mardi 21 octobre 2008

Frédéric Lordon, le clown du SLAM ou encore un autre idéologue au service de la formoisie exploiteuse.



par Yanick Toutain

21/10/08 21:14


J'avais pris des notes hier lundi 20/10, lors de la rediffusion sur France Inter, de l'interview de Frédéric Lordon par Daniel Mermet.(31/1/2008) afin de démasquer l'imposteur.

Un transcripteur courageux découvert sur le site de Là-bas donna la copie complète du texte.

En voici donc la critique complète.

(on peut lire aussi)


Frédéric Lordon est un idéologue formois.

Il produit, il fabrique des idées, des pseudo-analyses.

C'est son métier.

Il est très bien payé pour cela. Il touche bien plus que 1000 euros par mois.

Frédéric Lordon est un exploiteur.

Il vit sur le dos de ses contemporains. Il exploite la partie pauvre des salariés français.

Et, en échange de cette plus-value extorquée aux salariés français pauvres, aux Français pauvres, il fabrique des élucubrations.

Il a une petite usine, une petite entreprise à produire des pseudo-analyses.

Ces analyses ont un but simple.

Défendre et augmenter les privilèges de la classe formoise, reproduire et élargir la quantité de plus-value que vole la classe formoise aux autres salariés.

Actuellement, il mène une campagne politique : il veut que les capitalistes reversent à la classe formoise une grande partie du travail volé au Tiers Monde.

Ce petit monsieur, ce petit idéologue aurait des idées géniales.


Il invente des acronymes programmatiques : le SLAM serait son œuvre majeure.

C'est en réalité la MALA.

Mais Frédéric Lordon est un économiste.

Parler français n'est pas assez stylé. Et, de plus, si ses analyses économiques feraient rire Marx (et Jack London), il a - pour compenser le risque d'hilarité qu'il pourrait déclencher chez les postmarxistes (et les vrais marxistes) - une capacité de communication efficace.

De la même façon que la "théorie des élastiques" des charlatans de la "science" physique a acquis un vernis de sérieux en devenant "théorie des cordes ", et a acquis la notoriété sous ce déguisement plus noble, de la même façon, la MALA de Frédéric Lordon, la "Marge Actionnariale Limite Autorisée" est devenue SLAM !

Style ! [staj:l] Style ! [staj:l]

"C’est ça que j’appelle le SLAM. Le SLAM c’est un acronyme formé d’après une locution anglaise ça veut dire : Shareholder Limited Authorized Margin, donc en bon français, ça serait Marge Actionnariale Limite Autorisée"

Frédéric Lordon a inventé le taux de profit maximum autorisé.

Karl Marx serait plié de rire en deux devant pareille absurdité.

On serait allé expliquer aux patrons de Google que l'auto-investissement leur était interdit et qu'ils devaient tout reverser à l'administration.

Il est extraordinaire de constater que dans chaque pseudo-rebelle formois sommeille un stalinien qui s'ignore.

Ce stalinien qui rêve d'un socialisme capitaliste géré par la bureaucratie formoise veut limiter les profits et.... en contrôler l'affectation.

Pour parvenir à ce délire néo-planiste (car ce profit accaparé par la bureaucratie il faudra bien en déterminer l'usage), ces foutaises menchéviques, il construit tout un itinéraire pseudo-logique destiné à mettre en valeur le capitalisme industriel.

Sa stratégie consiste à poser les jalons d'une scission entre le capitalisme actionnarial (le méchant) et le capitalisme industriel (les gentils).

Il faut construire les bases de la nouvelle alliance historique entre la formoisie et la bourgeoisie des entreprises.

Cette perspective lumineuse - qui nous permettra d'échapper , dans les rêves de Lordon, à la révolution bolchevique,- nous est présentée dans un dialogue entre Daniel Mermet, le génial concierge des repaires de la formoisie exploiteuse et le génial inventeur du SLAM.

Tout partirait de 1986.

La bourgeoisie actionnariale, confinée dans sa cavernes; dans sa grotte tout au long du 20° siècle (depuis Hilferding) aurait été réveillée par le misérable Ulysse Bérégovoy.

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"DM : pour vous FL il y a une date très importante dans l’histoire récente de notre beau pays, c’est 1986, c’est la loi de déréglementation financière, et vous considérez qu’un certain “ journalisme décérébré ”, c’est vous qui le dites, ne met pas assez en avant cette date que vous considérez comme une charnière. Pourquoi ? parce que c’est le moment où par cette loi de déréglementation financière on a vu la finance “ actionnariale ”, je vous cite, prendre le pouvoir et ce pouvoir vous le comparez à ce que peut être, ou ce qu’a pu être le pouvoir dans certaines sociétés sur certaines sociétés : tantôt de l’église, tantôt du parti unique, tantôt de l’armée, donc nous vivrions, selon vous, sous l’empire et l’emprise de cette finance actionnariale.

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Le génial découvreur Lordon a l'insulte facile : "décérébrés" seraient ses opposants.

Il faudrait avoir été privé de cerveau pour ne pas voir que l'année 1986 serait le tournant du siècle.

Il est drôle de voir la formoisie française devenir le centre du monde.

La défaite politique de la classe ouvrière anglaise sous Thatcher, il ne la voit pas, la défaite politique de la formoisie exploiteuse russe et donc de la classe formoise mondiale, il ne la voit pas !

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FL : Oui, c’est vrai qu’il y a un certain journalisme qui a une inclination pour la commémoration débile et insignifiante, qui fête toutes les choses anecdotiques et parfaitement secondaires et qui oublie toutes les choses importantes - pourtant elles ne sont pas en si grand nombre... - mais il y en a certaines tout de même qu’on ne peut pas louper. J’aime beaucoup rappeler cette date de 1986 qui est la loi de déréglementation financière, loi votée à l’époque des socialistes, c’est Pierre Bérégovoy qui en avait eu l’initiative - ça aussi je ne me lasse pas de le répéter - et dont je soutiens qu’elle est l’évènement peut-être le plus important qu’ait connu la société française dans le demi-siècle écoulé.

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Quel farceur !

Il est évident que le principal évènement de la société française des années soixante fut la décolonisation - c'est à dire la défaite provisoire de la classe capitaliste dans sa composante esclavagiste -, et il est aussi que le principal évènement de la société française des années 90 fut la défaite de la formoisie russe.

Seuls les crétins chauvins croient encore le principal évènement de leur pays se produit DANS leur pays.

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Lorsque cette loi est votée on change de monde.

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rien que ça !!

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Alors évidemment comme disait, un philosophe moustachu, je veux parler de Nietzsche, les idées révolutionnaires arrivent sur des pattes de colombe, et à l’époque personne ne s’en est aperçu mais en fait c’était la première étape d’une transformation de première grandeur, qui allait emporter toute la société française, et aussi tout les sociétés occidentales, et qu’on a résumée sous le nom de “déréglementation financière ”.

