituent aux propriétaires. Pourtant, si les " bouleversements " décrits par Drucker se limitaient là, il s'agirait sans doute d'un pétard mouillé. Socialisé ou pas, le capitalisme reste le capitalisme, même s'il s'est civilisé. De temps à autre, une affaire Hoover quelconque vient rappeler à l'opinion, qui aurait tendance à l'oublier, que les patrons et les salariés n'ont pas forcément les mêmes intérêts, et que ce sont toujours les premiers qui commandent, même s'ils le font comme managers et non comme propriétaires.

Mais Drucker met le doigt - et de belle manière - sur un point autrement plus essentiel: la ressource réelle qui commande tout n'est plus le capital, ni la terre ou le travail, c'est le savoir. Si l'on y ajoute le fait que, selon lui, l'Etat-nation est en train de perdre une partie substantielle de son pouvoir et que, de ce fait, le système politique lui-même est en train de se transformer, la mutation actuelle est globale: à la fois économique, sociale et politique. C'est ce qui fait son importance.

Tout cela se discute et les arguments de l'auteur pour justifier une remise en cause (partielle) de l'Etat, par exemple, n'emportent pas totalement la conviction. Mais, chemin faisant, il avance quelques idées qui méritent réflexion. La première: dans une société qui est de plus en plus prestataire de services, les gains de productivité résident dans la capacité des salariés à prendre des responsabilités. Ce qui rend caducs les schémas traditionnels de fonctionnement de l'entreprise. On n'en est pas encore au dernier salon où l'on cause, mais on n'en est plus à Taylor et au caporalisme d'atelier. Deuxième idée: l'entreprise a une responsabilité sociale. Elle ne peut plus se borner seulement à réaliser du profit et à se laver les mains du devenir de la société. On n'est pas très loin du concept d'entreprise-citoyenne qui fonde, par exemple, un certain nombre d'initiatives novatrices en matière de formation, de développement local ou de lutte contre le chômage. Troisième idée: ce qui fonde l'efficacité d'un pays, c'est sa capacité à rendre le savoir productif. Ce qui, entre parenthèses, renvoie aux oubliettes de l'histoire la fameuse thèse des " différences de dotation de facteurs " qui, dans la théorie néoclassique, expliquerait les spécialisations internationales.

On souhaiterait pouvoir lire beaucoup de livres de management de cette qualité et de cette ouverture d'esprit. Peter Drucker, décidément, est un jeune homme »



L'économie n'a pas eu besoin de monsieur Drucker pour comprendre la notion de capital humain.

CAPITAL HUMAIN ET FORMOISIE


Un livre de 1935 portait déjà le nom « Capital humain » . Le Than Koi en signalait l'existence dans son « L'industrie de l'enseignement ».
Les libéraux Schultz et Denison, dans les années 60 calculaient ce que l'accumulation de capital humain rapportait à la société. Au même moment, le stalinien Stroumiline calculait la même chose en URSS.
Mais Adam Smith, lui-même, avait déjà fait cette remarque de la similitude entre passer du temps à fabriquer un outil et à accumuler du savoir.
Quant à mes textes, s'il les lisait, monsieur Staune aurait découvert qu'en 1993, j'ai produit le concept de « formoisie » en démasquant les transferts de plus-value exercés par les diplômés au détriment des vrais exploités que sont nos cousins du Sud.

INNOVOISIE, LUTTE DES CLASSES, LUTTE DES STRATES

S'il lisait mes textes, monsieur Staune aurait découvert que le capital humain principal n'est plus le savoir accumulé mais la CAPACITÉ INVENTIVE.
Et donc, il aurait pris connaissance du concept d'INNOVOISIE : bourgeoisie de l'innovation.
Il aurait, enfin, découvert que j'étais – comme Marx lui-même le serait devenu – post-marxiste,dans la mesure où la lutte des classes n'est pas (plus) le moteur numéro de l'histoire.

Il aurait compris le concept de lutte des strates : lutte entre les INNOVANTS, les RÉPÉTANTS et les PARASITES.

Cela lui permettrait de comprendre pourquoi, quand il écrit :

« Donc, ce sont les citoyens comme nous qui doivent agir en faveur de cet « autre monde possible », celui qui allie préoccupation éthique et économie de marché. C’est notre responsabilité personnelle de s’engager ainsi. Mais c’est aussi une responsabilité historique. Car je ne vois pas d’autre voie pour que dans le long terme, la communauté humaine puisse vivre harmonieusement, en évitant les pièges du collectivisme comme de ceux qui « déifient » la main invisible du marché. »

il oublie un facteur fondamental. La nécessité de retirer le travail du marché. Ce seront des humains recevant 1000 euros par mois qui gèreront une véritable économie de marché.

ÉGALITARISME LIBERAL

Mais celle-ci portera sur les objets matériels : ni sur les hommes, ni sur les créations immatérielles.

C'est de ce point de vue seulement qu'il pourrait comprendre la raison pour laquelle nous sommes d'accord sur son titre : Ni Davos, ni Porto Alegre.
Cela a pour sens :
ni bourgeoisie, ni formoisie ! A bas TOUTES les classes exploiteuses.

Et cela, Lénine, lui-même, l'avait entrevu : son livre « Que faire ? » contenait déjà, en filigrane, une critique de la classe formoise.

Mais pour comprendre cela, monsieur Staune, il faut s'instruire avant de critiquer.... avant d'insulter !



NOTES

* C'est, bien évidemment, une « private joke » sur les jumeaux imbéciles du duo Langevin-Einstein. Le premier invente en 1911 un exemple de relativité incompatible avec la relativité (critère de trajet rectiligne uniforme bafoué) et le second avalise l'imposture du stalinien pour l'appui politique qu'il lui garantit.



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