lundi 1 septembre 2008

Qu'est-ce que la démocratie bourgeoise ?

Comme le souligne Lénine dans l'Etat et la révolution,
"La république démocratique est la meilleure forme politique possible du capitalisme".
(page 17)Il ajoute :
"aussi bien le Capital, après s'en être emparé, (...) assoit son pouvoir si solidement, si sûrement, que celui ci ne peut être ébranlé par aucun changement de personnes, d'institutions ou de partis dans la république démocratique bourgeoise".


Tous les partis politiques actuels, représentants de la bourgeoisie (UMP, PS, Front national, Modem) et représentants de la formoisie (PC, LCR, LO) vantent les vertus démocratiques de notre système et trompent le peuple.

Lénine reprend les travaux de Friedrich Engels pour démontrer l'aspect anti-démocratique du suffrage universel :
"Il faut noter encore qu'Engels est tout à fait catégorique lorsqu'il qualifie le suffrage universel d'instrument de domination de la bourgeoisie. Le suffrage universel, dit il, tenant manifestement compte de la longue expérience de la social-démocratie allemande, est :


"...l'indice qui permet de mesurer la maturité de la classe ouvrière. Il ne peut être rien de plus, il ne sera jamais rien de plus dans l'Etat actuel." "

Toutes ces forces politiques cherchent donc à maintenir la domination de la classe bourgeoise dans la société. Autrement dit, en donnant l'illusion aux exploités que leur vote changera la donne politique, les pseudo révolutionnaires formois de la Ligue Communiste Révolutionnaire, de Lutte Ouvrière et du Nouveau Parti Anticapitaliste ne sont que des opportunistes (terme de Lénine) qui n'ont que l'étiquette de révolutionnaire.
" Les démocrates petits bourgeois tels que nos socialistes-révolutionnaires et nos menchéviks, de même que leurs frères jumeaux, tous les social-chauvins et opportunistes de l'Europe occidentale, attendent particulièrement quelques chose "de plus" du suffrage universel. Ils partagent eux-mêmes et inculquent au peuple cette idée fausse que le suffrage universel "dans l'Etat actuel", est capable de traduire réellement la volonté de la majorité des travailleurs et d'en assurer l'accomplissement."

Lénine l'Etat et la Révolution p. 17

Si la forme étatique telle que nous la connaissons est pour Lénine "la meilleure forme politique du capitalisme", l'Europe constitue un étage supplémentaire au verrouillage institutionnel de la bourgeoisie en vue de dominer davantage les autres classes sociales (la formoisie, l'innovoisie et le formariat).

Les peuples européens ne votent que pour un des nombreux organes de l'Union Européenne : Le Parlement européen. Ces députés européens au nombre de 785 ont un mandat de 5 ans et ne disposent pas de l'initiative législative dont la commission européenne a le monopole.

De plus, lorsque le peuple rejette un texte constitutionnel de l'Union Européenne, son vote n'est pas pris en compte.

En ne changeant que le nom du Traité constitutionnel européen, appelé désormais Traité de Lisbonne, les gouvernements des 27 États membres ont signé le 13 décembre 2007 (1 an et demi après le rejet du traité par les Français et les Néerlandais) leur renoncement à toute apparence démocratique.

La bourgeoisie a construit une forteresse institutionnelle supplémentaire à la forme étatique décrite par Marx et Lénine.

Yves de Kerdrel, journaliste au Figaro, nous avoue l'impuissance des institutions bourgeoises étatiques à régler les problèmes d'ordre économiques ; tout se jouant au niveau européen. Concernant la récession économique du pays actuellement ; Yves de Kerdrel résume l'immobilisme du gouvernement français (Le Figaro mardi 19 août éditorial) :
"Jamais autant qu'aujourd'hui le roi n'a été aussi nu. Pour deux raisons, la première, c'est que depuis le traité de Maastricht et surtout la mise en œuvre de l'euro, notre politique budgétaire ne se fait qu'en fonction des contraintes bruxelloises, et notre politique est décidée à Francfort par quelques fonctionnaires non élus. Même si le gouvernement voulait s'affranchir des contraintes budgétaires fixées par la Commission européenne, il ne pourrait pas tant ses marges de manœuvre sont ridiculement faibles."

A quoi bon élire des représentants au niveau du pays dans ce cas !! On a ici la plus parfaite démonstration de ce qui est exposé plus haut.

La seule démocratie véritable, c'est à dire respectueuse des partis politiques minoritaires, n'ayant de frontières ni géographiques ni générationnelles est la délégation révocable. Ce système est pyramidal. Au premier étage, un délégué est choisi par 25 personnes (sans limites géographiques). Les délégués du premier étage se choisissent des délégués du second etc ; jusqu'à constituer le gouvernement mondial. (lien vers monsyte).

Le système actuel exclut du vote 80% des humains concernés par les mesures prises par les gouvernements occidentaux. Par exemple, en France, le suffrage exclut les jeunes de 7 à 18 ans qui vont bel et bien payer la destruction de la Terre des adultes, les Africains dont le sort dépend des choix politiques de la France (lire François Xavier Verschave Noir silence), les SDF qui n'ont plus de papiers pour aller voter, les évadés des camps de Bolloré...

Ce système favorise les magouilles politiciennes et le mensonge au détriment de l'honnêteté intellectuelle ; il favorise la superficialité et le paraître au détriment de la spontanéité et de la droiture, la corruption au détriment du courage et de l'intégrité...

Avec la révocabilité, les délégués seront sous contrôle à tout moment. Dans un système politique égalitariste, il n'y a plus de place pour toutes ces bassesses inhumaines. La manipulation et la tromperie n'auront plus court. Les délégués qui s'essaieraient à ce genre de méthodes se verraient révoqués très rapidement.

Le pouvoir ne sera plus dans les mains des "élus" mais dans celui des citoyens.

La révocabilité ressort des placards de la LCR actuellement. Mais, ces militants ne semblent pas avoir vraiment compris ce que ce mot signifie. Dans les mouvements sociaux, ils ne cessent de monopoliser la tribune et les pseudo collectifs sans organiser aucunes élections sérieuses. Ils s'opposent à la délégation et la révocabilité.

Ce principe a pourtant été un cheval de bataille des grands auteurs auxquels ils se référent :

Lénine :
"Ainsi, la commune semblait avoir remplacé la machine d'Etat brisée en instituant une démocratie "simplement" plus complète : suppression de l'armée permanente, électivité et révocabilité de tous les fonctionnaires sans exception." (page 49)

On est bien loin de ce que réclament Besancenot, Krivine et la base sociale dont ils défendent les intérêts !





Source : V. I. Oulianov Lénine L'Etat et la révolution (rédigé en juillet août 1917 à partir des notes du "Cahier bleu") Denoël Gonthier imp. 1973

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