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Le malheureux Bérégovoy, avant de se laisser suicider par des officines fascistes eut le bon goût d'agir pour emporter "toute la société française, et aussi tout les sociétés occidentales, et qu’on a résumée sous le nom de “ déréglementation financière ”.

Au-delà de l'arrogance du franco-français, il fallait démontrer par la bande l'importance historique de la loi.

Comme si la loi était ce qui change l'histoire !

Comme si la loi n'était pas la rédaction sur le papier d'un rapport de force momentané (ou d'un rapport de force espéré" comme dans le cas des lois "clandestines" : le texte d'EDVIGE sanctionnait un rapport de force espéré... mais que n'avaient pas ses rédacteurs).


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"Alors la loi de 1986 c’est le premier étage de la fusée. Qu’est ce qu’elle fait cette loi, outre qu’elle introduit de la concurrence dans le petit milieu des agents de change etc... - mais ce n’est pas le plus important - ? Elle abolit surtout les restrictions qui existaient jusqu’ici à la liberté de mouvements des capitaux. Donc les capitaux internationaux peuvent maintenant aller et venir sans la moindre entrave. En particulier tous les capitaux de la finance américaine - parce que c’est un haut lieu de concentration du capital financier - vont pouvoir se déverser sur le marché français, en repartir comme bon leur semble, et tout le monde à l’époque pense que ça va être une bénédiction pour notre économie. "

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Tout cela est présenté comme si l'impérialisme américain n'avait jamais existé. Comme si les entreprises cotées en bourse avaient été interdites aux financiers américains !






Même le pédagogue Jack London l'a écrit :


"Aujourd'hui, les capitalistes des États-Unis possèdent des centaines et des centaines de millions de dollars d'obligations mexicaines, russes, italiennes ou grecques." (Le Talon de Fer Hachette Diderot page 169)


Qu'il y ait une modification sanctionnant les défaites de la classe formoise, qu'il y ait eut, effectivement des facilités, au niveau international, apportées au capital financier US, mais que pour autant cela ait eu un rôle historique, relève de la farce.

Il est évident que la création de Apple, de Microsoft, de Google (et des Beatles, et des ... Simon and Garfunkel) auront eu, dans l'histoire humaine un rôle incommensurablement plus grand que la "loi Bérégovoy".

Mais Lordon ne comprend ni la lutte de classes (ou alors celle qui rapporte plus de fric a SA classe d'exploiteurs) ni la lutte de strates.

Il ne voit pas le fait que le leadership mondial est progressivement accaparé par les secteurs les plus innovants de la société.

Il ne voit pas la formoisie (dont il est le petit larbin) , il voit encore moins l'innovoisie.

Il ne voit pas la classe innovoise formée des membres corrompus de la strate des innovants.

Frédéric Lordon ne voit pas que la classe des détenteurs de droits d'auteur, des détenteurs de brevets est le phénomène économique et sociologique le plus marquant du siècle.

Cette irruption d'une nouvelle classe, dans la seconde moitié du 20° siècle est un évident historique de portée bien plus élevée que la circulation de capitaux financiers - et des facilités légales à cette circulation.

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"DM : En 86 est-ce que la France avait le choix de ne pas le faire, de ne pas promulguer cette loi, de ne pas l’adopter ?

FL : A l’époque le choix était encore ouvert mais le débat s’était goupillé dans des termes tels qu’évidemment cette affaire nous était présentée comme une nécessité absolument inéluctable. En l’espèce l’un des grands arguments qui était fourni par les géniteurs de la réforme en question avait déjà trait aux arguments de la concurrence puisqu’on nous disait : “ écoutez, regardez, les américains ont fait leur déréglementation financière, les anglais sont sur le point de la faire à leur tour et voilà, les places boursières vont entrer en concurrence internationale, par conséquent, il est de la plus haute importance que la place de Paris s’aligne. ” Ça c’était un argument parmi tant d’autres. Il y en avait d’autres qui ont peut-être pesé plus encore mais, qui sont des arguments plus techniques, je ne sais pas s’il est très utile de s’y attarder. Mais l’essentiel c’est qu’encore une fois cette date de 1986 est la première étape, qui va être suivie par deux autres qui sont, à mon avis, au moins aussi importantes. Et ce sont ces trois choses qui forment cette espèce d’ensemble qu’on appelle la déréglementation financière. "

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Pour la construction de son argumentaire, qui a pour fonction de faire croire que la loi est plus importante que le rapport de force, qui a pour fonction de faire croire que l'économie est plus importante que la politique, il passe sous silence les étapes de sa thèse hors de France.

Il glisse rapidement sur la Grande Bretagne et la victoire POLITIQUE du thatcherisme.

Ce faisant, il nie la responsabilité historique de sa propre classe sociale.

Il nie la trahison de la formoisie dont les sommets décidèrent sous Mitterrand de laisser les petits formois glisser vers la rue, la misère et la mort.

1986, en France, c'est aussi l'année où les guignoleries de Julien Dray et de l'aile droite dégénérée de la LCR détournent la jeunesse de la révolution avec leur magouille SOS racisme : les petits poissons pilotes du gangster Mitterrand.

C'est aussi l'accumulation des obstacles posés par les socio-colonialistes et les stalino-colonialistes pour empêcher la juste révolte de la population.

C'est aussi la marionnette Le Pen agitée par les héritiers de Scheidemann et de Noske.

Mais c'est aussi la défaite politique de la formoisie entérinée aux élections législatives du printemps, qui va voir une résurgence de la proto-formoisie étudiante, à l'automne et en décembre, après 10 ans de léthargie, la mort de Malek Oussekine par les troupes fascistes du trafiquant de drogue Charles Pasqua.

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"La deuxième de ces choses, c’est le processus de concentration de l’épargne des salariés sous une forme financiarisée dans le bilan de ces grands investisseurs institutionnels que sont les fonds de pension et les fonds mutuels. L’épargne du petit investisseur, l’épargne du petit retraité, isolé, tout seul, ça n’est rien, ça ne compte pour rien, c’est une goutte d’eau dans l’océan des mouvements de capitaux. Par contre l’épargne agrégée, concentrée par ces grands captateurs que sont les investisseurs institutionnels, alors ça c’est la force de frappe financière par excellence dans le système. Et donc ce sont les mouvements de cette épargne agrégée qui vont faire la dynamique des cours des actifs, leur hausse, leur écroulement parfois etc..."

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Une nouvelle fois, le charlatan Lordon, pour défendre sa classe , en vient à nier les détails. Ces détails donnent le grain du tableau. Il est bien différent de la vision "globale" que cherche à imposer le formois Lordon : ce sont les formois US, les salariés exploiteurs de Dallas et d'ailleurs qui viennent martyriser leurs "frères de classe" au niveau international.

