Les persécuteurs de Galileo Galilei, les assassins des scientifiques de la Renaissance continuent de se pavaner.
YT 12/09/2008
COMMUNICATION ou MANIPULATION page 307s (SIRIC 1982 Empirika)
Un bouc émissaire est désigné du doigt, et la croisade se déclenche. La cohésion apeurée se fait alors aveuglément agressive. L'Histoire, antique ou contemporaine, offre trop d'exemples pour que cette évidence puisse être contestée.
En guise d'illustration Nicolas I (858-867) à Cogoris, prince des Bulgares, nouvellement “converti” :
“ Vous nous dites que vous avez fait baptiser vos sujets sans leur consentement. Je vous glorifie d'avoir massacré les brebis qui refusaient de rentrer au bercail. Un roi ne doit pas craindre de commander des massacres pour soumettre ses sujets à la loi du Christ. ”
Urbain III (1088-1099) lançant la première croisade :
“Nous ne déclarons pas homicides ceux qui, brûlant d'un saint zèle pour la religion, ont égorgé les excommuniés. ”
Lucius III (1181-1185) : “ Ordre est de dénoncer ceux qu'on croit hérétiques. Ordre aux comtes, barons, recteurs, consuls de persécuter les hérétiques. Tous les fidèles auront le droit de les tuer et de s'emparer de leurs biens. ”
Martin II (1417-1431): “ Songez qu'il s'agit de religion, et que dieu n'a pas d'holocauste qui lui soit plus agréable que le sang de ses ennemis.”
St. Pie V
(1566-1572) : “ Torturez sans pitié, tenaillez, déchirez sans miséricorde, tuez, massacrez, brûlez impitoyablement votre père, votre mère, vos frères, vos sœurs,
s'ils ne sont aveuglément soumis à l'Église apostolique romaine. Vous frapperez ceux que vos espions désigneront, innocents ou coupables, attendu qu'il vaut
mieux faire mourir cent innocents que laisser vivre un coupable. ”
St. Pie V à Philippe II, concernant les Réformés de Hollande:
“ Il faut noyer tous ces forcenés dans une mer de sang ; il faut que la flamme et le fer transforment en désert ces plaines fertiles et ces villes orgueilleuses,
afin que les fidèles applaudissent à votre zèle et se réjouissent du triomphe de la foi. ”
Clément VII (1523-1534) à Charles-Quint :
“ Que vous importe les dogmes? Ce qu'il nous faut, c'est une obéissance passive : ce que nous devons désirer, c'est que les peuples soient éternellement soumis au joug des prêtres et des rois, Pour arrêter les élans de liberté qui ébranlent nos trônes, il faut employer la force, faire des bourreaux de vos soldats ; il faut allumer des bûchers ; il faut tuer,incendier. il faut exterminer les savants ; il faut anéantir l'imprimerie. ”
Grégoire XIII (1572-1585) après la Saint-Barthélemy :
“Faites un jubilé afin que les peuples catholiques se réjouissent avec leur chef de ce magnifique holocauste offert à la Papauté par le roi de France ! ”
Grégoire XV (1621-1623) ayant canonisé Ignace de Loyola, écrit au duc Maximilien de Bavière à la suite du grand massacre des Protestants :
“ Ta conduite, ô fils, a rempli notre coeur d'un torrent de délices, semblable à la manne céleste. ”
A Louis XIII : “ Marchez toujours dans la sainte voie en offrant au Christ en holocauste tous les enfants de perdition qui infectent votre royaume, ”
Léon XIl (1813-1829)
: "La religion catholique doit s'imposer par la force. ”
Lorsque Garibaldi lutta pour l'indépendance par rapport au Vatican, dans l'Italie du siècle dernier, Pie IX (1846-1878) lança un parti contre lui dont les membres faisaient le serment suivant :
“ Je jure de n'épargner aucun individu appartenant à l'infâme parti des libéraux, de n'avoir pitié ni des pleurs des femmes, ni de ceux des enfants, ni des gémissements des vieillards, et de verser jusqu'à la dernière goutte de leur sang, sans égard pour le sexe, pour l'âge, ni pour le rang, ”
Le Cardinal Lépicier, professeur de théologie sacrée au Collège de la Propagande à Rome, écrivait en 1908 :
“ Si quelqu'un fait publiquement profession d'hérésie ou cherche à pervertir les autres, soit par ses paroles, soit par son exemple, non seulement il peut, absolument parlant, être excommunié, mais il peut être justement tué, afin que son exemple contagieux et malsain ne soit pas une cause de perte pour plusieurs. En effet, un méchant homme, dit Aristote, est pire qu'une bête et nuit davantage, d'où il suit que, comme il n'est pas mal de tuer une bête des forêts, surtout si elle est nuisible, ainsi ce peut être une bonne action de priver de l'usage d'une vie nuisible un homme hérétique, détracteur de la vérité divine et ennemi du salut des autres hommes... Si ce moyen (l'excommunication) n'a été d'aucun effet, l'Église défère l'homme hérétique au jugement séculier pour qu'il soit exterminé du monde par la mort... Bien plus, on ne peut pas nier que l'Église, absolument parlant, n'ait le droit de frapper de mort les hérétiques, même s'ils sont venus à résipiscence ”