Le problème n'est pas le niveau d'agrégation de l'épargne des salariés qui pose problème, c'est le fait que l'accumulation de plus-value accumulée par les sommets de la formoisie transforme les exploiteurs de cette classe en exploiteurs capitalistes.

Les veuves de pompiers de Dallas (excellent reportage chez Mermet : Là-bas si j'y suis) qui viennent, avec leurs complices français, acheter le tout le centre de Marseille, la rue de la République, en poussant les pauvres marseillais vers les taudis et vers la rue sont des crapules formoises.

Il serait temps que Lordon (et Mermet) se décident à comprendre le fait que leurs collègues "placent leur argent" révèle le fait qu'ils fréquentent des gangsters exploiteurs.

Aucun humain honnête sur Terre ne peut "placer" d'argent.

Quand on gagne 1000 euros par mois, on n'a pas d'argent "à placer".

L'importance de ces placements est le résultat du fait que les veuves des pompiers de Dallas sont des gangsters qui ont volé les Afro-Américains homeless des rues de New York et tous les pauvres qui les ont rejoints.

Ces dames sont une mafia, un gang nourri et structuré au sein de la classe formoise que défend le valet Frédéric Lordon.

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"DM : c’est ce qu’on appelle les fonds d’investissement ?

FL : Non, les fonds d’investissement c’est encore une autre sorte de bestiole. Les fonds d’investissements sont des fonds qui investissent mais hors la Bourse, hors les marchés de capitaux. D’une certaine manière, il y a beaucoup d’entreprises qui ont finalement expérimenté de manière très douloureuse la contrainte actionnariale, celle qu’elles vivent en étant cotées en Bourse, et qui ont imaginé qu’elles pourraient retrouver des marges de liberté et vivre mieux en sortant de la Bourse précisément - ceci pour dire tout de même que la cotation boursière n’est pas le meilleur des mondes économiques, contrairement à ce qu’on nous raconte d’habitude... Ces entreprises qui ont imaginé vivre mieux en sortant de la Bourse, ce faisant, se sont jetés dans les pattes d’un certain type d’investisseur, assez particulier, qu’on appelle les fonds d’investissement - en anglais “ private equity ” -... et elles ont troqué la peste contre le choléra. Les fonds d’investissement, c’est la grande tendance actuelle de la finance, et les entreprises souffrent mort et passion sous la tutelle de ces fonds, dans des formes légèrement différentes, mais finalement pas tellement, que lorsqu’elles étaient sous la contrainte actionnariale proprement boursière. "

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Qu'il ose le dire : les fonds d'investissement sont, pour une bonne part, des agences d'exploitation de la formoisie à l'encontre des classes inférieures.

les pilotes d'avion - les chouchous du renégat ex-trotskiste Gérard Filoche qui ont leur retraite ou leurs économies placées dans de tels fonds vont chercher à pressurer le maximum de salariés.

Ils vont même réussir à transformer leurs frères formois en formariat, en salariés exploités, en salariés chômeurs, en salariés SDF, en chômeurs... morts...

Ces pilotes d'avion sont des gangsters.

Ils sont des formois-bourgeois, de la même façon qu'il existe des innovois-bourgeois dont les droits d'auteur sont devenues des actions.

Les fonds de pension et les fonds d'investissment contiennent le racket de la haute formoisie à l'encontre des classes exploitées.

Ca, à cette échelle, c'est un phénomène nouveau !

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Daniel MERMET : Alors ça a entraîné quoi cette financiarisation de l’économie ?

Frédéric LORDON : Ca a entraîné la libéralisation d’une des puissances du capital qui maintenant a le pouvoir de faire valoir ses exigences sans qu’on puisse lui opposer la moindre résistance. C’est la raison pour laquelle, vous le rappeliez à l’instant, j’évoquais des situations qui vont paraître extrêmement différentes, mais qui sont dans leur fond semblables, par exemple celles de sociétés entièrement dominées par un certain type d’institution. Il y a des sociétés qui vivent sous la tyrannie d’une institution théocratique, par exemple d’une église, où c’est l’église qui régente tout, qui a le dernier mot sur tout. Il y a d’autres sociétés où c’est un parti unique qui règne en totalité. Il y en a d’autres enfin où c’est l’armée l’institution qu’on craint par excellence, celle qui en dernière analyse aura le dernier mot. Et bien, toutes démocratiques qu’elles s’imaginent, les sociétés capitalistes contemporaines vivent sous le joug d’une puissance de cette nature qui est évidemment très différente dans sa forme, c’est la puissance financière actionnariale. La puissance financière actionnariale est celle qui a désormais les moyens - et ces moyens sont inscrits dans des structures, dans un certain état des structures, celle de la libéralisation financière précisément -, la puissance actionnariale, donc, est celle qui a les moyens d’imposer à tout le corps social la satisfaction pleine et entière de son désir. Or une puissance va toujours au bout de ce qu’elle peut, elle ne s’arrête que lorsqu’elle rencontre une force opposée et supérieure à la sienne. Mais nulle part la finance actionnariale ne rencontre une telle force, par conséquent à aucun moment il ne lui vient à l’idée de modérer ses propres réclamations, à aucun moment il ne lui vient à l’idée de réguler ses propres exigences.

Il en résulte une dérive absolument sans fin de ce que la finance réclame et obtient. Et cette dérive, on peut en donner une mesure tout à fait précise : ça se voit par exemple dans les contraintes de performance que l’actionnariat institutionnalisé impose aux entreprises. Cette performance, on la mesure avec un indicateur très particulier qu’on appelle le “ ROE ”, le Return on Equity en mauvais anglais financier, qui signifie en gros taux de rendement des capitaux propres investis, le taux de rentabilité des capitaux. Il faut savoir qu’à la fin des années 80, pour le taux de rendement des capitaux, la norme était autour de 2-3% pour les entreprises françaises, pour certaines des plus grandes - et puis elles ne se portaient pas si mal à l’époque d’ailleurs... A partir du milieu des années 90, la contrainte financière commence à produire tous ses effets et la finance réclame, non plus 2-3 %, mais 10%. Et puis quelques années plus tard elle réclame 15 %, les fameux 15% dont on a beaucoup parlé d’ailleurs mais qui appartiennent au passé ! Maintenant ça serait plutôt 20% qu’il faudrait sortir pour être vraiment dans le haut du panier. Il y a même un numéro récent de l’hebdomadaire anglais ami des marchés, The Economist, qui tombe en pâmoison sur le cas de la banque Goldman Sachs qui sort un “ ROE ” de 40% ! Alors bien sûr The Economist s’aperçoit que c’est un cas un peu exceptionnel, mais enfin la question qu’il faut se poser c’est : quelles sont les forces qui vont interdire que l’exception d’aujourd’hui ne devienne la norme de demain ?

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Tout cela n'est que du délire : c'est l'instance politique qui décide de l'évolution des sociétés.

C'est la trahison historique de la formoisie qui a décidé de composer avec le capital depuis 40 ans qui explique la situation.

La quantité de fric qu'accumule le capital - financier ou industriel - n'est que la conséquence de cela.

Quand Michael Moore** nous indique que le niveau des revenus des patrons américains est passé de 45 fois le niveau des salaires de leurs employés à 254 en 2003 et plus de 400 fois maintenant, c'est le même phénomène : une contre révolution politique. Point n'est besoin de loi pour ce résultat.

Tout cela provient de ce que la formoisie a renoncé à ses tâches historiques pour venir lécher les bottes du Capital.

Le larbin DSK qui a renoncé aux présidentielles françaises pour accepter de devenir président du FMI est le lécheur de bottes délégué par sa classe sociale formoise.

Sa classe lèche les bottes et leurs politiciens les lèchent aussi.

Qu'un traquenard le contraigne à lécher encore plus bas, tellement bas qu'il finisse par devoir renoncer à son poste n'est que le symbole de la chute de la formoisie répétante, classe à bout de souffle.


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DM : Frédéric LORDON est-ce qu’il y a un effet de vases communicants, ces 15%, 30, 40 % etc... voilà des actionnaires qui s’enrichissent c’est des rentiers d’autrefois qui s’enrichissent mais est-ce que ça a une incidence sur l’emploi, sur... Vous citez le cas de l’usine Nestlé de Saint Menet qui ferme en 2005, selon vous, parce que le taux de profit dégagé n’était que de 9% alors que les actionnaires exigeaient 13%.

FL : Ce n’est même pas moi qui le dis, c’est l’entreprise Nestlé qui l’a avoué avec une naïveté confondante, mais ça s’est une impudence qui est un signe des temps. Il y a des arguments obscènes qu’on ne prend même plus la peine de dissimuler. Il y a eu une époque tout de même où le capital ne fermait ses établissements que lorsque ceux-ci étaient déficitaires. Mais ça c’est une époque révolue et qui s’enfonce dans un passé lointain maintenant. Désormais le capital exige non seulement, évidemment, que ses établissements soient profitables, mais qu’ils le soient au-dessus d’une norme elle-même en constant relèvement. Donc, en effet, l’usine de Saint-Menet ne dégageait qu’un taux de profit de 9% - il faudrait mettre “ que de 9% ” avec plein de guillemets tout de même -, alors que la norme du groupe, évidemment sous la pression actionnariale, c’est désormais 13 %. Et c’est là qu’on voit les effets de la finance sur l’emploi. Car en effet la finance désormais n’autorise que des investissements qui dépassent une certaine norme de rentabilité financière de plus en plus exigeante. Par conséquent, il y a un très grand nombre d’investissements qu’on faisait par le passé, parce qu’ils dégageaient une rentabilité qui était ce qu’elle était, qui était parfois pas extravagante mais qui était suffisante, ou on en tout cas dont on se suffisait, et qui permettait d’alimenter des projets de croissance d’emploi etc... Donc, comme l’ont noté pas mal d’observateurs, on est dans un régime du capitalisme qui est notoirement “ sous-investissant ”. Alors évidement il en résulte des pertes de croissance et d’emplois phénoménales.


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La place manque pour épingler les idioties de Lordon dans le détail ici.

En effet, le capital machine n'est qu'un capital secondaire.

Le principal capital est devenu d'abord le capital formation.

Ce qui entraîna le grossissement de la classe formoisie, détentrice de ce capital.

Mais, de nos jours, le principal capital, celui qui produit le maximum de gains de productivité, c'est le capital innovant.

Le sous-investissement fondamental n'est donc pas machine, il est la persistance d'un système scolaire qui a plus de 25 ans de retard.

Ce que je voyais mes élèves de cours moyen faire en janvier 1982, il y a 26 ans, bien peu d'élèves le font en 2008, en France : JOUER à faire du calcul mental, JOUER à inventer des contes, JOUER au jeu du blé (ancêtre de Age of Empires), etc etc...

C'est cela le principal sous-investissement.

Combien d'élèves écrivent des poèmes, inventent des histoires, apprennent l'histoire avec des jeux de simulation, inventent des airs de musique ?

C'est cela le principal sous-investissement.

Un sous-investissement en formation qui se double d'un dramatique sous-investissement en capacités innovantes.

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DM : Parce que Frédéric LORDON, dans nos esprits, il y a deux forces qui s’opposent, il y a le capital et il y a le travail, c’est la vision qu’on a du monde depuis pas mal de temps, depuis le début du XIXème siècle par exemple, il y a deux forces qui s’opposent. Et aujourd’hui vous dites non il y a une troisième force c’est-à-dire qu’entre le capital dans le sens de l’entreprise avec le Chef d’Entreprise, avec cette aventure que constitue l’entreprise, il y a une force qui contrecarre et qui s’oppose à cette force là c’est le travail et l’intérêt des travailleurs, bon, or ce que vous dites c’est qu’à partir de cette foutue date de 1986 arrive un autre, un troisième élément qui est ce que De Gaulle disait “ la politique ne se fait pas à la corbeille ” et tout d’un coup c’est la corbeille qui fait la politique.

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Inénarrable Daniel Mermet. Journaliste fabuleux. Scientifique charlatan. Ignare en hsitoire de l'économie.

Retournons lire Jack London (c'est encore plus amusant que d'aller chercher chez le vieux Karl)


"Alors, je vais vous montrer quelque chose qui n'est pas un rêve, répondait Ernest. - Et ce quelque chose, je l'appelle l'Oligarchie. Vous l'appelez Ploutocratie. Nous entendons par-là les grands capitalistes et les trusts. Examinons où est le pouvoir aujourd'hui.

"Il y a trois classes dans la société. D'abord vient la ploutocratie, composée des riches banquiers, magnats des chemins de fer, directeurs de grandes compagnies et rois des trusts. Puis vient la classe moyenne, la vôtre, Messieurs, qui comprend les fermiers, les marchands, les petits industriels et les professions libérale. Enfin, la troisième et dernière, vient ma classe à moi, le prolétariat, formé des travailleurs salariés"

(La note de bas de page du livre donne la composition aux USA en 1900 : classe des ploutocrates 250 251; classe moyenne, 8 429 845; classe du prolétariat, 20 393 137.) (Talon de Fer Hachette Diderot page 179)


On peut remarquer que la haute formoisie des Lordon, des médecins, des pilotes d'avion, des ingénieurs, etc, s'est glissé au sommet de la classe moyenne.

Ces pleureurs et leurs larbins idéologues (tel Frédéric Lordon, tel Daniel Mermet, tel François Ruffin et tous les idéologues du Monde Diplomatique et des sphères pseudo-trotskistes) viennent se faire passer pour des prolétaires ainsi que les bourgeois de 1789 prétendaient être le Tiers Etat.