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Le début du sous-chapitre d'où sont extraites ces lignes est tout aussi parlant :
LE CONSENSUS FRAUDULEUX (page 306s)
Le fanatisme L'Iran débarrassé du Shah, l'Ayatollah Khomeiny entre dans le pays pour établir une république islamique. L'Iran fait bloc autour de ce sauveur. Tout l'Iran ? Peut-être pas. Au sein de ce peuple, apparemment uni dans la victoire, il existe sûrement d'autres tendances, provisoirement muselées, Khomeiny le sait ; il a peur et donc il veut créer autour de lui une cohésion sans faille. A la prise d'otages de l'ambassade américaine succèdent des arrestations d'éléments “ suspects ” au sein-même du peuple iranien. Les prisons deviennent trop étroites et les bourreaux ne chôment plus. Se croyant menacé du dehors comme de dedans, le gouvernement a suscité un mouvement de fanatisme collectif pour créer une cohésion parfaite autour de l'imam.
Voilà un mouvement de fanatisme comme l'histoire en a tant connu.
Il serait hypocrite de prétendre, et naïf de croire, que ce fléau social est l'apanage du nazisme ou des sectes minoritaires. Il apparaît chaque fois qu'une collectivité, grande ou petite, remplit simultanément les conditions suivantes :
- Une cohésion autour d'un personnage central, - L'intelligence de la multitude fixée, pétrifiée, par un fanatisme religieux ou idéologique,
- Une collectivité, grande ou petite, se croyant investie d'une mission auprès des autres,
- Une peur, fondée ou non, qui se communique par contagion à toute la collectivité.
Quand ces quatre conditions sont réunies, tout peut arriver, et le pire arrive.
Un historien neutre ne peut nier cette évidence : toutes les idéologies qui submergent l'humanité aussi bien que les “ grandes religions” - le judaïsme, l'islam, et le christianisme - ont vu le jour dans ce contexte-là.
Averti de ces constantes, nous reconnaissons sans peine le fanatisme dans les épîtres attribuées à Paul de Tarse. Ces écrits, rédigés en pleine persécution, révèlent la nature véritable de la religion chrétienne. On leur attribuera par la suite, une inspiration divine.
Ces religions, une fois “ institutionnalisées ”, officialisées, ont façonné à leur usage et à leur image la société. On pourrait alors croire qu'elles sont devenues des assemblées paisibles, raisonnables, pondérées et équitables. Il n'en est rien. Tout ce qui est né du fanatisme en conserve “ la marque de fabrique ”. Le calme apparent est celui d'un volcan endormi. Mais le feu “ sacré ” couve sous la cendre et peut se changer à tous moments en un brasier s'il est attisé par le vent de la peur.
Quelqu'un a dit que “ le christianisme n'est qu'un illuminisme semblable aux autres, neutralisé par l'incroyance de ses chefs. ”
Or il arrive que, face à une concurrence ou devant une perte massive de la clientèle de leurs temples, ces chefs prennent peur.
Et leur peur se propage alors comme une traînée de poudre, elle devient communicative et littéralement contagieuse. Un bouc émissaire est désigné du doigt, et la croisade se déclenche. La cohésion apeurée se fait alors aveuglément agressive. L'Histoire, antique ou contemporaine, offre trop d'exemples pour que cette évidence puisse être contestée.
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Il est dommage que les sources ne soient pas données. Je laisse aux lecteurs d'Internet le soin d'une republication avec sources avérées et indiquées en détail. Le combat contre les bigots apologistes du crime n'en sera que plus efficace.
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L'ouvrage :
COMMUNICATION ou MANIPULATION (SIRIC 1982 Editions Empirika)
Publication collective sous la direction de Marcel Cornelis.
SIRIC = Société Internationale de Recherche Interdisciplinaire sur la Communication
La conclusion de l'ouvrage fait l'apologie d'un égoïsme intelligent.
Le chercheur en sciences humaine égalitariste reconnaîtra, là, l'influence de l'idéologie de la formoisie (et de la petite et moyenne bourgeoisie).
Que, pour autant, le matérialiste ne soit pas rebuté : il a des dizaines et des dizaines de choses à apprendre de ce livre.
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