Cet unanimisme n'a plus de sens depuis que le jaune de la corruption formoise a réussi à fabriquer un vilain méchant gros canard formois qui se nourrit sur le dos des autres salariés.


Mermet voit trois classes. Il y aurait donc "unité" du prolétariat. Depuis le "chercheur" (chercheur pas trouveur) du CNRS qui va gagner 7500 euros jusqu'à Michael Agbor qui gagne 50 euros en ramassant l'huile de la SOCAPALM.

Le premier gagne 150 fois plus que le travailleur camerounais.

Le premier exploite plus de cent ouvriers.

Qu'importe !

Pour Mermet c'est une seule classe !

La classe des exploités !!

Rigolons.


Je n'essaye plus de laisser des messages pour son émission : seule la formoisie peut s'y exprimer !


LA mise en valeur de la scission au sein de la classe bourgeoise participe de la campagne d'embrouillamini. Daniel Mermet craint la révolution. Il craint l'égalitarisme. Il craint le salaire à 1000 euros imposés à tous les Terriens.

Il faut donc semer la confusion !


"ce que vous dites c’est qu’à partir de cette foutue date de 1986 arrive un autre, un troisième élément"

Énorme farce !


FL : Ah oui, c’est le propre de son hégémonie, c’est à ça qu’on voit le degré de domination qu’elle a acquis sur le corps social, c’est qu’effectivement, une fois de plus, elle a les moyens d’imposer ses réquisits à toute la société, pas seulement à la politique au sens des politiques publiques, ça d’ailleurs ça fait belle lurette, mais évidemment à la politique industrielle des entreprises elles-mêmes, et bien sûr ça fait considérablement changer la configuration sociale du capitalisme. En effet, on passe pour ainsi dire d’une configuration, disons, binaire, où la lutte des classes s’exprimait en un affrontement entre le capital et le travail, à ce qu’on pourrait appeler un problème à trois corps. Finalement il y a trois entités qui sont en interaction : il y a le travail, et le capital si vous voulez est subdivisé en deux sous-espèces : le capital industriel et le capital financier. Alors un problème à trois corps c’est intéressant parce que ça ouvre plein de possibilités stratégiques nouvelles, des possibilités d’alliances parfois bizarres mais qu’il faudrait pourtant envisager, on va peut être y venir dans un instant. Mais le point important c’est qu’en effet le capital ne doit pas être saisi comme une entité homogène. Bon on savait déjà qu’il y avait des petites entreprises et puis des grosses, elles n’avaient pas les mêmes intérêts, elles ne répondaient pas nécessairement aux mêmes logiques etc... Mais le clivage essentiel qui fracture le capital, c’est bien celui qui oppose la logique industrielle qui est celle du développement, de la construction de l’empire, de la réalisation de choses, et puis celle qui est la logique du capital patrimonial qui ne connaît pas autre chose que l’accumulation financière et la rentabilité pour la rentabilité. Le capital financier, à la limite, ça lui est tout à fait équivalent d’investir dans une usine de yaourts ou dans un fabricant de centrales nucléaires, la seule chose qui compte pour lui c’est, au bout du compte quel est le taux de rentabilité qui va sortir de ce tuyau là ? Et si le taux qui sort du tuyau “ centrale nucléaire ” baisse, qu’à cela ne tienne, on se rabattra sur le tuyau des yaourts et ceci sans le moindre affect, dans la plus parfaite indifférence aux choses faites.

Il a fallu toutes ces lignes à Lordon pour en arriver à la pierre philosophale :

"En effet, on passe pour ainsi dire d’une configuration, disons, binaire, où la lutte des classes s’exprimait en un affrontement entre le capital et le travail, à ce qu’on pourrait appeler un problème à trois corps. Finalement il y a trois entités qui sont en interaction : il y a le travail, et le capital si vous voulez est subdivisé en deux sous-espèces : le capital industriel et le capital financier."


Grâce à cette entourloupe où la formoisie disparaît, où l'innovoisie n'existe pas, où ni l'innovoisie bourgeoisie (Mc Cartney) ni la bourgeoisie innovoise (Bill Gates) ne sont apparues, Lordon peut inventer un pays magique à trois corps où son programme miracle va faire merveille !!!


On va pouvoir commencer à zapper pour aller à l'essentiel :



DM : quelle que soit la casse sociale éventuellement, ça, ça n’a aucune importance.

FL : Alors là c’est carrément la dernière roue du carrosse, effectivement, là c’est une considération de quatrième ordre pour ces gens là....

DM : ...Alors que dans le capitalisme industriel et celui qu’on va regretter dans un instant c’est-à-dire le capitalisme paternaliste, les patrons, pour reprendre cette catégorie avec évidemment un chapeau huit reflets et un gilet avec une chaîne de montre en or est obligé, quand même de tenir compte de ses employés, de ses salariés, de ses travailleurs...


Mermet pense sans doute à Bolloré qui paye 50 euros par mois au Cameroun, à l'excellent reportage sur les clandestins de Bouyghes qui bossent sous le SMIC en France ?

Ils tiennent compte de leurs travailleurs plus que les financiers !!!


FL : D’abord je pense que l’analyse de la configuration actuelle du capitalisme - qui est tout de même tellement rude pour le salariat d’aujourd’hui - ne doit pas conduire à une relecture enjolivante ou mythificatrice, du capitalisme du passé. Ce n’est pas tant que le capitalisme industriel porterait en soit, une espèce de vertu intrinsèque du dialogue social, c’est plutôt que, sans la contrainte financière actionnariale, le capitalisme industriel peut s’adonner plus librement à ses propres pulsions de développement, de croissance et d’expansion, et que dans cette pulsion là, dans une certaine mesure, le salariat peut y trouver son compte.

Tout ce délire et le délire qui suit provient de ce que Lordon n'a rien compris à la lutte des strates.

Il est évident que la classe capitaliste, elle-même, est scindée en trois strates : capitalistes innovants, capitalistes répétants et capitalistes parasites.

Les derniers prennent leur coupon.

Mais les deux premiers, qui travaillent, ont un rôle positif ou négatif, plus ou moins grand concernant le processus de productivité historique.

Un Edison est l'exemple de capitaliste innovant.

Son travail d'inventeur et son travail d'industriel aura rapproché l"humatnité du jour où nous serons 6 milliards d'innovants, de créateurs, de chercheurs, d'artistes, sur Terre.

Ce critère de productivité historique est le critère qui détermine les capitalistes innovants.

Il est évident que ce critère de productivité historique comme celui de productivité locale ont un rôle à jouer quant aux marges de plus-value à redistribuer.

C'est le capitaliste le plus innovant qui aspire la plus-value des secteurs les plus rétrogrades.

Quand, étudiant, je fréquentais les marchands de viande, dans les petits matins d'hiver, quand les racistes venaient prendre livraison de leur contingent de travailleurs immigrés pour nous conduire sur la zone industrielle afin de nettoyer des secteurs pourris d'une usine chimique ou transbahuter des bouteilles de gaz, nous avions affaire aux capitalistes industriels et à leurs larbins sous traitants.

Le paternalisme dont parle Mermet n'était là que le vernis raciste du colonial indécrottable.



Il peut y trouver son compte sous la forme d’investissements de croissance, c’est-à-dire d’emploi pour ce qui le concerne en dernière analyse. Donc le capitalisme industriel, tant qu’il n’est pas borné par la finance et limité à produire des investissements d’une rentabilité faramineuse, est plus généreux en emplois et en projets de croissance dans lequel le salariat trouve à s’inscrire, mais d’une manière qui ne fait pas faire - de quelque façon qu’on attrape les problèmes - qui ne fait pas faire l’économie des luttes sociales - mais ces luttes sociales sont toutes choses égales par ailleurs, rendues plus faciles.


Il n'y a RIEN à voir entre Wall Mart et l'industrie du jeu vidéo.

Cette description n'en rend pas compte.

IL n'y a rien à voir entre les entreprises de robotiques et les plantations de Bolloré.

Cette description n'en rend pas compte !


Aujourd’hui les agents du capital industriel sont un peu retors et hypocrites à leur manière : maintenant qu’ils vivent objectivement sous la contrainte actionnariale ils savent très bien renvoyer la patate chaude aux étages supérieurs. C’est-à-dire que lorsque le salarié vient négocier une amélioration des conditions de travail, des temps, des cadences, des augmentations salariales ou quoi que ce soit de cette nature, désormais le patron a beau jeu - et objectivement il y est fondé - de répondre, “ écoutez je voudrais bien mais j’ai mes actionnaires sur le dos et les ordres ne viennent pas de moi ”.

DM : C’est ça il est dépossédé et il a plus de pouvoir le patron...

FL : ... Voilà, alors le patron peut raconter qu’il n’a plus de pouvoir.

DM : Vrai ou faux ?

FL : Ne nous exagérons pas les choses, il n’est pas une petite chose fragile et vulnérable tout de même, mais il est exact que le patron industriel n’est plus absolument maître chez lui comme il l’était auparavant. Il doit rendre des comptes à une puissance nouvelle, qui, elle, est en pleine expansion, très agressivement d’ailleurs, c’est la puissance actionnariale. Et pourquoi ceci ? Parce que la puissance actionnariale a les moyens de le débarquer, c’est ça la grande menace, n’est-ce pas ! Le patron dans cette affaire, lui aussi à sa manière, joue ses intérêts vitaux.


Les gentils industriels, homogènes sont bien embêtés par les vilains financiers !

Quel charlatan !

Heureusement qu'on pourra retourner relire Daniel Guérin pour comprend pourquoi l'industrie lourde allemande finançaient les nazis !


DM : Alors Frédéric, on en est où aujourd’hui de cette emprise de la finance sur l’économie ? On est dedans ? on en sort, ça commence on en est ou ?

FL : Elle s’approfondit, elle ne cesse de s’approfondir depuis deux décennies qu’elle a été lancée, et on n’en voit pas le bout. Et c’est ça qui m’impressionne le plus parce que, finalement, on est toujours voué par le libéralisme à re-parcourir les leçons du passé, et d’un passé qu’on doit revisiter maintes et maintes fois. Les configurations libérales du capitalisme, on a expérimenté ça dans les années 20-30, on sait quels dégâts ça avait fait et évidemment il serait...

DM : où ça ? Aux États-Unis vous pensez ?

FL : Oui aux États-Unis, la crise financière et la grande récession avaient traversé l’Atlantique s’étaient propagées à l’Europe. Évidemment il serait extrêmement schématique de rabattre une période sur l’autre et de dire qu’on est dans la répétition pure et simple, mais tout de même : il y a des traits communs qui ne peuvent pas manquer de frapper les esprits. Et donc ce qui m’impressionne énormément c’est que nous redécouvrons - je dis pas nous découvrons - nous redécouvrons les méfaits de la finance et notamment son instabilité intrinsèque.



Tout à coup, le passé libéral financier ressurgit dans son analyse.

Mais il ne nous explique pas ce qui se serait passé entre deux : Il serait obligé d'expliquer que le keynésianisme n'était PAS un phénomène économique mais un phénomène POLITIQUE.

La bourgeoisie US avait décidé de passer une ALLIANCE avec la classe formoisie.

Les mécanismes économiques, la relance de Roosevelt etc ... tout cela n'était que la construction d'une sorte de front populaire, une sorte de coexistence pacifique , c'est à dire une ALLIANCE PROVISOIRE ENTRE LA CLASSE BOURGEOISIE ET LA CLASSE FORMOISE

C'est cela que les deux aveugles rivés sur leur guidon ne veulent surtout pas voir !


Et c'est dans le cadre de cette alliance que le poids politique de la branche financière de la bourgeoisie a été quelque peu restreinte.


Car depuis deux décennies que la libéralisation financière a été lancée sur les rails, on ne cesse de passer d’une crise financière ou monétaire monumentale à une autre. Depuis le début des années 90 c’est extraordinaire, on ne peut pas passer quatre ans d’affilée sans un accident majeur. En 92-93 il y a eu les deux crises du système monétaire européen, on n’est pas dans l’ordre de la finance actionnariale mais on est toujours quand même dans le domaine de la finance déréglementée. 97 : première crise financière internationale. 98 : resucée. 2000-2001 : éclatement de la bulle internet. Et à chaque fois le choc se transmet inévitablement par un certain nombre de canaux bien connus à l’économie réelle, et donc les amusements de la finance quand ils se terminent mal, c’est-à-dire dans le mur, ont des conséquences extrêmement lourdes : en termes de restriction du crédit, de fermetures d’entreprises, de plans de licenciements ; et c’est toujours l’emploi qui est la variable d’ajustement en dernière analyse. Et ce qui me frappe, c’est qu’en dépit de la récurrence de ces crises monumentales, dont certaines peuvent être candidates à entrer dans les livres d’histoire, en dépit de cette récurrence je ne vois aucun processus d’apprentissage. Et là je dois dire également que le capitalisme est un bestiaux impressionnant par ses capacités de résilience tout de même. A chaque fois on croit qu’il va finir par terre ou dans un grand fracas, et l’énorme chose tremble sur son piédestal et puis, broum, se remet d’aplomb et c’est reparti pour un tour.


Le culot !

L'énorme chose barbare reprend sa place parce que la classe formoise la laisse faire.

Ce sont Lordon et ses pareils, tous les hypocrites du Monde Diplomatique et tous les idéologues corrompus qui permettent à la bourgeoisie de ne pas payer ses crises.

Rien qu'en France, tout observateur honnête peut comprendre comme Krivine, Besancenot et la LCR, depuis décembre 1995, sabotent systématiquement les luttes sociales , luttes qui posent directement la question du renversement du capitalisme !

Ces Lordon and C° sont la petite musique idéologique pour huiler les cerveaux de ces crapules saboteurs. Ils sont la petite fanfare pour aligner des mots susceptibles d'adoucir les mauvaises consciences : il y a tout de même 3 millions de bébés africains qui meurent annuellement.



DM : Et pourquoi ? si vous nous dites pourquoi on va s’en sortir là (rires)

F L : Et bien parce que le capitalisme fait payer ses pots cassés par le salariat.


MENTEUR !

C'est le Tiers Monde qui paye la principale note !!!

Ce que perd la haute formoisie, elle veut le récupérer sur le dos des Sénégalais, des Ivoiriens : les partis socialistes de ces pays sont les chiens de garde de la haute formoisie française. Rien d'autre !


Ce sont des dégâts qu’il passe par profits et pertes sans même y penser, et n’y a aucun réaction politique face à l’enchaînement de ces évènements, dont on peut se dire quand même qu’un jour il en surviendra un de plus forte taille et qui entraînera des destructions telles que, cette fois-ci, il faudra bien se décider à faire quelque chose. Et donc le but de la manœuvre, si possible, ça serait quand même d’avoir une petite idée pour mettre un terme à cette instabilité financière et aux dégâts qu’elle ne cesse de répandre au travers des sociétés avant qu’il ne se produise une de ces catastrophes de très grande ampleur, dont l’expérience historique montre qu’en général elles se finissent mal.

DM : Solution donc contrefeux


"Mal finir", surtout pour les privilégiés formois !!!

Mais Frédéric Lordon fait roule le tambour !

Il va nous soumettre son idée génialissime !

FL : Voilà l’idée que je soumets au débat et qui, encore une fois, part de cette prémisse que le capitalisme n’est pas une espèce de cosmos harmonieux où s’ajustent dans une cinématique bien ordonnée les offres et les demandes....

DM : c’est pourtant ce que croient pas mal de...

FL : C’est ce que croient beaucoup de gens en effet et c’est ce qu’on essaye de nous faire croire aussi : c’est que c’est l’harmonie réalisée à quelques petits cahots près mais insignifiants... Non ! le capitalisme est une arène où s’affrontent des puissances, et des puissances inégales bien sûr ; et là maintenant il y a une puissance qui surpasse toutes les autres, qui maltraite toutes les autres et à laquelle il va falloir mettre le holà. Et à une puissance on n’oppose rien d’autre qu’une autre puissance. Laquelle ? Ben écoutez ce n’est pas difficile, quelle est la puissance qui reste à notre disposition ? C’est celle de la loi, tout simplement, et en l’espèce c’est celle de l’impôt. Alors la proposition que je fais est la suivante - car, depuis qu’on se penche sur ce problème d’enrayer cette espèce d’avancée fantastique de la finance, on tourne toujours d’habitude autour de la question des restrictions à la liberté de mouvements des capitaux. C’est une excellente idée sur le fond. Elle n’a qu’un inconvénient politique pour l’heure, c’est que le principe de la parfaite liberté de mouvement des capitaux est inscrit dans les textes les plus sacrés, à savoir les traités européens... Je rappelle en passant, tout de même, parce que c’est une ironie mais tragique et douloureuse, que le projet de constitution européenne se proposait ni plus ni moins que d’inscrire le principe de la liberté de mouvement des capitaux dans le titre 2, c’est-à-dire, la charte des droits fondamentaux... Quand on a dit ça on a rêvé, on croit qu’on a rêvé, mais non c’est .... Bon. Alors comment faire autrement puisque si l’on veut contourner l’obstacle de la liberté des mouvements de capitaux il faudra le faire au niveau européen, et puis on voit très bien que, beaucoup d’Etats-membres ne seront pas d’accord avec nous sur ce sujet, en particulier la Grande Bretagne. Je propose donc de mettre en place un dispositif fiscal qui bornerait autoritairement et réglementairement la rémunération maximale des actionnaires et tout ce qui dépasse, on ratiboise. Alors j’aimerais répéter en les articulant bien, tous ces mots de “ lois ”, de “ taxes ”, de “ réglementaires ” et de “ ratiboiser ”, parce que dans l’air du temps qui est le nôtre, ce sont des gros mots absolus, n’est-ce pas. Il y a rien de mieux pour écorcher des oreilles délicates de nos amis néolibéraux ; et pourtant ce sont des mots dont on a perdu l’usage et qu’il faudrait retrouver, mais très très vite, car ils n’ont rien d’obscène. Enfin ! ça n’est pas moins obscène d’inscrire la liberté de mouvement des capitaux dans un chapitre des droits fondamentaux ! Alors il s’agirait de fixer cette borne limitant réglementairement la rémunération actionnariale et c’est ça que j’appelle le SLAM. Le SLAM c’est un acronyme formé d’après une locution anglaise ça veut dire : Shareholder Limited Authorized Margin, donc en bon français, ça serait Marge Actionnariale Limite Autorisée... Voilà, c’est ça l’idée. Il s’agit de trouver une norme, une norme de rémunération que les actionnaires ne seraient pas autorisés à dépasser. Et cette norme finalement on peut la trouver assez simplement en revenant à cette idée rustique, et bien connue de la science économique, que la rémunération du travail c’est le salaire, la rémunération du capital c’est le taux d’intérêt. Alors je ne veux pas en faire une loi de la nature économique gravée dans le marbre. Il y a des époques où le taux d’intérêt a été très élevé, et donc, simplement en se rémunérant au taux d’intérêt, la rente financière s’en mettait pas mal dans les poches, en tout cas beaucoup plus que le salariat. Mais il se trouve qu’en l’état actuel des choses les taux d’intérêts sont bas. Profitons-en, si ça change, on révisera notre affaire, mais pour l’instant, ça fait une norme assez sympathique. Les taux d’intérêt qu’est ce que c’est par les temps qui courent, c’est 3% ; rajoutons une prime de risque, allez 2 %, ça va nous mettre dans les 5-6 % à tout casser. Bon ben écoutez c’est mieux que les 20% dont se goinfrent les actionnaires aujourd’hui. Or, si on les prive fiscalement de tout ce qui excède cette norme, alors, par le fait même, on fait disparaître toute incitation à la surexploitation des entreprises et en dernière analyse des salariés, puisque cette surexploitation devient sans objet : tout le surplus tombera dans la poche de l’Etat.


Miracle !

Non ?



DM : Ce que vous dites là Frédéric LORDON ça intéresse aussi bien les salariés, parce qu’on se dit, F Lordon il défend les petits, il défend les ouvriers, mais vous défendez aussi les patrons là... ça nous fait drôle à nous...

Daniel Mermet, quand même moins bête que François Ruffin, tique un peu, là ! Il ne faudrait tout de même pas exagérer : la ficelle est trop grosse !



FL : Alors là oui on en revient à l’histoire de tout à l’heure... Qu’est ce que vous voulez, c’est à ça qu’on voit qu’on vit des temps difficiles, c’est à la nature baroque des alliances qu’on est prêt à envisager. Mais, encore une fois, c’est bien la configuration actuelle à trois pôles - je le redis, salariat, capital industriel et capital financier - qui ouvre des possibilités de cette nature. Car l’ironie de l’époque c’est que vous trouveriez bon nombre de patrons, bon nombre de représentants, et des plus notoires, du capital industriel pour vous dire, mais évidemment en privé, que la contrainte financière actionnariale, eux-mêmes ils en ont soupé ! Tout simplement parce qu’elle vient brider leurs propres pulsions de croissance, de développement, de réalisations etc... Et qu’elle leur impose une surveillance tatillonne, tyrannique, de tous les instants, qu’elle rétrécit formidablement leurs horizons temporels, qu’elle les empêche, par là de mener des grands projets, par exemple de développement ou d’innovation technologique, puisque la finance est impatiente. La finance, elle va vous donner un an ou dix huit mois à tout casser, et puis si les résultats ne sont pas là, elle vous fera sentir que vous avez failli et que vous devrez changer votre fusil d’épaule et renoncer à vos projets. Donc il y a beaucoup de patrons qui seraient prêts à, me semble-t-il, accueillir assez favorablement - certes ils ne le diraient pas à très grand bruit - mais à accueillir assez favorablement un dispositif qui viendrait mettre des bâtons dans les roues et mettre le holà aux exigences sans limite de la finance. Donc je pense que c’est une solution qui mérite d’être étudiée. Je n’ai pas la prétention de soutenir que c’est un projet clé en mains absolument ficelé, terminé, achevé sans discussions possibles, immun à toute objection, mais j’aimerais en faire le point de départ d’un programme de travail collectif. Ce serait extrêmement suffisant de ma part de prétendre qu’à moi tout seul j’ai fini par trouver la solution et que plus aucun problème ne se pose. Par contre ce que je sais, c’est que si on s’y met à plusieurs, et même avec un plusieurs assez nombreux, et en convoquant toute une série de compétences... Il doit bien s’en trouver chez les juristes, notamment, et chez les fiscalistes qui sont au premier chef intéressés par cette proposition. Finalement, j’en ai fait l’analyse, pour ainsi dire, économique, micro- et macroéconomique, mais il y a des boulons fiscaux et juridiques à bien visser. Je pense que en en faisant un programme de travail collectif on devrait pouvoir arriver à quelque chose qui mérite le coup d’œil.

Un bon baratin pour noyer le poisson.

Son SLAM imbécile, son plafond de profit ridicule est noyé sous la convocation de spécialistes de la chose.

Des experts SLAMMEURS.

Des spécialistes de la MALA.

Des MALA prix (Nobel ?)


DM : Vous êtes un économiste hérétique ou bien est-ce que vous êtes un économiste à qui on ne donne pas souvent la parole ?

FL : .... Euh.... Les deux mon général, par définition....

DM : ...parce que les économistes ne parlent pas comme vous, ceux qu’on entend ne parlent pas comme vous...

FL : Oui, oui...

DM : ....Ceux qui écrivent dans certains journaux, ceux qu’on entend dans le poste, ne parlent pas tellement comme ça....

FL : Oui oui, c’est exact et je leur conseille de ne rien changer parce que leur trajectoire de respectabilité en souffrirait beaucoup... Mais voilà, il faudrait raconter, ça ne serait pas très intéressant parce que ça aurait un caractère personnel assez secondaire, quelle trajectoire sociale m’a déterminé à tenir ce genre de propos et quelle position particulière j’occupe dans ce que Bourdieu aurait appelé “ le champs de la science économique ” qui se caractérise par un certain nombre de renoncements, notamment ceux à la respectabilité, d’où on tire, pas une certaine liberté, je n’aime pas trop invoquer cette catégorie là qui a des relents métaphysiques qui ne me plaisent pas beaucoup, mais d’où on peut escompter en tout cas quelque chose qui est de l’ordre d’un effet de libération.

DM : Parce que, quand même, quand on dit économiste on dit : libéral, on dit même pas un économiste libéral, on dit c’est une économiste et là, tout d’un coup on a visiblement, si j’ai bien tout compris, un économiste qui n’est pas libéral.

FL : Oui qui ne l’est pas... oui je crois qu’on peut le dire, oui. Mais grâce au ciel je ne suis pas seul de mon espèce, il y en a un certain nombre d’autres, mais qui ont aussi peu la parole que moi. Parce que, sous couleur de neutralité ou d’objectivité de la science, il est vrai que la très grande majorité de la profession travaille plutôt à défendre des idées, qui lorsqu’on les raccorde à des enjeux de politique publique ou de politique économique, ont curieusement la propriété de fournir des arguments au libéralisme ou à l’orthodoxie de politique économique.


Il est vrai que certains idéologues, planqués au CNRS, et largement rétribués pour cela, font, eux profession, de fabriquer - sur mesure - le prêt à porter de l'idéologie formoisie.

Ils ont le culot, après leur petit boulot conformiste, de réclamer le statut de "rebelle".


Ils auront plutôt la joie et l'allégresse d'apprendre que, à l'instar de certains pseudo-chercheurs (relativistes et mécaniciens quantiques) de la science physique, ils sont dorénavant dotés de l'apostrophe léniniste : des "clowns titrés professeurs".

Il s'agissait de philosophie pour Lénine, il s'est agit de physique pour les suivants. La philosophie mérite, elle aussi, d'être pourvue de sa cohorte de charlatans.


Le clown Frédéric Lordon et son taux de profit plafonné (TPP) rebaptisé SLAM-MALA* sera honorablement, le héraut de cette catégorie méritante.

Il nous faudra bien rire un peu en attendant le déclenchement de la révolution prochaine !




*LA victoire de la révolution en Algérie et la défaite de l'idéologie formoise des Lordon and C° me donnera l'occasion - j'en découvre, en fin de texte, la possibilité - de faire plaisir à René Goscinny et de proclamer la prise de la SLAM-MALA d'Abd El Kader.

Cet hommage relaxant sera aussi celui dédié à Pierre Dac et Francis Blanche.

La quantité importante de révolutions à faire (en retard) - SIX - rend nécessaire d'aller rechercher un parrainage nombreux et important !


**Le farceur innovois Michael Moore a lui aussi sa solution miracle [lire Vendredi 17/10/2008 page 5] : plafonner les revenus des patrons à 40 fois le revenu d'un salarié.

Son talent -réel - de journaliste de terrain ne l'empêche pas d'être un imbécile en science et en propositions programmatiques !

Après la révolution, on organisera un débat Moore-Lordon !

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Les photos - splendides - proviennent du site london.sonoma.edu

(Site maintained by Roy Tennant and Clarice Stasz, PhD.)





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